La sonde euro-japonaise BepiColombo

La mission BepiColombo :

Cette mission BepiColombo est un projet commun de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et de l'Agence Spatiale Japonaise (JAXA)) 

Lancement :

Le vendredi 19 octobre 2018, une fusée Ariane V a décollé de Kourou (Guyane) emportant deux sondes dans le cadre de la mission euro-japonaise BepiColombo.

Ces deux sondes commençaient alors leur voyage de 7 années dans l'Espace vers la planète Mercure, leur destination finale.

Quel est le but de cette mission ?  

Atteindre Mercure, la planète la plus proche du Soleil, planète encore bien méconnue. 

En effet, les scientifiques espèrent récolter des informations concernant sa formation, sa structure interne ou bien encore réaliser une carte plus précise de sa surface. 

Ainsi, l'orbiteur européen riche de 11 instruments va principalement s'intéresser à la surface et au sol de la planète.

Tandis que l'orbiteur de l'agence spatiale japonaise JAXA doit étudier avec 5 instruments embarqués le champ magnétique mais également l'exosphère.

Mais si le but de cette mission est d'atteindre la planète Mercure, pourquoi est-elle repassée près de la Terre ce 10 avril ?

Lorsque des sondes sont envoyées dans l'Espace, elles sont soumises aux lois de la mécanique céleste, ce qui explique qu'aucune trajectoire ne peut se faire en ligne droite. 

Quand une sonde quitte la Terre pour s'approcher du Soleil il lui faut se servir de l'attraction des planètes pour ralentir sa course.

Ainsi lors de son voyage, BepiColombo va survoler quelques planètes : par exemple en 2020 la Terre le 10 avril et Vénus le 15 octobre. 

À chaque fois, la sonde va être attirée par ces planètes, et comme ces planètes sont en mouvement dans l'Espace (elles tournent autour du Soleil), la sonde va se servir de leur attraction pour ralentir progressivement sa vitesse.

Lien pour une vidéo ESA montrant la trajectoire de BepiColombo  https://youtu.be/IPVrLiLy6qc 

Au terme de son voyage, cela va lui permettre d'arriver doucement à proximité de Mercure afin de se satelliser autour de la planète.

Sans cela, elle s'écraserait sur son sol ou disparaitrait dans le Soleil.

Le survol de la Terre :

Le 10 avril, elle a donc survolé pour la première fois une  planète : la Terre, enclenchant ainsi le processus de ralentissement. 

BepiColombo a donc profité de l'attraction de notre planète pour réduire sa vitesse : on appelle cela l'assistance gravitationnelle.

Ce sera le cas à chaque survol de planète : pendant son voyage dans l'Espace de plus de 7 années, sa trajectoire complexe va l'amener à survoler plusieurs fois les planètes Vénus et Mercure.

Survol de la Terre

BepiColombo poursuit maintenant son voyage interplanétaire dont la prochaine étape sera le survol de Vénus le 15 octobre 2020.

Autres sondes, autres techniques d'approche :

Au contraire de BepiColombo, lorsqu'une sonde doit s'éloigner du Soleil (citons par exemple les sondes Voyager, New Horizons, Cassini …) on utilise l'attraction des planètes géantes Jupiter, Saturne … pour la propulser toujours plus loin par rapport au Soleil. C'est ce qu'on appelle "l'effet de fronde" 

Marie Hamayon / Planétarium de l'Espace des sciences