Plus on avance, plus on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose
Portrait
Professeur, spécialiste de la division cellulaire
De la musique ! Quand j’étais jeune, je faisais de la contrebasse, mais ce n’était pas simple dans un appartement, à Paris... J’ai joué de plusieurs autres instruments. Aujourd’hui, je fais toujours du saxophone ténor.
La sérénité. J’ai rencontré une femme récemment.
Il n’y a pas vraiment de hasard en recherche : on le prépare. Lorsqu’on a l’impression qu’une découverte est due à la chance, c’est peut-être un résultat inattendu auquel on s’est intéressé, au lieu de s’en débarrasser en pensant qu’on a fait une erreur.
Beaucoup d’illusions ! Quand on commence, on s’imagine qu’on va révolutionner le monde. Plus on avance, plus on se rend compte qu’on ne sait pas grand-chose.
Je pense que la connaissance en soi ne peut pas être négative. Toute découverte est un acquis pour l’humanité. Après, on peut l’utiliser à bon ou à mauvais escient...
Aujourd’hui, aucune, je n’ai pas besoin de ça. À la fin des années 80, avec mon équipe, nous avons fait des découvertes importantes sur la division cellulaire et, plus récemment, sur l’effet cancérigène d’un désherbant, le Roundup. Je suis content que cette découverte permette de mettre en œuvre une politique de prévention pour l’utilisation de ce produit.
Je suis certain qu’il y a des choses qu’on ne connaît pas. Cela ne me gêne pas que certains croient en l’irrationnel, du moment qu’ils ne prétendent pas que leurs arguments sont scientifiques. Par exemple, je respecte les gens qui utilisent des “médecines” parallèles, s’ils trouvent que ça leur fait du bien.
Le danger vient de ceux qui demandent une caution scientifique pour exploiter leurs clients.
C’est une fausse science !
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du magazine Sciences Ouest