Les mœurs étranges de l’ancêtre des plantes vertes
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Le génome d’une microalgue révèle les mécanismes de son adaptation rapide aux variations du milieu.
Elles sont à l’origine de toutes les plantes vertes terrestres. Les micro-algues Micromonas ont vu leur génome décortiqué pour la première fois par des chercheurs de la station biologique de Roscoff dans le cadre d’un projet américain.
Pour mieux comprendre le fonctionnement et la répartition de ces organismes unicellulaires parmi les plus petits de la planète, deux micromètres à peine. « Nous avons analysé et comparé le génome, c’est-à-dire l’ensemble du matériel génétique, de deux souches provenant du Pacifique et de la Manche dont l’une était déjà en culture dans la collection de microalgues de Roscoff, indique Fabrice Not, chercheur CNRS à Roscoff, et coauteur de l’article paru dans la revue Science en avril, et nous avons constaté 10% de différences entre ces individus de la même espèce. » Pour comparaison, entre l’homme et la souris, seuls 2% des génomes sont distincts. « Par exemple, la souche manchote intègre beaucoup mieux les sels nutritifs que sa consœur du Pacifique, ajoute-t-il. L’analyse génétique a également montré que Micromonas associe deux types de reproduction, qui lui permettraient de mieux s’adapter aux variations de son milieu. Si les conditions sont favorables, elle se divise “simplement”, lorsque le milieu se détériore, elle choisit la reproduction sexuée, qui permet de sélectionner naturellement les gènes les plus adaptés au milieu. » Ces phénomènes pourraient expliquer en partie qu’elle existe encore plusieurs millions d’années après son apparition et sa répartition dans des milieux différents. Dans la Manche, elles peuvent représenter jusqu’à 80% des micro-algues dans cette classe de taille.
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