La roussette sous le crible

N° 268 - Publié le 3 novembre 2014
© Yves Gladu
Chez la roussette, les cellules qui vont donner les spermatozoïdes sont contenues dans des poches différentes en fonction de leur stade de développement. Cette organisation particulière (qui existe chez d’autres poissons) rend les prélèvements faciles pour les chercheurs

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Une cinquantaine de molécules aux propriétés anticancéreuses prometteuses ont été mises en évidence chez la roussette. Une cinquantaine de molécules aux propriétés anticancéreuses prometteuses ont été mises en évidence chez la roussette.

Une rumeur scientifique courrait... sur l’existence de molécules anticancéreuses chez le requin. De son côté, Charles Pineau, un chercheur rennais de l’Inserm, avait montré en 2004 que la sphère génitale des mammifères était riche en peptides anti-infectieux. Sous l’impulsion de C.Ris Pharma, une entreprise de Saint-Malo spécialisée dans la caractérisation de nouvelles molécules d’intérêt pharmaceutique, et du laboratoire de biologie marine à Caen, la synthèse de ces deux idées a donné naissance au projet Sealacian(1). Labellisé par le pôle de compétitivité Mer Bretagne, ce projet vise à identifier et développer de nouvelles molécules bioactives chez la roussette. Résultat : en deux années, une cinquantaine de peptides aux propriétés anticancéreuses et anti-infectieuses ont été mis en évidence.

C’est Innova Proteomics qui, dans un premier temps, a réalisé leur identification et leur isolement, grâce à une plate-forme d’analyse haut débit (lire encadré). « Nous réalisons aussi les tests d’activité anti-infectieuse sur une petite batterie de bactéries dont nous disposons. Mais pas les tests anticancéreux qui nécessitent un équipement et un savoir-faire particuliers », précise Nathalie Melaine, directrice d’Innova Proteomics. Ils sont réalisés in vitro et chez le petit animal par l’entreprise C.Ris Pharma, qui exploitera les résultats obtenus sur les peptides anticancéreux. « Aujourd’hui, une dizaine de molécules sont considérées comme des candidats “sérieux” », affirme-t-elle. Et trois d’entre elles sont actuellement en cours de validation à Saint-Malo. Les résultats conditionneront-ils l’avenir de la roussette ?

« Ce n’est pas de la routine » !

Innova Proteomics est une entreprise rennaise créée en 2003, spécialisée dans la caractérisation de protéines. Elle utilise pour cela des équipements sophistiqués mais coûteux (des spectromètres de masse), qu’elle loue à la plate-forme haut débit de Biogenouest, la génopole bretonne. Innova Proteomics participe à des projets de recherche et réalise des prestations de service dans les domaines de la santé humaine et animale, la cosmétique, l’agroalimentaire et les biotechnologies. Son objectif est d’arriver à vendre des licences donnant droit à des clients d’exploiter les molécules qu’elle identifie. Car « l’utilisation des appareils de spectrométrie de masse en routine n’est pas pour demain ! », précise Nathalie Melaine, la directrice d’Innova Proteomics.

Nathalie BLANC

(1)Le projet regroupe quatre partenaires : C.Ris Pharma, porteur du projet, le laboratoire de biologie marine à Caen, Innova Proteomics et l’École nationale de chimie de Rennes.

Nathalie Melaine
Tél. 02 23 23 52 80
nathalie.melaine [at] innovaproteomics.com (nathalie[dot]melaine[at]innovaproteomics[dot]com)

Pierrick Auvray
Tél. 02 99 19 69 70
contact [at] c-rispharma.com (contact[at]c-rispharma[dot]com)

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