Je retrouve avec joie l’ambiance du monde littéraire

Portrait

N° 269 - Publié le 14 août 2014
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L'épreuve par 7
Jean-Louis Coatrieux

Spécialiste du traitement du signal et de l’image dans le domaine médical

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Le rêve, écrivain. J’ai rencontré des écrivains bretons comme Xavier Grall, Georges Perros, Guillevic et aussi Paul Éluard. Ils m’ont encouragé à écrire. J’ai publié un recueil de poésie dans les années 80(1). Puis, j’ai été emporté par la recherche... Mais je continuais à prendre des notes. Aujourd’hui, je me suis décidé à reprendre l’écriture. Un second volume a été publié l’année dernière et deux autres sont en préparation(2).

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Je retrouve avec joie l’ambiance du monde littéraire : le festival Étonnants Voyageurs, les séances de dédicaces...

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui. Je pense en particulier à ma rencontre, au début des années 80, avec Swamy Laxminarayan, un Américain d’origine indienne. Il m’avait contacté pour me proposer de travailler avec lui, suite à une publication que j’avais faite dans une revue scientifique de la société savante internationale IEEE(3). Grâce à lui, j’ai perdu la peur de parler en anglais. Et surtout, on a réussi à organiser la première conférence d’IEEE à Paris en 1992. Qui, depuis, tourne dans le monde entier.

Qu’avez-vous perdu ?

... Pas la passion, elle n’abandonne jamais ! Je dirais des amis. Swamy Laxminarayan est décédé brusquement il y a deux ans et je reste encore très marqué par cette perte. J’ai vécu avec lui une belle histoire scientifique et humaine. Nous avions la même vision d’un monde chaleureux et ouvert.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Que la capacité du corps humain à générer de nouvelles pathologies est désarmante. Quand on finit par trouver un remède, on s’aperçoit qu’il n’est finalement que partiel...

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

J’aimerais bien découvrir que les discours peuvent s’accorder aux actes. Et que les trois mots “Liberté, égalité, fraternité” valent dans le monde entier.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Tout ! La littérature en particulier. Comme la poésie, elle n’a pas d’obligation à être rationnelle. Mais le monde ne se limite pas au rationnel. Heureusement !

Un écrivain chercheur, interviewé par téléphone par Nathalie Blanc.

(1) L’ordre du jour. Éditions Kelenn. (2) L’intérieur des terres qui sera suivi en janvier 2009 de Une question de temps et de Tango Monde sur des dessins et peintures de Mariano Otero. Éditions La Part Commune. (3) IEEE : Institute for Electrical and Electronics Engineering.

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