« Je cherche à caractériser l’agressivité de tumeurs cérébrales »
Portrait
Je cherche à caractériser l’agressivité de tumeurs cérébrales. Je m’intéresse aux gliomes malins, qui affectent le système nerveux central et que l’on ne sait pas guérir aujourd’hui. Ces tumeurs se classent en quatre grades en fonction de leur malignité. Mais à l’intérieur même de ce classement, les malades ont des durées de survie et des réponses au traitement variables. Avec mon équipe, nous avons isolé quatre molécules, des biomarqueurs, qui permettent d’affiner ce diagnostic. Ce sont des molécules d’ARN, celles qui traduisent l’expression du génome pour fabriquer les protéines qui nous composent.
Pour y parvenir, nous avons analysé des données issues du monde entier. Nous avons sélectionné environ 500 gènes liés à la survie des patients et à l’agressivité des tumeurs, leur capacité à “coloniser” les cellules saines voisines, par exemple. Nous en avons conservé quatre qui nous servent de crible pour diagnostiquer le pronostic vital. Puis nous avons vérifié, rétrospectivement, l’efficacité de ce crible sur des données issues de 200 patients du CHU de Rennes dont on connaissait le grade, les chances de survie... Nous devons encore montrer que cette signature moléculaire est un moyen de prédiction efficace. À long terme, il pourrait être utilisé en diagnostic à grande échelle, pour adapter les traitements notamment. Désormais, nous voudrions trouver des marqueurs sériques, mesurables au niveau du sang plutôt que de la tumeur, comme c’est le cas aujourd’hui. »
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du magazine Sciences Ouest