J’aime me retrouver au microscope, dans une pièce calme... sans être dérangé par le téléphone ni les e-mails.

Portrait

N° 276 - Publié le 16 juillet 2014
© Nathalie Blanc
L'épreuve par 7
Daniel Thomas

Biologiste

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Radioélectricien ! Un peu comme mon père, qui était marin, dans les transmissions. J’avais la possibilité de préparer un diplôme de dessinateur dans le bâtiment ou un CAP d’électronique, j’ai cependant tenté le concours de radioélectricien... auquel j’ai échoué ! Je devais avoir le trac ce jour-là.
Du coup j’ai continué mes études au lycée, puis à l’université à Brest puis à Rennes.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Je dirais que j’ai trouvé de la sérénité, surtout depuis janvier 2010, date à laquelle j’ai lâché la direction de l’équipe – 13 personnes –. J’aide au mieux mon successeur notamment dans la préparation du nouveau contrat qui débutera en 2012. Du coup, je peux me concentrer de nouveau sur mon métier de départ : la recherche, sans me soucier des à-côtés, c’est-à-dire des dossiers de subventions. J’aime me retrouver au microscope, dans une pièce calme... sans être dérangé par le téléphone ni les e-mails.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Bien sûr ! Mon parcours professionnel, dont le début est un peu erratique, est fondé sur le hasard. Même si je pense que le pur hasard n’existe pas. On l’aide un peu... après c’est une question de risque pris et de chance !

Qu’avez-vous perdu ?

La proximité de la mer. Je vis à Rennes depuis 40 ans mais je suis Brestois d’origine. Là-bas, on voit toujours un bout de la rade. Je compte y retourner : trouver une maison suffisamment près de la côte pour pouvoir entendre les vagues.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Tout est à trouver ! À quoi rimerait le métier de chercheur sinon ? Chercher, comprendre comment notre monde fonctionne, c’est essentiel pour combattre l’obscurantisme.
Par contre, il y a une nuance entre trouver quelque chose et exploiter les résultats. Et ça, c’est une question d’éthique. Mais on ne peut pas s’abstenir de chercher uniquement par peur de mal faire.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Franchement, je ne vois pas… Sauf peut-être la découverte de pétrole dans mon jardin car je serais obligé de déménager !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Rien. Je suis athée, c’est la pensée rationnelle qui me guide. Je ne comprends pas que l’on puisse expliquer des choses avec des croyances.

Interviewé par Nathalie Blanc dans son bureau de l’UMR 6026 CNRS/Université de Rennes 1, dans le laboratoire Structure et dynamique des macromolécules.

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