La dyslexie traitée à l’interface

N° 285 - Publié le 11 juin 2014
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Des spécialistes de la cognition et du traitement du signal ont créé un outil d’aide au diagnostic de la dyslexie.

Un logiciel d’aide au diagnostic de la dyslexie, mis au point en Bretagne, est actuellement en cours de validation. Sa commercialisation par la société lannionnaise Ezooty devrait débuter à partir de l’automne prochain, après six ans de travail.

Née de la demande de médecins du Centre hospitalier de Lannion-Trestel en 2005, sa conception a commencé dans le cadre de deux thèses(1) encadrées par deux laboratoires de recherche rennais : le Laboratoire traitement du signal et de l’image (LTSI) de l’Université de Rennes1 et le Centre de recherche en psychologie, cognition et communication (CRPCC) de l’Université Rennes2 ; les travaux se poursuivent depuis 2009 grâce à des financements nationaux et régionaux(2).

La dyslexie est un trouble complexe, dont la définition même fait débat (lire encadré ci-dessous), ce qui rend son diagnostic difficile. Il existe plusieurs hypothèses explicatives de ce trouble de l’apprentissage du langage écrit : représentations dégradées des phonèmes, troubles auditifs, visuels et/ou moteurs, déficit visuo-attentionnel..., auxquelles correspondent des tests de dépistage spécifiques. Les chercheurs ont considéré l’ensemble de ces hypothèses pour établir leur protocole de passation. Une préétude a d’abord été réalisée sur 113 enfants (dont 35 dyslexiques), puis sur une population plus large qui compte actuellement 800 enfants scolarisés à l’école primaire (dont 60 dyslexiques). Quatre familles d’épreuves ont permis d’établir un modèle prédictif de la dyslexie, regroupées dans un test qui dure une quarantaine de minutes.

L’étape ultime est d’arriver à déterminer des profils particuliers de lecteurs en difficulté et ainsi d’apporter aux professionnels des indicateurs leur permettant d’orienter leurs actions.

Qu’est-ce que la dyslexie ?

La dyslexie est classiquement définie comme un trouble du langage écrit qui se traduit par des difficultés dans l’apprentissage de la lecture consécutif à une incapacité cognitive, en dépit d’une intelligence normale, d’une absence de troubles sensoriels ou neurologiques, d’un enseignement conventionnel et d’un environnement socioculturel adéquat. Cette définition évolue, au fil des recherches, et avec elle, les critères sur lesquels repose son diagnostic(3).

Nathalie Blanc

(1)Thèses de Guylaine Le Jan et de Nolwenn Trolès soutenues en octobre 2009 et en décembre 2010.
(2) Projet Ready du Réseau national des technologies pour la santé (RNTS) de 2005 à 2008 ; projet Odyssée financé par le Critt Santé Bretagne de 2006 à 2009 et le projet Valex soutenu par le Conseil régional et Bretagne Valorisation jusqu’en septembre.
(3) Barrouillet P., Billard C., De Agostini M., Démonet J.-F., Fayol M., Gombert J.-E., Habib M., Le Normand M.-T., Ramus F., Sprenger-Charolles L., Valdois S. (2007), Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie : bilan des données scientifiques. Expertise collective, Paris : Les éditions de l’Inserm.

Régine Le Bouquin Jeannès
Tél. 02 23 23 69 19
regine.le-bouquin-jeannes [at] univ-rennes1.fr (regine[dot]le-bouquin-jeannes[at]univ-rennes1[dot]fr)

Emmanuelle Bonjour
Tél. 02 99 14 19 08
emmanuelle.bonjour [at] univ-rennes2.fr (emmanuelle[dot]bonjour[at]univ-rennes2[dot]fr)

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