J’aime particulièrement les poissons, sur le cerveau desquels je travaille depuis toujours.

Portrait

N° 285 - Publié le 6 juin 2014
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L'épreuve par 7
Olivier Kah

Neurobiologiste et physiologiste

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Probablement vétérinaire, si je n’avais pas loupé le concours oral ; j’étais parti faire du surf... ! J’ai une passion pour les animaux depuis que je suis tout petit. J’ai vécu à Madagascar et je passais beaucoup de temps à plonger sur la barrière de corail. J’aime particulièrement les poissons, sur le cerveau desquels je travaille depuis toujours.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Un certain équilibre que j’ai mis longtemps à trouver. Je sais aujourd’hui quels sont mes objectifs et où se situent mes priorités, entre ma passion pour la recherche, ma famille et mes amis.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Bien entendu. Le hasard joue un grand rôle dans la recherche. L’exemple le plus marquant est certainement ma rencontre avec un chercheur canadien alors que je venais d’entrer au CNRS. Mon séjour dans son laboratoire a été une expérience professionnelle et humaine très profitable dont je mesure toujours les bénéfices : outre l’anglais, j’y ai appris des techniques et j’ai établi des contacts avec des chercheurs nord-américains que je côtoie toujours.

Qu’avez-vous perdu ?

L’opportunité de pratiquer des sports que j’adorais : le surf – on en a déjà parlé ! – mais aussi la planche à voile et le kitesurf. Par manque de temps et aussi par choix car mon travail me passionne. Mais je recommande aux jeunes de faire beaucoup de sport, pour se vider la tête.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Malheureusement ce que l’on trouve : c’est-à-dire des substances telles que les perturbateurs endocriniens, les dérivés de plastiques... dans l’environnement et dont les effets notamment sur les poissons, mais aussi chez l’homme sont préoccupants.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Une machine à remonter le temps ! Je suis passionné d’évolution et je rêve d’une machine qui me permettrait de revenir sur certaines périodes qui comportent beaucoup de trous et sur lesquelles on ne peut faire que des hypothèses : comment la vie est-elle née ? Comment est-on passé d’un organisme monocellulaire à un pluricellulaire... ?

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Que les hommes politiques deviennent raisonnables et arrêtent de nous mentir comme ils ont tellement l’habitude de le faire.

Interviewé par téléphone, par Nathalie Blanc, après une première rencontre passionnante sur la neurogenèse.

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