« Je mets au point des outils d’assistance pour les chirurgiens cardio-vasculaires »
Portrait
Mon activité de recherche est axée sur la mise au point d’outils d’assistance pour les chirurgiens cardio-vasculaires. Car si la chirurgie traditionnelle se pratique ouverte, on tend aujourd’hui vers une chirurgie fermée et non invasive. Cela a plusieurs conséquences. Le chirurgien est tributaire d’un certain nombre d’outils : images en 3D, caméras... Il ne travaille plus directement sur les vaisseaux et ses gestes et ses décisions passent par des interfaces techniques : écrans, ordinateurs, systèmes de largage de prothèses vasculaires plus ou moins complexes... La question qui se pose pendant toute l’opération est : est-ce que le geste qu’il est en train de faire est aussi précis que celui qu’il avait prévu ?
Car il a préparé son acte à partir de nombreuses données préopératoires : des images issues d’échographies, de scanners, d’IRM..., sur lesquelles il ne peut plus travailler pendant l’opération (on n’opère pas sous un scanner). D’où le besoin de rapatrier ces informations et de les recaler dans son environnement visuel durant l’opération, pour sécuriser son geste.
À cela, se rajoute une autre difficulté. Contrairement à l’orthopédie qui se pratique sur des objets durs, les os, relativement faciles à modéliser statistiquement, la cardiologie se pratique sur des tissus mous, qui se déforment sans arrêt, en fonction du rythme cardiaque, ou sous l’effet des prothèses et des outils que l’on introduit à l’intérieur des vaisseaux. Aujourd’hui, grâce au savoir-faire développé depuis vingt ans au Laboratoire de traitement du signal, nous avons réussi à mettre au point un système d’assistance avec recalage permanent des images, qui permet d’anticiper la déformation des vaisseaux. »
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du magazine Sciences Ouest