De l’opéra en tablette

Le 9 juin, vers 20h, une drôle de musique flottait sur la place de la Mairie de Rennes. Un orchestre, du chant classique, en italien... Pas de doute, il s’agit bien d’un opéra. Les passionnés pouvaient reconnaître L’enlèvement au sérail de Mozart. Sauf que, comme en 2009, lors du succès de Don Giovanni(1), les spectateurs n’étaient pas tous installés dans le théâtre à l’italienne de Rennes, mais sur la place de la Mairie, face à l’écran géant installé pour cette retransmission exceptionnelle en direct. Et les plus curieux papillonnaient dans les salons de la mairie ou à la cantine numérique, pour tester de leurs yeux et de leurs oreilles toutes les technologies déployées pour l’occasion, par les ingénieurs d’Orange Labs, notamment.

« Nous avons développé deux applications sur l’iPad, la tablette tactile d’Apple, uniquement pour cette soirée, explique David Girault, responsable du projet chez Orange, l’une pour enregistrer et transmettre un son le plus réaliste possible. L’autre pour faire défiler la traduction et la partition de façon ultrasynchronisée avec le direct, transmis par Internet. » Dans la salle, le régisseur pouvait, grâce à une interface développée sur mesure, donner le signal lorsqu’il fallait tourner la page du livret. Transmis aux serveurs d’Orange, ce signal s’insérait directement dans le flux Internet, grâce à une brique technologique mise au point par Apple, et la page se tournait sur l’écran de l’iPad, comme par magie. « L’objectif de cette opération est également de démontrer l’efficacité de l’outil développé par Apple, afin d’inciter les autres constructeurs, notamment Google, à l’utiliser. Pour homogénéiser l’écosystème des tablettes numériques. » Et pour les spectateurs, il s’agissait d’un avant-goût, puisque le marché des tablettes numériques va exploser d’ici à deux ans, paraît-il.