« Dans mon enfance, je me demandais déjà ce qu’il pouvait y avoir sous la surface. »

Portrait

N° 299 - Publié le 13 juin 2012
© RENÉ DERRIEN - MNHN CONCARNEAU
L'épreuve par 7
Sandrine Derrien-Courtel

Chargée de recherche en écologie benthique

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Enseignante dans le primaire. C’était la profession de ma mère et, étudiante, je l’ai souvent accompagnée, au cours de sorties scolaires notamment. C’est un environnement dans lequel je me sentais bien et dans lequel j’aurais pu me reconvertir, si je n’avais pas trouvé ma place ici.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Un grand soutien, de la part de quelqu’un d’important dans mon environnement professionnel, qui a encouragé devant plusieurs personnes un projet que je défends. C’était inattendu et très marquant.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, un triste hasard, le naufrage de l’Erika. C’est arrivé peu de temps avant mon entrée au Muséum national d'histoire naturelle, dans la station de Concarneau, et cela a accéléré beaucoup de choses dans la recherche marine, notamment des financements de projets et de postes. Dont le mien. C’est le plus gros hasard de ma vie, même si j’espère qu’il ne se reproduira pas.

Qu’avez-vous perdu ?

Un rêve, à une époque. Lorsque j’ai terminé mes études, je suis partie travailler dans plusieurs grands aquariums américains qui accueillaient des mammifères marins. Je devais contribuer à l’installation d’une structure semblable en France, mais l’entreprise n’est pas allée au bout de son projet, et moi non plus. Aujourd’hui, je ne regrette pas !

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

De nouvelles espèces sous-marines invasives. Ou bien constater que celles déjà présentes se développent davantage. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas à même de faire face aux invasions d’espèces introduites en mer. C’est un milieu tellement “ouvert”, nous ne saurions pas gérer cette situation.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

De l’eau à l’état liquide sur une autre planète ! Et surtout la possibilité d’aller scruter ce qu’il peut y avoir dedans. Ça me renverrait à mon enfance, quand je me demandais déjà ce qu’il pouvait y avoir sous la surface des lacs, dans les Landes. Mais il reste encore beaucoup d’endroits inexplorés sur Terre et ce serait fantastique d’y aller, et pourquoi pas de découvrir de nouvelles espèces, là-bas ou même ici, sur notre littoral breton !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

L’existence de la télépathie, ou d’autres choses qui touchent un peu à l’esprit. Comme ces instants, parfois, qu’on a l’impression d’avoir déjà vécus.
Je suis plutôt cartésienne, mais sur ces sujets, j’ai parfois l’impression que c’est un refuge de penser que
ce n’est pas vrai, pour mieux dormir la nuit...

Interviewée par téléphone depuis son bureau avec vue sur mer à la Station de biologie marine de Concarneau (Muséum national d’histoire naturelle), par Céline Duguey.

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