« La recherche est un métier passionnant mais très prenant »
Portrait
Écologue du paysage Médaillée d’argent du CNRS en 2010
Je ne vois pas... J’ai eu cette idée dès l’adolescence : je voulais faire de la recherche en biologie. Après, le démarrage de ma carrière a été un peu long. Car je me suis lancée dans l’écologie du paysage, une discipline totalement nouvelle. J’ai soutenu ma thèse en 1978, mais je n’ai obtenu un poste au CNRS qu’en 1989, l’année où elle venait juste d’être reconnue.
Une communauté scientifique internationale et un écho fort en écologie du paysage. Cela fait du bien de sentir que l’on est soutenu. Depuis une dizaine d’années cette discipline est vraiment prise en compte et les publications dans ce domaine sont de plus en plus nombreuses.
Sûrement oui. Mais plus que de hasard, je parlerais plutôt d’opportunités qu’il faut savoir saisir, notamment quand on est contacté par des personnes qu’on ne connaît pas. Je pense notamment à une association de défense de la nature du Pas-de-Calais qui m’avait sollicitée il y a huit ou neuf ans.
Je leur avais répondu car leur projet m’avait plu. Nous travaillons toujours ensemble depuis ! Nous avons un programme de recherche commun sur les corridors écologiques(2).
Du temps pour moi. La recherche est un métier passionnant mais très prenant. Il est temps que je me rattrape !
Des solutions technologiques à tout. J’ai l’impression que l’on est constamment pris dans des courses : course aux pesticides, aux OGM..., qui mènent à des solutions artificielles et surtout très spécifiques. En faisant cela, on arrête de réfléchir globalement et on dépasse le seuil de résilience des systèmes.
Des moyens de transport non polluants pour pouvoir se déplacer comme on veut à l’autre bout du monde ! Quelque chose comme la translocation ?
Je suis persuadée qu’il y a plein de choses qu’on ne connaît pas parce que l’on refuse de les voir et ce, à cause de trop de rationalité. Prenez certaines médecines, comme la médecine chinoise : on les trouve irrationnelles pour le moment mais on comprendra peut-être plus tard...
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du magazine Sciences Ouest