« J’utilise l’informatique pour donner du sens à des données génétiques »
Portrait
« J’utilise l’informatique pour donner du sens à des données génétiques. J’ai notamment travaillé sur le projet international Encode, qui visait à mieux comprendre le génome humain. En 2001, il a été entièrement séquencé : les chercheurs ont identifié les trois milliards de nucléotides qui composent l’ADN. Il a été estimé que seuls 2 % codaient la formation de protéines qui composent l’organisme. Le projet Encode s’est intéressé aux séquences d’ARN, l’étape intermédiaire entre l’ADN et les protéines. Je me suis plus particulièrement penché sur les longues séquences d’ARN, composées de plus de 200 nucléotides. Grâce à l’informatique, j’ai réussi à faire correspondre ces longues séquences à leur antécédent dans l’ADN. Et la plupart correspondaient à des séquences d’ADN qui ne codent pas pour des protéines. Cela signifie que même les gènes dits non codants ont un rôle, sous forme d’ARN seulement. Et il y en a presque autant que de gènes codants. J’ai également pu remarquer que certaines de ces séquences s’expriment différemment suivant le tissu où l’on se trouve. Cela laisse penser qu’elles pourraient avoir un rôle dans la différenciation des cellules souches, par exemple. Ou encore en cancérologie, dans la différenciation entre cellules saines et cellules malades.
Aujourd’hui, je poursuis ce travail sur le génome du chien, qui est un excellent modèle animal en cancérologie. »
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du magazine Sciences Ouest