«J’étudie des molécules capables de transporter de l’ADN dans les cellules »
Portrait
«Je mène des recherches en thérapie génique, appliquée au traitement de la mucoviscidose. J’étudie la capacité de certaines molécules à transporter de l’ADN jusqu’au noyau de cellules-cibles. Ces vecteurs, de la famille des lipides, sont mis au point par des chimistes. Je m’intéresse à la façon dont ils vont se répartir dans les différents organes. Dans le cas de la mucoviscidose, il faut qu’ils atteignent directement les cellules pulmonaires pour y apporter le gène correcteur adéquat. Je compare deux modes d’administration : soit par intraveineuse, soit directement par voie aérienne, dans la trachée.
Avec l’équipe, nous réalisons des tests préliminaires directement sur des cellules de poumons, sains et malades. Je peux alors déterminer à quelles conditions - quelles doses, par exemple - l’ADN injecté est assimilé et exprimé par ces cellules. Il faut pour cela intégrer des morceaux d’ADN aux molécules que nous fournissent les chimistes. Puis je réalise des tests in vivo, sur des souris saines. Grâce à des techniques d’imagerie, je peux suivre mes molécules, repérer les organes ciblés, étudier le temps d’élimination. Ce dernier peut varier de quelques jours à quelques semaines. L’objectif est d’améliorer la formulation et l’efficacité de ces vecteurs. Dans le futur, je souhaiterais pouvoir étudier les éventuels effets secondaires et passer à un modèle plus proche de la maladie.»
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du magazine Sciences Ouest