Dans l’univers du jeu

N° 316 - Publié le 13 janvier 2014
Korrisoft

Un bon jeu est un jeu dont le mécanisme et le thème sont en accord pour offrir une expérience divertissante et des sensations. 

Il doit être original et surprendre. Pour Roberto Fraga, créateur de jeux d’ambiance, basé à Saint-Malo, « Le problème n’est pas d’avoir des idées - j’en stocke tout le temps, même la nuit ! - mais de réussir à les ordonner pour en faire quelque chose de cohérent. »

700 à 800 nouveautés chaque année

 

Faire un jeu nécessite tout un panel de compétences : Roberto Fraga bricole, travaille le carton, le bois, a des notions en électronique et touche un peu aux logiciels de traitement d’images. Tout comme Henri Kermarrec (à Bruz, près de Rennes), graphiste de formation et créateur de jeux de société, il aime construire toutes les maquettes de ses jeux avant de les présenter aux éditeurs. Le but, séduire et être convaincant car la concurrence est rude : dans le domaine des jeux de société 700 à 800 nouveautés sortent chaque année. « L’aspect graphique est important pour se démarquer », souligne-t-il.

Proche de l’univers du cinéma

Même écho sur la qualité visuelle dans le domaine des jeux vidéo. D’ailleurs, la plupart des métiers qui gravitent autour se rapprochent de l’univers du cinéma : designers, scénaristes, graphistes, spécialistes de la texture d’images ou de la 3D... Là aussi, les joueurs sont exigeants et l’offre abondante notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook, où certains jeux changent tous les jours !

L’arrivée d’Internet a totalement bouleversé l’industrie du jeu vidéo en introduisant la gratuité. Certains jeux ne deviennent payants qu’au bout d’un moment. « Le mécanisme économique du jeu doit être intégré dès la phase de conception, tout en étant le plus discret possible, explique Philippe Coënt, codirigeant de Korrisoft, un studio de création rennais. Or la gratuité dévalorise le métier : les petits studios ont du mal à suivre. »

« Le jeu est un produit de crise ! »

Côté tendance, pour les jeux de société, Roberto Fraga cite ceux conditionnés dans des petites boîtes, faciles à mettre en œuvre et rapides. « Le jeu est un produit de crise ! Les gens aiment jouer pour se retrouver en famille. » Pour Henri Kermarrec, ce sont les jeux de cartes à collectionner (deck-building) qui ont détrôné les jeux de rôles au début des années 90. Pour les jeux vidéo sur mobile, Philippe Coënt cite les jeux multijoueurs asynchrones : une partie d’échecs où l’on avance son pion au cours de la journée. L’ubiquité d’accès entre consoles et mobiles est aussi en train de se développer.

Nathalie Blanc

Roberto Fraga, Roberto.fraga [at] wanadoo.fr (Roberto[dot]fraga[at]wanadoo[dot]fr)

Henri Kermarrec, piel [at] hot-factory.net (piel[at]hot-factory[dot]net)

Philippe Coënt, pcoent [at] korrisoft.com (pcoent[at]korrisoft[dot]com)

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