"C'est en observant mes éponges que m'est venue mon idée !"
Portrait
J’étudie deux espèces d’éponges, des animaux qui vivent sur les côtes bretonnes. L’une d’elle est arrivée de Chine, accrochée aux coques des bateaux. Elle forme comme un tapis sur lequel d’autres organismes s’installent. J’observe si elle prolifère, si elle nuit à ses voisins. Pour cela, je plonge régulièrement sur des sites au large de Lorient et je mesure son étendue. La seconde espèce, d’origine bretonne, m’intéresse pour sa capacité à assainir l’eau de mer. Des études ont déjà montré que les éponges pouvaient filtrer de grandes quantités d’eau et retenir les particules métalliques (or, plomb...). Elles les accumulent car elles ne peuvent pas les transformer. J’étudie aussi la capacité de cette espèce à digérer les bactéries, notamment celles issues des matières fécales. Je travaille in situ, dans des parcs ostréicoles, milieux particulièrement exposés à la pollution de l’eau. Et j’élève mes propres éponges en laboratoire ! À partir d’un petit échantillon prélevé en mer, je découpe plusieurs morceaux - l’éponge ne sent rien - que je laisse ensuite “pousser”. Puis je les mets en présence de bactéries marquées par fluorescence. Je peux ainsi suivre leur trajet dans l’éponge grâce à un microscope adapté. Et les bactéries sont complètement digérées ! C’est en observant mes éponges que m’est venue l’idée d’un procédé d’amélioration de la qualité de l’eau, projet avec lequel j’ai été sélectionnée par l’université dans le programme Start UBS. J’aimerais maintenant faire breveter cette innovation et pouvoir monter mon entreprise.
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du magazine Sciences Ouest