« La plage est mon principal terrain de recherche ! »

Portrait

N° 319 - Publié le 2 avril 2014
L'épreuve par 7
Catherine Dupont

Archéologue spécialisée dans l’étude des mollusques marins (archéomalacologue)

Magazine

4300 résultat(s) trouvé(s)
Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Difficile à dire, je m’intéresse à plein de choses différentes ! J’aurais sans doute travaillé dans le domaine de l’environnement, peut-être dans la protection des forêts... Je me souviens maintenant que je me destinais à être enseignante en biologie marine.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

J’ai découvert plein d’activités humaines dont on a gardé très peu de traces : à différentes périodes de l’histoire, les hommes ont utilisé les coquillages pour faire des teintures, mettre en forme des céramiques, ou écailler le poisson... J’ai surtout trouvé ce que j’appelle un “travail-vacances”. Je vais régulièrement à la plage, c’est mon principal terrain de recherche !

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, tout au long de mon parcours ! En Master 2 par exemple, j’ai rencontré un “professeur Tournesol” passionnant avec qui j’ai fait un stage sur la pêche à pied de la préhistoire à nos jours. J’ai immédiatement aimé le fait de jongler entre la biologie et l’archéologie.

Qu’avez-vous perdu ?

Je n’ai pas perdu grand-chose. Le défi du chercheur, c’est de ne pas se laisser envahir et de garder une vie personnelle, et c’est mon cas. Vraiment, j’ai l’impression d’avoir décroché le jackpot !

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

L’archéologie traite du passé, ce que l’on trouve est impossible à prévoir et n’a pas d’impact sur le futur. Cela dit, j’aurais aimé ne pas découvrir que l’homme fait aujourd’hui les mêmes erreurs que par le passé : on a retrouvé une quantité de coquilles d’huîtres datant du Moyen Âge, ce qui montre que l’on surexploitait déjà cette ressource à l’époque.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Une découverte peut révolutionner la science, mais elle ne changera pas ma vie. Ou alors, je ne l’ai pas encore faite pour le savoir.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Mes collègues ! Lors de fouilles associées à des sépultures, par exemple, il y a autant de façons d’interpréter les coquillages que de chercheurs. Avec mon esprit très cartésien, j’ai du mal à faire dire aux coquillages ce qu’ils ne disent pas !

Récente lauréate de la médaille de bronze(1) du CNRS, elle a été interviewée au téléphone par Klervi L’Hostis.

La médaille de bronze du CNRS récompense le premier travail d'un chercheur, qui fait de lui un spécialiste de talent dans son domaine.

TOUS LES PORTRAITS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest