L’évolution dans les gènes
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Un projet international étudie l’évolution à travers la génétique des poissons.
Son nom est peu connu. Pourtant, le tilapia est la deuxième espèce de poisson d’élevage au monde. Il fait surtout partie des cichlidés, une famille de poissons que l’on retrouve dans les grands lacs africains.
Ces animaux passionnent les chercheurs car ils évoluent très rapidement : plus de 2000 espèces sont recensées et 500 d’entre elles sont apparues au cours des 100000 dernières années, une broutille quand on parle d’évolution. À Rennes, une équipe de l’Institut de génétique et développement a participé à un projet international visant à comprendre cette explosion évolutive, dont les résultats ont été publiés en septembre(1). Leur mission : cartographier le génome du tilapia. « Nous avons développé cette expertise pour le chien, explique Francis Galibert, professeur dans l’équipe Génétique du chien, et nous l’avons transférée aux poissons. » Ces travaux permettent de placer des repères pour identifier quels types de gènes seront à tel endroit dans le caryotype. Les chercheurs ont également annoté les génomes séquencés du tilapia et de quatre autres cichlidés : à partir des milliards de bases, il s’agit d’identifier les gènes et leurs fonctions. « Comme notre équipe s’intéresse aux récepteurs olfactifs chez le chien, nous avons annoté les gènes correspondant à cette fonction chez le poisson. » L’olfaction joue un rôle majeur dans l’évolution : parmi les centaines d’espèces de cichlidés, beaucoup sont interfertiles. Mais les croisements sont presque inexistants dans la nature : les différents sens, dont l’olfaction, permettent aux individus de choisir leur partenaire parmi leur propre espèce ! La génétique permettra peut-être de percer les mystères de cet essor hors du commun.
(1)Dans la revue Nature.
Francis Galibert
Tél. 02 23 23 47 82
francis.galibert [at] univ-rennes1.fr (francis[dot]galibert[at]univ-rennes1[dot]fr)
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