La recherche est une composante fondamentale de mon équilibre.

Portrait

N° 330 - Publié le 1 avril 2015
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L'épreuve par 7
Bernard Jégou

Spécialiste de la reproduction humaine(1)

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Je ne l’imagine même pas ! Très tôt, dès la classe de CM2, je voulais être archéologue, géologue ou chimiste. Mon père avait rapporté un morceau de quartz à la maison et cela a été déterminant. La recherche est une composante fondamentale de mon équilibre.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Mon équilibre justement. La recherche est pour moi une passion. J’y trouve à la fois des éléments de création, de socialisation et de partage. En tant que chercheur, je vis de la confiance publique et je me dois d’expliquer la science sur laquelle nous travaillons, y compris dans ses doutes. La connaissance est faite pour être partagée. Quand on partage, on reçoit et cela est très dynamisant !

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui. La programmation de la recherche me laisse toujours perplexe... On ne peut pas anticiper au-delà de deux à trois ans. Les prévisions se heurtent toujours au hasard de la pensée, des rencontres... En fait, il faut s’organiser dans l’impondérable.

Qu’avez-vous perdu ?

Sur l’essentiel, comme tout le monde des proches bien sûr. Pour le reste, quand on est éduqué et préparé à la surprise et au hasard, on n’a pas le sentiment de perdre quelque chose.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Des réponses à tout !

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Celle qui me permettrait d’avoir assez de temps pour continuer l’aventure de la découverte. Je suis passionné d’archéologie, d’anthropologie, mais aussi de philosophie et d’art. Trouver la recette pour arriver à mélanger tout ça, ce serait génial !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

La rationalité est une obligation pour un chercheur, pour organiser sa pensée et communiquer. Mais elle ne doit pas être opposée à une forme de spiritualité combinant imaginaire et enthousiasme. Pour moi, rationalité et spiritualité se marient.

Cet “obsédé du testicule”, comme il se décrit, a été interviewé par Nathalie Blanc.

(1) Bernard Jégou est directeur de recherche Inserm, directeur de l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail (l’Irset est une unité mixte de recherche Inserm, Université de Rennes 1, École des hautes études en santé publique (EHESP), en association avec l’Université des Antilles et de la Guyane, le CNRS et les CHU de Rennes et Pointe-à-Pitre) et directeur de la recherche à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).

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