Un axe thérapeutique pour traiter un cancer du sein.
Portrait
Les cancers du sein se répartissent en trois catégories. J’étudie ceux appelés TNBC(1), qui représentent 20 % des cas. Il n’existe aujourd’hui aucune thérapie ciblée contre ce cancer très agressif, qui touche les jeunes femmes.
À l’Université de Rennes 1, dans l’équipe de recherche de Patrick Legembre(2), j’ai étudié une protéine appelée le récepteur CD95. Elle a une fonction importante dans la surveillance immunitaire. Son rôle est modulé par une autre molécule, appelée cl-CD95L, retrouvée en grande quantité dans le sérum des patientes. Cette protéine induit des signaux de prolifération des cellules. L’une des conséquences est la multiplication, dans les cellules cancéreuses, des interactions entre des protéines. Cela favorise la survie des cellules tumorales et les métastases.
Nous cherchons à bloquer ces interactions entre les protéines. Avec des chimistes de l’Université de Rennes 1(3), nous avons développé plus de soixante molécules de synthèse. Elles ont été testées sur des cultures de cellules cancéreuses. L’une de ces molécules, appelée le DHM25, empêche l’activité d’une protéine. Le processus de migration cellulaire est alors bloqué : le développement de la tumeur est réduit. C’est un résultat très encourageant. C’est peut-être un axe thérapeutique. Mais il faudrait combiner plusieurs molécules, pour éliminer les cellules cancéreuses.
(1) Triple-Negative Breast Cancer.
(2) Oncogenesis Stress Signaling (OSS). Une équipe Inserm - Université de Rennes 1. Voir oss-clcc-rennes.com.
(3) À l’Institut des sciences chimiques de Rennes.
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