Gare à l’excès d’ibuprofène
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À forte dose, cet antidouleur bloque la production d’hormones testiculaires.
L’ibuprofène est un antidouleur souvent utilisé par les sportifs de haut niveau à titre préventif. Mais une prise en excès est loin d’être bénigne, comme le relève une étude(1) franco-danoise, coordonnée par Bernard Jégou, de l’Irset(2), à Rennes. L’originalité des travaux est d’associer une étude avec trente-et-un volontaires et des tests sur des fragments de testicule, puis sur des cultures de cellules humaines. L’étude a montré que l’ibuprofène inhibe la production de plusieurs hormones, dont la testostérone.
« L’intensité et l’étendue des effets nous a interpellés, explique Christèle Desdoits-Lethimonier, coauteure de la publication. Tous les types cellulaires des testicules sont affectés. Nous avions déjà fait des études sur le paracétamol et l’aspirine, mais les résultats étaient loin d’être aussi prononcés. » L’étude sur les volontaires montre que la prise quotidienne de 1200 mg du médicament entraîne, dès deux semaines, l’augmentation de la production d’une autre hormone : « L’hormone lutéinisante régule la testostérone. Son taux augmente pour maintenir cette dernière à des niveaux normaux », explique l’ingénieur de recherche. Ces symptômes sont ceux d’une pathologie, l’hypogonadisme compensé, qui affecte certains hommes âgés et peut provoquer des problèmes de reproduction, musculo-squelettiques et psychologiques.
« Notre étude concerne une prise forte et soutenue. La plupart des prescriptions sont de 200 à 600 mg par jour. » Pas question, pour autant, d’abandonner l’ibuprofène prescrit par votre médecin !
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