« Sans créativité, le monde va dans le mur. »
Portrait
Chef de la Station de biologie marine de Concarneau
La question ne s’est pas posée : mes deux dadas étaient la paléontologie et la génétique ! Après mon doctorat, j’ai suivi une formation en communication et management et j’ai travaillé dans les ressources humaines, mais cela ne m’a pas plu.
Un métier multifacette, en tant que responsable de la station marine. Depuis que je suis arrivée à Concarneau, je suis aussi médiatrice, commerciale, manager… J’ai découvert une grande diversité de tâches et de métiers dans la recherche !
Pendant ma thèse, j’ai trouvé des bouts de squelette calcaire dans des échantillons à trier. Mes collègues ont refait des prélèvements pour obtenir un organisme plus complet et nous avons décrit un nouveau crinoïde, Gymnocrinus richeri, un animal des profondeurs. Depuis, des chercheurs ont découvert chez Gymnocrinus des molécules qui sont à l’origine du premier vaccin contre la dengue.
La liberté de chercher ! En devenant directrice, je passe moins de temps à faire de la recherche.
Rien, mais à chaque trouvaille il faut garder le bon côté. Éduquons les gens à n’exploiter que ce côté ! C’est un peu utopique, mais c’est le travail d’organismes comme notre station de biologie d’y contribuer.
Je ne sais pas, je ne l’ai pas encore faite ! Elle concernerait probablement la santé, l’environnement ou l’effet de l’homme sur celui-ci.
Les scientifiques sont rationnels, par essence ! Je ne doute pas de la rationalité, mais de la capacité de l’homme à savoir ce que c’est. Les sociétés avanceraient peut-être davantage si on étendait la rationalité à d’autres domaines que la science. Mais il n’en faut pas trop non plus, car cela empêche la créativité ! Et sans créativité, le monde va dans le mur.
(1) Les échinodermes sont des animaux dont le corps est divisé en cinq parties, comme les étoiles de mer, les oursins ou encore les crinoïdes, qui vivent fixés sur les fonds marins.
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du magazine Sciences Ouest