Drôles de climats sur les planètes
Actualité
L’étude du climat permet d’imaginer celui des autres planètes, proches ou lointaines.
« Les lois physiques qui gouvernent notre climat se manifestent différemment sur les autres planètes », explique Olivier Planchon, chercheur en climatologie à l’Université Rennes 2(1) et membre depuis 2014 de la Société d’astronomie de Rennes. Sa passion pour l’espace s’est vite transformée en conférences sur la climatologie des planètes. Après avoir accumulé de la documentation, il vient de publier une synthèse(2) des connaissances sur le sujet. Son article récapitule les différents paramètres qui influencent le climat des planètes rocheuses.
Mars, par exemple, a des saisons plus contrastées que la Terre, car son axe de rotation est un peu plus incliné. Les différences de température engendrent des vents violents. Comme il n’y a ni chaînes de montagnes comparables à celles de la Terre, ni océans pour leur faire obstacle ou alourdir les particules de poussière, les tempêtes peuvent y devenir planétaires. À l’inverse, l’axe de rotation de Mercure, la planète la plus proche du Soleil, est vertical. Couplé au fait qu’il n’y a pas d’atmosphère pour assurer les échanges thermiques, la température aux pôles peut atteindre par endroit - 200 °C, avec de l’eau gelée ! Vénus, quant à elle, illustre ce qui arrivera à la Terre dans un milliard d’années. À cause de l’augmentation de l’intensité du rayonnement solaire, ses océans se sont évaporés. « La vapeur d’eau est le plus puissant gaz à effet de serre », explique le climatologue. Sa température moyenne est de 465 °C. Un autre corps du Système solaire intéresse beaucoup les spécialistes : Titan, la plus grosse lune de Saturne. C’est le seul endroit, en dehors de notre planète, qui possède des étendues liquides, mers et lacs, en surface. Seule différence : il s’agit de méthane. Qui dit mers dit aussi évaporation, nuages, pluies et même moussons, provoquées par les variations saisonnières de la circulation atmosphérique !
Le climat des exoplanètes peut être plus insolite. « Il est possible d’imaginer une planète qui présenterait toujours la même face à son étoile, détaille le chercheur. Ceci provoquerait un appel d’air de la face froide vers la face chaude, à l’échelle de la planète entière. Les nuages s’accumuleraient au centre de la face éclairée, qui recevrait plus de chaleur. » Les possibilités de vie sur les exoplanètes dépendent aussi de leur climat !
(1) Unité mixte de recherche Littoral, environnement, télédétection, géomatique (LETG).
(2) Parue au début de l’année dans le Journal de l’association internationale de climatologie.
Olivier Planchon
olivier.planchon@univ-rennes2.fr
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest