L’archéoptéryx s’envolait !
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Depuis que le premier fossile d’archéoptéryx a été découvert, il y a 150 ans, les spécialistes s’interrogeaient : ce dinosaure-oiseau pouvait-il voler ? En passant les fossiles sous les rayons X du synchrotron, une équipe internationale a résolu le mystère. Le célèbre dinosaure à plume avait un vol actif sur de petites distances. L’étude a été publiée dans la revue Nature le 13 mars. Parmi les auteurs, Emmanuel de Margerie, chercheur au laboratoire Ethos(1), à Rennes. Spécialiste de l’étude biomécanique des os d’oiseaux, il a participé à l’interprétation des résultats. Les chercheurs se sont intéressés à la structure microscopique des os des ailes.
« Les os d'archéoptéryx sont aussi fins que ceux des oiseaux volants actuels, explique le biologiste. Ceci montre une adaptation au vol. De plus, si on se base sur la forme géométrique de la section transversale des os, le groupe d'oiseaux actuel auquel il ressemble le plus sont ceux qui pratiquent le vol battu pendant d'assez courtes durées ». « Nous avons étudié la distribution de l'épaisseur des os et leur forme, pour connaître les contraintes mécaniques auxquels ils ont été soumis », complète Paul Tafforeau, paléontologue au Synchrotron européen de Grenoble, qui a participé à l’étude.
Comme les faisans
L’analyse a montré des ressemblances avec les oiseaux pratiquant le vol actif sur de petites distances, comme les faisans. Cependant, l’anatomie d’archéoptéryx ne lui permettait pas de battre des ailes comme les oiseaux actuels. Il n’avait notamment pas de bréchet, l’os où se fixent les muscles des ailes. Les scientifiques pensent qu’il effectuait un mouvement à la fois d’avant en arrière et de haut en bas. Agé de 150 millions d’années, l’archéoptéryx est la plus ancienne espèce de dinosaure connue à pratiquer le vol actif. « Son vol était déjà complexe. Si l’on veut savoir comment le vol est apparu, il va falloir remonter encore plus dans le temps ».
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