« J’étudie l’érosion des plages. »
Portrait
Je m’intéresse à la fluctuation des courants au fond de l’eau et au déplacement des sédiments. Mon travail vise à comprendre l’érosion des côtes. Dans le cadre du réseau d’observation Dynalit, nous mesurons la position des plages depuis seize ans. Les mesures sont faites tous les mois, sur une trentaine de sites en France, dont deux plages du Finistère. Nous voulons savoir comment les grandes tempêtes les font évoluer. Quelques années après une érosion, le sable est susceptible de revenir naturellement. À condition que l’homme laisse la nature reprendre ses droits ! Les murs pour empêcher l’érosion sont des solutions à court terme. Ils sont construits dans un souci économique, en cas de danger immédiat pour des habitations ou un lieu touristique. Les paramètres que nous recueillons sur l’évolution des profils des plages permettent de créer des modèles numériques. Ils servent aux ingénieurs côtiers à choisir les aménagements.
Dans le golfe du Morbihan
Par ailleurs, j’encadre une doctorante, Sabrina Homrani, qui travaille sur le banc du Creïzic, dans le golfe du Morbihan. C’est un endroit avec de forts courants de marées. Pourtant, les dunes sous-marines, à six mètres de profondeur, ont toujours la même forme ! On s’est aperçu que les sédiments bougent sans arrêt. Mais ils sont remplacés par du sédiment déposé toujours au même endroit. Comment le courant crée-t-il ces figures ? Pour répondre à cette question, nous avons installé des capteurs. Avec un hydrophone, nous essayons d’écouter le sédiment bouger. Pour corréler le son avec la quantité déplacée, ce n’est pas simple !
(1) UMR CNRS/Université de Bretagne Occidentale.
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du magazine Sciences Ouest