Le spécialiste européen des dolmens
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Chris Scarre honoré par l’Université de Rennes 1.
Comme toutes les sciences, l’archéologie ne connaît pas les frontières. L’Université de Rennes 1 a distingué au début d’avril l’archéologue Chris Scarre, en le nommant docteur honoris causa(1). Cette distinction salue l’ensemble de sa carrière. Elle est colossale. Spécialiste des mégalithes, le chercheur britannique est une référence mondiale. Homme de terrain et auteur de nombreux articles, il dirigeait jusqu’à l’an dernier la revue Antiquity. Bon nombre d’archéologues cherchent à y être publiés.
Une approche anglosaxonne
Ses liens avec Rennes remontent aux années 1990. Il codirige alors la fouille du grand tumulus de Prissé-la-Charrière (Poitou-Charentes) et collabore avec les archéologues rennais. Depuis cette époque, les relations se sont multipliés à travers des codirections de thèses et de fouilles. Grâce son approche anglo-saxonne de l’archéologie et son réseau professionnel, Chris Scarre a servi de passerelle pour conduire le Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire de Rennes(2) sur la scène internationale.
Véritable passionné, Chris Scarre ausculte depuis quarante ans les blocs de pierres, vieux du 5e millénaire avant notre ère, qui se dressent en Europe, des pays scandinaves à la péninsule Ibérique. L’interroger sur ces mystérieux dolmens, menhirs ou tumulus est la promesse d’innombrables histoires. « Il est fascinant d’observer l’édification de mégalithes similaires dans différents recoins de l’Europe, nous dit-il. L’une des explications serait liée aux flux migratoires, visibles par des haches polies d’origine alpine, en France et en Angleterre. » Chris Scarre veut comprendre ce qui motive des populations, aux quatre coins du continent, à s’échiner à dresser des blocs de pierre de plusieurs tonnes. L’explication tiendrait à la sédentarisation et au développement de l’agriculture. L’homme veut marquer son territoire. « Qu’il s’agisse de structures de pierres dressées comme à Carnac, ou de mégalithes érigés au-dessus d’une chambre sépulcrale, il est toujours question de marquer son territoire et sa puissance. » Entre - 4000 et - 2700 avant J.-C., les hommes ont utilisé toute leur ingéniosité pour construire des édifices, qui sont des démonstrations de force.
(1) Les chimistes allemands Todd B. Marder et japonais Naoki Ohashi
ont également été nommés honoris causa.
(2) Le Creaah (Université de Rennes 1, CNRS) est une composante de l’Osur (Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes).
Chris Scarre
chris.scarre@durham.ac.uk
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