Cancer du foie : une nouvelle voie

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N° 377 - Publié le 9 décembre 2019
Julie Lallouët-Geffroy
Les chimistes Nicolas Noiret (à gauche) et Nicolas Lepareur.

 

Un essai clinique contre un cancer du foie, l’hépatocarcinome, se déroule actuellement au centre de lutte contre le cancer Eugène Marquis, à Rennes. Les quatorze patients traités réagissent bien. Ce premier succès pour les chercheurs du centre et de l’ISCR1 va permettre de tester dans les prochains mois l’efficacité d’un traitement. Déjà breveté, il pourrait être alors proposé à des personnes souffrant d’un cancer à un stade intermédiaire ou avancé.
L’objectif est de détruire la tumeur, et elle uniquement, grâce à la radio-embolisation. « Nous utilisons le lipiodol et le rhénium 188, explique Nicolas Lepareur, radiochimiste au centre Eugène Marquis. Le lipiodol est une huile, utilisée comme agent de contraste, qui sert de véhicule au rhénium 188. Ce radio-élément se dirige alors jusqu’au foie. »
Lors d’un traitement classique, 40 % de la substance injectée peut être éliminé en 76 h, par les voies urinaires. Cette disparition empêche le traitement d’agir. « Les analyses montrent qu'avec notre méthode, seulement 1 à 2 % du produit injecté est éliminé en 72 h », souligne le chimiste Nicolas Noiret.

Vérifier la tolérance

Dans le foie, le rhénium se décompose et émet des rayons ionisants, qui peuvent stabiliser la progression de la tumeur ou la faire régresser. « Nous ne sommes pas encore dans la phase où nous mesurons l’efficacité du traitement, prévient Nicolas Lepareur. Pour le moment, nous en vérifions la tolérance chez le patient. » Pour son homologue Nicolas Noiret, professeur à l’ENSCR2, « c’est prometteur, mais il est trop tôt pour être affirmatif. »

Julie Lallouët-Geffroy

1. Institut des sciences chimiques de Rennes.
2. École nationale supérieure de chimie de Rennes. nicolas.noiret@ensc-rennes.fr, n.lepareur@rennes.unicancer.fr

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