"Il faut rester en éveil et continuer à apprendre"
Portrait
J’ai voulu être archéologue, mais j’aimais aussi la philo et les maths. Il y a des similitudes entre comprendre l’agencement historique d’une muraille et résoudre un théorème !
Je veux rapprocher les maths utilisées pour la physique de celles de l’informatique. Les premières sont dites “conti-nues”, car les événements traités sont reliés. Les secondes sont “discrètes” : elles traitent un grand nombre de don-nées. J’utilise des structures mathématiques pour rapprocher ces deux mondes.
Il m’arrive de lire un ouvrage scientifique ou d’assister à un séminaire, en dehors de mon domaine. Parfois, je vois quelque chose qui fait sens pour moi, dans les recherches d’une autre personne. C’est rare, mais c’est génial ! Il faut rester en éveil, continuer à apprendre et stimuler ces hasards-là.
Je suis en postdoctorat et n’ai aucune idée de ce qui m’arrivera dans un an. Pour obtenir un emploi stable, il faut avoir des résultats, vite. Cette pression fait perdre un peu du plaisir de chercher. La recherche nécessite du temps et de pouvoir faire des erreurs.
Les mathématiques sont une cathédrale. Nous travaillons à partir des études de nos prédécesseurs. Le mieux serait de ne pas trouver une erreur dans des travaux déjà publiés.
Je ne sais pas encore. J’ai des objectifs mais, une fois atteints, j’en trouverai de nouveaux. Arrivé sur un sommet, vous distinguez une chaîne de montagnes qui s’étend derrière…
En tant que mathématicienne, je suis immergée dans la rationalité. Mais cette culture n’est pas très présente dans la société. La démarche scientifique s’apprend et se transmet. Les chercheurs doivent faire attention à ne pas être méprisants vis-à-vis des personnes qui n’ont pas cette culture.
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du magazine Sciences Ouest