Nantes revient sur son passé colonial
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Premier port négrier français, Nantes se remémore son passif esclavagiste. Jusqu’en novembre, la ville accueille la seconde édition d’Expression(s) décoloniale(s)1, une exposition née en partie des travaux de l’historien ivoirien Gildas Bi Kakou. Il met en lumière l’importance des témoignages africains dans l’étude de la traite atlantique. « Il a pu échanger sur place avec des personnes ressources, chargées de compiler les informations du passé, confie Krystel Gualdé, directrice scientifique au musée d’histoire de Nantes. Le commerce triangulaire est un sujet en plein essor pour les historiens, avec notamment la mise en lumière du rôle des femmes. » Depuis peu, certains parlent de commerce quadrangulaire avec l’importance du textile venu d’Inde dans le marchandage. Un espace est dédié aux visiteurs pour qu’ils expriment leur ressenti. « Ils sont acteurs. L’idée est de voir ce que cette exposition produit sur eux », ajoute Krystel Gualdé.
Des liens avec l’actualité
Une autre exposition, baptisée Abîme, aura lieu à partir d’octobre. Par ces événements, Nantes souhaite s’appuyer sur son histoire pour engager des combats et débats d’actualité : migrations, développement de nouvelles formes de racisme, ou encore mouvements pour l’égalité des droits.
« Les chercheurs savent plus de choses qu’hier, tout comme les visiteurs. Nous devons aujourd’hui aller plus loin dans cette connaissance. Cela apporte un autre regard sur la place des pays occidentaux dans le monde. »
1. En 2018, la première édition invitait à découvrir les objets d’ethnographie issus des institutions coloniales nantaises.
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