Des tardigrades dans les eaux bretonnes
Les abysses - Oasis de vie
Parfois appelés “oursons d’eau” à cause de leur démarche lente et leur tête à museau, les tardigrades sont des organismes pluricellulaires mesurant entre 50 micromètres et 1,2 millimètre.
« Ils vivent dans des environnements humides, aussi bien dans les glaciers que les forêts, mais également dans les fonds marins », explique Daniela Zeppilli, responsable du Laboratoire environnement profond de l’Ifremer1 à Brest. Ils font partie de la méiofaune, regroupant tous les organismes de petite taille qui habitent les sédiments marins. En Bretagne, Daniela Zeppilli en a observé dans l’anse de Dinan, dans des eaux allant de 9 à 18 °C, par marée basse.
Des gènes en commun
« On trouve des tardigrades de la côte jusqu’aux abysses, y compris dans les zones les plus profondes de notre planète. » Pression, températures extrêmes : le tardigrade semble pouvoir survivre à tout, grâce à une forme de résistance2 consistant à plier son corps de manière à réduire la surface exposée et l’envelopper de plusieurs couches de cuticules.
« Ils peuvent entrer en dormance pendant plusieurs années, leurs fonctions vitales étant presque complètement arrêtées. » La remise en route du métabolisme ne se fait que lorsque les conditions sont de nouveau favorables, parfois en seulement quelques heures. Ces propriétés exceptionnelles sont utiles pour la recherche, car « le tardigrade et l’homme ont des gènes en commun ! » Mais si leurs capacités d’adaptation sont bien connues, les mécanismes moléculaires en jeu restent à comprendre…
1. Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
2. Appelée diapause.
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du magazine Sciences Ouest