Soigner l’apnée du sommeil

Comment bien dormir ?

N° 395 - Publié le 27 décembre 2021
LAURENT GUIZARD
Dans une clinique rennaise, Arnaud Prigent suit des patients souffrant d'apnée du sommeil.

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En France, 4 % de la population souffre d’apnée du sommeil. Arnaud Prigent, pneumologue à Rennes, nous explique comment soigner ce syndrome.

Ronflements, maux de tête au réveil, difficultés de concentration, troubles de la mémoire… peuvent être le signe d’apnée du sommeil. En France, 1,2 million de personnes sont traitées pour ce syndrome qui concerne principalement des hommes d’une soixantaine d’années en surpoids.
« Durant le sommeil, les muscles des voies aériennes supérieures se relâchent. Cela entraîne une diminution ou une obstruction au passage de l’air chez des personnes prédisposées », explique Arnaud Prigent, pneumologue à la polyclinique Saint-Laurent à Rennes. S’en suit un micro éveil qui permet la réouverture des voies aériennes supérieures. Il s’accompagne d’une augmentation de la tension artérielle et d’une accélération du rythme cardiaque. Ces micro éveils peuvent survenir plusieurs centaines de fois par nuit et fragmentent le sommeil. Ce dernier n’est plus récupérateur et la personne souffre de somnolences pendant la journée. Sa tension artérielle est aussi plus élevée pendant la nuit et au réveil.

Polygraphie respiratoire

Pour diagnostiquer le syndrome d’apnée du sommeil, Arnaud Prigent et ses collègues analysent le sommeil de leurs patients à l’aide d’une polygraphie respiratoire. Un petit boîtier, placé sur le patient et relié à divers capteurs, mesure sa respiration nocturne. Sont enregistrés les débits aériens nasobuccaux, les mouvements respiratoires au niveau du thorax et de l’abdomen, la fréquence cardiaque et le taux d’oxygène dans le sang. L’analyse permet d’évaluer la gravité du syndrome. Chez les personnes présentant une apnée modérée sans facteur aggravant1, des orthèses d’avancée mandibulaire sont prescrites. « Ce sont deux gouttières dentaires solides qui poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de reculer et de bloquer les voies aériennes supérieures. » Certaines apnées surviennent exclusivement lorsque la personne est couchée sur le dos. Dans ce cas, un dispositif empêchant la position dorsale est préconisé.

Si les apnées surviennent plus de 30 fois par heure et sont associées à des symptômes tels que l’hypertension ou des troubles cardiaques, le syndrome est considéré comme sévère. Les conséquences peuvent être graves :
« Dans ce cas, une personne non traitée a deux fois plus de risque d’avoir un accident vasculaire cérébral. » Une technique de respiration assistée est proposée. On parle de traitement par pression positive continue. « Un ventilateur envoie de l’air dans les narines par le biais d’un masque. Un coussin d’air au niveau de l’arrière-gorge se forme et maintient les voies respiratoires supérieures continuellement ouvertes. C’est le traitement le plus efficace. » Chez ces patients, le surpoids est le principal facteur à risque2 et une perte de poids peut parfois suffire à faire disparaitre le syndrome. Finalement, bien dormir nécessite une bonne hygiène de vie.

MARIE HILARY

1. Tel qu’une maladie cardiovasculaire.
2. Le tabac, l’alcool et la prise de certains médicaments sont également des facteurs à risque.

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