Des mini-composants pour les antennes
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Les antennes les plus sophistiquées peuvent simultanément émettre et recevoir des signaux sur la même fréquence grâce à un composant appelé circulateur… désormais miniaturisé par une équipe du Lab-STICC1 à l’Université de Bretagne Occidentale à Brest. « Jusqu’à présent, il était l’unique composant dans le domaine des télécommunications à ne pas pouvoir être miniaturisé sous la forme d’une carte électronique. En cause : un aimant dont il est impossible de réduire l’épaisseur », explique l’enseignant-chercheur Vincent Laur, responsable de l’équipe.
Séparer les signaux
Le rôle de cet aimant est de maintenir la polarisation magnétique de la ferrite, matériau qui permet au composant de séparer des signaux. Les chercheurs2 ont donc exploré une solution radicale : supprimer l’aimant. « Nous avons utilisé une famille de ferrites inhabituelle3 pour ces applications, dont on peut fixer la polarisation en orientant les particules dès la fabrication. » Ainsi la taille du circulateur est réduite entre 50 et 90 % selon les bandes de fréquences visées. Après dix ans de développement, le laboratoire s’apprête à transférer la technologie à un industriel pour équiper des radars et satellites militaires. Un intérêt pour le grand public ?
« La téléphonie mobile n’utilise pas de circulateurs car ils sont trop volumineux et trop chers, l’émission et la réception pour ce type d’application utilisant des fréquences distinctes. Mais si nous parvenons à réduire le coût de notre solution, cela pourrait ouvrir de nouvelles possibilités », esquisse Vincent Laur.
1. Laboratoire des sciences et techniques de l'information, de la communication et de la connaissance.
2. Avec l’appui de partenaires industriels.
3. Appelée hexaferrite.
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