Le corps au service du pouvoir
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Qu’il s’agisse des cheveux de Donald Trump ou des muscles de Vladimir Poutine, l’apparence physique des chefs d'État n’est jamais laissée au hasard ! « Déjà dans l’Antiquité, le corps des dirigeants était mis en scène pour transmettre des messages politiques », signale Gilles Gorre, maître de conférences à l’Université Rennes 2. Avec sa collègue Anne Gangloff, également maîtresse de conférence à Rennes 2, il vient de publier Le corps des souverains dans les mondes hellénistique et romain1. Dans cet ouvrage co-dirigé par les deux historiens, une vingtaine de spécialistes analysent les enjeux de représentation des rois et empereurs dans la littérature antique, les sculptures et les monnaies.
Communication politique
« Par exemple, les rois grecs et égyptiens de l’époque hellénistique2 se faisaient souvent représenter avec une chevelure bouclée. La réalité était probablement différente, mais l’important était de signifier qu’ils étaient les héritiers d’Alexandre le Grand, fondateur de la monarchie, connu pour ses boucles abondantes. » Plus tard, au début de l’Empire romain3, les souverains ont au contraire cherché à éviter les symboles de royauté. « Ils ont longtemps préféré se faire représenter de manière simple, toujours dans un but politique : ils essayaient d’entretenir l’illusion d’un régime républicain », confie Anne Gangloff. Les conseillers en image exerceraient-ils l’un des plus vieux métiers du monde ?
1. Aux éditions PUR.
2. De la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. à la défaite de Cléopâtre VII en 31 av. J.-C.
3. Aux 1er et 2e siècles ap. J.-C
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