Du Cameroun au Morbihan, des cheveux à l’ananas
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Tout est parti d’une blague. En 2017, Marion Bolloc’h travaille au Cameroun. Un jour, au milieu d’une plantation d’ananas, elle plaisante avec une collègue sur la ressemblance entre les fibres de la plante et des cheveux. « C’est resté dans un coin de ma tête, je me posais déjà des questions sur la valorisation des fibres végétales », raconte-t-elle. La jeune femme finit par rentrer à Ploemeur (Morbihan) et contacte l’Université Bretagne Sud pour déterminer si la fibre peut vraiment être transformée. « On n’avait jamais fait ça avant », souligne Sylvie Pimbert, enseignante-chercheuse à l’IRDL1, à Lorient. « On a comparé les caractéristiques de la fibre d’ananas à celles de cheveux naturels. Le diamètre était par exemple équivalent. On s’est aussi intéressé à sa solidité et à son aspect », poursuit la scientifique. L'ananas présente un avantage bien particulier : « Une fois transformée en cheveu, la fibre est 2 à 3 fois plus légère que le cheveu humain », se réjouit Marion Bolloc’h, qui en vend depuis 2022 à des perruquiers du monde du spectacle avec sa marque, Quel Toupet. « C’est très pratique pour de grandes compositions du style Marie-Antoinette », ajoute-t-elle. L’idée, finalement, n’était pas si tirée par les cheveux.
1. Institut de recherche Dupuy de Lôme (CNRS, Université Bretagne Sud).
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