Le danger des épaves dormantes
Sous l'eau, des trésors endormis
Tic-tac, tic-tac. Des bombes à retardement, invisibles depuis la surface, dorment au fond des océans depuis plus de 80 ans. Certaines épaves des deux guerres mondiales ne renferment pas que des trésors archéologiques mais également du carburant susceptible de se répandre dans le milieu marin. « Les épaves s’altèrent au gré des courants et des tempêtes, sans compter la corrosion qui les dégrade lentement », explique Nicolas Tamic, responsable des opérations au Cedre1 à Brest. Pour retirer une épave polluante de l’eau, il faut solliciter son propriétaire qui en est responsable, selon la convention de Nairobi2. Mission quasi-impossible pour celles des guerres mondiales. C’est donc dans l’urgence que les ingénieurs et techniciens interviennent pour évaluer les risques de pollution. « Ces actions sont difficiles à mener car les navires se trouvent à des profondeurs importantes et nous avons très peu de moyens techniques », concède Nicolas Tamic. Le Cedre vient d’achever l’étude de 600 épaves présentant une potentielle dangerosité pour l'environnement, parmi les 4 600 navires répertoriés le long du littoral français par le Shom3. En attendant les résultats, l’horloge continue de tourner, implacable pour le milieu marin et notre santé.
1. Centre de documentation de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux.
2. Convention internationale adoptée en 2007.
3. Service hydrographique et océanographique de la Marine.
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du magazine Sciences Ouest