Dans les sols, une pollution méconnue

Plastique, quand la magie prend fin

N° 415 - Publié le 21 décembre 2023


90 % des plastiques finissent dans l'environnement, dont 87 % dans les sols1. Si l’on zoome, jusqu’à 430 000 tonnes de microplastiques seraient déposées sur les terres agricoles européennes chaque année par l’épandage de boues de station d’épuration, pour fertiliser les cultures2. Mais cette pollution est presque invisible !

Une fois déposés en surface des sols, les plastiques migrent différemment en fonction de leur taille. « Les microplastiques descendent jusqu’à une trentaine de centimètres, ce qui correspond à l’épaisseur de labour. Plus petits, les nanoplastiques s’enfouissent davantage en profondeur », détaille Mélanie Davranche, enseignante-chercheuse en géochimie au laboratoire Géosciences Rennes. En ce qui concerne la vitesse de dégradation, elle dépend de facteurs intrinsèques au plastique, comme sa composition en additifs, et de facteurs environnementaux tels que l’humidité de la terre et sa diversité en micro-organismes. Mais les effets de ces résidus plastiques sont encore à l’étude, car « ils peuvent à la fois augmenter la porosité du sol et donc améliorer sa conductivité hydraulique, mais également y relarguer des additifs », explique la chercheuse. Un véritable casse-tête.
 

Nolane Langlois

1. D’après Nathalie Gontard, directrice de recherche à l’Inrae de Montpellier.
2. Selon une synthèse publiée en 2022 par des chercheurs de l’Université Bretagne Sud.

melanie.davranche [chez] univ-rennes.fr (melanie[dot]davranche[at]univ-rennes[dot]fr)

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