En été, l’eau potable au compte-goutte

L'eau, en péril ?

N° 419 - Publié le 30 avril 2024
© JC MILHET / HANS LUCAS VIA AFP
En avril 2023, la commune de Bouleternère, dans les Pyrénées-Orientales, a été privée d'eau potable.

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Depuis deux ans, les étés se suivent et se ressemblent. En 2022, environ 700 communes ont été privées d’eau potable en France. L’année dernière, elles étaient près de 200 à être alimentées à grand renfort de camions-citernes et de bouteilles d’eau. Et à Mayotte, les trop faibles précipitations de la saison des pluies 2022-2023 n’ont pas suffi à remplir les nappes, cours d’eau et réservoirs, entraînant de sévères restrictions pour les 300 000 habitants de l’île. « Il faut s’attendre à ce que ce genre de scénario se répète fréquemment », avertit Luc Aquilina1, chercheur en sciences de l’environnement à Géosciences Rennes et spécialiste de la ressource en eau. En été, nos besoins augmentent, notamment dans les stations balnéaires, où la population explose alors que les nappes et les cours d’eau sont eux au plus bas. « Les stocks se reconstituent en hiver, c’est le cycle de l’eau et ce n’est pas nouveau même si les activités humaines ont accéléré le transfert des rivières vers la mer. Ce qui change, c’est cette tension sur la ressource qui mène parfois à couper le robinet. Par endroits, on prélève en été jusqu’à 70 ou 80 % de la ressource disponible », note le scientifique. Il faut dire qu’en France, le dérèglement climatique entraîne un élargissement de la période estivale, qui court désormais de mai à octobre, pendant laquelle il pleut moins et les températures augmentent. Ce qui diminue la quantité d’eau disponible et accentue les tensions.

Violette Vauloup

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