Le sport, une arme politique

Le sport : plus qu'un effort

N° 420 - Publié le 3 juin 2024
© LUKAS AUBIN
L'exposition pop-art SuperPutin au nouveau Musée d'art ultra-moderne (UMAM)

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« Les Jeux olympiques de Paris seront les plus politisés depuis la Guerre froide, les prises de position des États seront scrutées », annonce Lukas Aubin, directeur de recherche à l’Iris1 à Paris, spécialiste de la politique du sport en Russie et auteur du livre La guerre du sport, une nouvelle géopolitique, publié en avril aux éditions Tallandier. En effet, le Comité international olympique vient d’exclure le pays de la cérémonie d’ouverture, en raison de la guerre en Ukraine. « C’est un coup dur pour Vladimir Poutine, il est amputé d’une arme de destruction politique, le sport », explique le chercheur.
Sport et politique se sont toujours entrecroisés au cours de l’Histoire, le sport ayant été utilisé comme une arme de communication. Les Jeux olympiques de 1936 à Berlin présentent au monde l’idéologie de l’Allemagne nazie et sa fausse image d’ouverture internationale, excluant les sportifs juifs ou tsiganes des compétitions. Critiquant ces décisions, les premiers mouvements de boycott font aussi leur apparition aux États-Unis et en Europe.
Le sport peut ainsi permettre une prise de conscience, entre signes de protestation et lutte contre les injustices. C’est ainsi qu’en 2013, de nombreux sportifs dont le basketteur Michael Jordan et la footballeuse Megan Rapinoe posent un genou à terre, en soutien au mouvement Black Lives Matter pour dénoncer les violences policières aux États-Unis. « Le sport n’est ni plus ni moins que le reflet de nos sociétés », conclut Lukas Aubin.

Fabio Perruchet

1. Institut des relations internationales et stratégiques.

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