Vers des funérailles plus écologiques

La mort, une affaire de vivants

N° 421 - Publié le 29 août 2024
Adobe Stock / Katarinagondova

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Dans une étude publiée en 2017, la Fondation des services funéraires de la Ville de Paris estimait qu’une inhumation émet en moyenne autant de CO2 que 4 023 km en voiture, contre 1 124 km pour la crémation1. Mais impossible de passer outre ; avec la mort, le corps cesse de vivre, pas d’exister, et il faut bien en faire quelque chose.

Conférer une utilité au corps


Depuis quelques années, les alternatives aux modes de sépulture traditionnels font de plus en plus parler d’elles. L’aquamation (dissolution des chairs dans un liquide chauffé et sous pression puis broyage des os), la promession (congélation du corps, ensuite réduit en poudre), ou encore le compostage humain se présentent toutes comme des solutions plus écologiques que la crémation et l’inhumation, les deux seules pratiques autorisées en France.

Pour Manon Moncoq, anthropologue du funéraire à l’Université de Tours, le développement de nouveaux modes de sépultures au nom de l’écologie est « un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité », notamment quand il s’agit de conférer une utilité au corps, comme la fertilisation des sols, avec l’humusation2. Avec la diminution du nombre de croyants, la foi encadre aujourd’hui de moins en moins la fin de vie. « Il est parfois dur de donner du sens à la disparition d’un proche, analyse la chercheuse. Se tourner vers des funérailles plus écologiques, en réintégrant le corps dans un cycle de vie par exemple, permet d’appréhender la fin comme une nouvelle étape et apporter un peu de sérénité. »

Violette Vauloup

1. De la fabrication du cercueil à l’importation des monuments en passant par la pulvérisation
en fin de concession ou encore le gaz utilisé pour la crémation.
2. Non autorisé à ce jour, ce processus d’origine franco-belge consiste à transformer via un procédé technique particulier le corps humain en compost, dont 99 % doivent servir à reboiser le territoire local.

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