« Comment l’IA peut servir la santé des gymnastes »
Portrait
« Le constat de départ, c’est que les femmes gymnastes ont souvent des lombalgies, c’est-à-dire des douleurs en bas du dos. Ces dernières sont provoquées par les chocs très importants, encaissés au moment des réceptions de figures acrobatiques : après un salto arrière, l’organisme doit supporter quinze fois son poids lors de l’impact ! Pour quantifier les forces qui s’exercent sur les vertèbres, il faut développer un modèle biomécanique, un squelette articulé sur ordinateur, à partir de différentes mesures. L’inconvénient, c’est qu’en laboratoire, elles sont compliquées et chronophages… Il faut 40 minutes rien que pour équiper la gymnaste. L’idéal serait de pouvoir faire des mesures directement à l'entraînement.
Un tout petit dispositif
Grâce à une centrale inertielle, un petit appareil de quatre centimètres sur trois collé dans le dos des gymnastes, on pourrait transférer facilement le laboratoire dans le gymnase… Mon objectif est donc d’entraîner une intelligence artificielle qui pourra, à partir des quelques données de ce tout petit dispositif, reconstituer l’intégralité des paramètres d’un saut, et donc connaître en temps réel l’impact des chocs sur le corps. Ce qui pourrait permettre d’indiquer aux gymnastes à quel moment s’arrêter à l’entraînement ! »
ANNA SARDIN
TOUS LES PORTRAITS
du magazine Sciences Ouest