Qui contribue aux sciences participatives ?

Urbex, exploration de l'abandon

N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© JEAN-CLAUDE MOSCHETTI / ECOBIO / CNRS IMAGES
Pour faire remonter les vers de terre à la surface et les échantillonner dans le cadre de l'OPVT, une solution formolée est appliquée.

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Les projets de sciences participatives font appel à des citoyens pour collecter des données et améliorer la connaissance. Mais qui sont ces volontaires ? À y regarder de plus près, il existerait autant de profils que de projets.

Professionnel, famille, enfant... le type de contributeurs à un programme de sciences participatives dépend en premier lieu du public visé. Chez Les Petits Débrouillards, association d'éducation à la culture scientifique et technique, les invitations à collaborer sont principalement destinées aux enfants. « Nos ateliers, au cours desquels différents projets de sciences participatives sont présentés, ont lieu dans les médiathèques, les écoles ou au sein de l’espace public, explique Maud Gatel, coordinatrice de projets à Lorient. Parfois, sur demande des collectivités, ce sont les familles qui sont conviées à participer, par exemple dans le cadre de “Défi familles pour la biodiversité” » Le projet vise en effet à accompagner les familles souhaitant réduire leur impact sur la biodiversité, tout en faisant progresser la science, notamment grâce à des observations naturalistes dans les jardins.

En parallèle, d'autres programmes s’adressent aux professionnels. « L’Observatoire participatif des vers de terre (OPVT), qui permet d’évaluer la qualité d’un sol en étudiant la composition de sa microfaune, implique essentiellement des gestionnaires de sols urbains et agricoles. Par exemple les agents d’entretien d’espaces verts, les agriculteurs et maraîchers, ou les associations de jardiniers et naturalistes », précise Daniel Cluzeau, enseignant-chercheur en écologie du sol à l'Université de Rennes et responsable de l'OPVT.

Pas de profil type


Le profil des participants dépend en outre du type d’éléments à fournir, et donc du temps d’investissement requis. Les données dites contributives sont acquises sans contact avec les scientifiques, à l’aide d’un protocole et d’une plateforme disponibles sur Internet. « Cette catégorie de données est en grande partie recueillie par le milieu scolaire et les participants isolés, explique Daniel Cluzeau. À l’inverse, les données dites collaboratives sont collectées après une rencontre avec un chercheur, qui assure une formation dédiée à la méthodologie, puis une restitution des résultats aux participants en fin de projet. » Dans ce cas, comme l’illustre l’OPVT, les pourvoyeurs de données sont majoritairement des professionnels du domaine concerné.

Finalement, le contributeur diffère d’un projet à l’autre en fonction des caractéristiques de ce dernier. Pour Romain Julliard, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, il n’existe en effet pas de profil type du citoyen adepte des sciences participatives. « Les participants ont entre 40 et 70 ans, et représentent une grande diversité de métiers, relate-t-il. Ce sont des gens plus confiants dans les sciences que la moyenne, et qui savent prendre leur temps. »

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