La nature, source de solutions
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Des chercheurs brestois s’inspirent de la nature pour limiter les risques de submersion, préserver la qualité de l’eau ou encore lutter contre les espèces invasives.
Pourrait-on mimer le rôle écologique des herbiers et des grandes algues marines1 pour remplacer les digues ? C’est le type de démarche au centre du projet Living Lab Ponant2, qui valorise trois axes : anticiper les effets de l’élévation du niveau des mers, améliorer la qualité de l’eau et mieux connaître les espèces invasives. Situé en Bretagne, le site d’étude s’étend sur la mer d’Iroise, la rade de Brest et ses bassins versants.
Afin de répondre à ces défis environnementaux, des solutions fondées sur la nature sont donc en cours de réflexion. « L’idée est de mettre en place des actions qui servent à gérer durablement, conserver ou restaurer des écosystèmes tout en garantissant des bénéfices pour la biodiversité », définit Coralie Pauchet, chargée du projet au laboratoire Amure3, à Plouzané, près de Brest.
Le dispositif de recherche facilite les échanges entre les acteurs du territoire, les gestionnaires, les scientifiques, les agriculteurs et les élus. « On organise des forums afin que des solutions émergent, explique Adélie Pomade, maître de conférences en droit à l’UBO4 et chercheuse dans le même laboratoire, responsable du projet. Les partenaires peuvent ainsi dialoguer sur leurs différents besoins, de la qualité de l’eau à la préservation des écosystèmes. »
Le cas de la spartine
Protéger la biodiversité passe notamment par la gestion des espèces invasives, dont la spartine. « Cette espèce uniformise les prés salés et menace la petite lavande de mer, une espèce patrimoniale, insiste Coralie Pauchet. Des mesures de gestion seront conçues en impliquant scientifiques et citoyens. L’une des clés pourrait être l’utilisation d’un champignon s’attaquant à la spartine. » Ces solutions seront communiquées aux acteurs et au public sur une carte interactive du territoire et un site internet à la fin du projet, en 2028. « Notre regard sur la nature doit changer, il faut prendre soin de ces écosystèmes dont nous faisons partie », rappelle Coralie Pauchet.
1. Ces végétaux atténuent la houle et contribuent à limiter l’exposition du littoral au risque de submersion.
2. Lancé l’an dernier, dans le cadre du programme national de recherche « Solutions fondées sur la nature » du plan France 2030.
3. Aménagement des usages, des ressources et des espaces marins et littoraux.
4. Université de Bretagne Occidentale.
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