Des tramways plus lents mais plus écologiques

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N° 432 - Publié le 25 septembre 2025
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Dans quelle mesure les usagers de tramway sont-ils prêts à passer plus de temps dans les transports ? C’est la question que se sont posée cinq chercheurs en économie écologique et en biologie de la conservation dans une étude publiée ce mois-ci. « Les transports en commun à faible émission de carbone comme le tramway font partie des principaux leviers des politiques d’atténuation du changement climatique », note Anne-Charlotte Vaissière, chercheuse CNRS en économie au laboratoire Ecobio1, à Rennes, et co-autrice de l’étude. Mais entre artificialisation des sols et fragmentation du paysage, ces infrastructures ont des conséquences bien concrètes sur la biodiversité, isolant par exemple géographiquement et donc génétiquement certaines populations animales et végétales. 

Acceptabilité sociale


Il est pourtant possible de limiter ces effets en conservant un environnement boisé autour des lignes. Problème ? Pour des raisons de sécurité, le tramway doit alors ralentir. « On voulait étudier l’acceptabilité sociale de ce genre de projets, voir dans quelle mesure il est possible de concilier allongement des trajets et intégration écologique et paysagère », explique la chercheuse. En étudiant les mille réponses à un questionnaire proposant divers scénarios, les scientifiques montrent que même les usagers qui ont le moins de temps acceptent une augmentation moyenne de 15 % de la durée de leur trajet si cela permet de conserver un paysage plus boisé, une faune plus diversifiée et abondante ainsi que l'accès à un espace naturel. « Les gens ne raisonnent pas uniquement en termes de rapidité, il ne faut pas avoir peur d’être ambitieux dans les décisions d’aménagement », conclut l’économiste.

Violette Vauloup

1. Ecosystèmes, biodiversité, évolution.

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