L'alimentation / La recherche en Bretagne

N° 194 -

Magazine

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RECHERCHE ET 1NNIMTiO
DÉCEMBRE 2002 / 3E
espace
des sciences
la
chimie
naturellement
Du 11 septembre 2002
au 22 février 2003
REGION
BRETAGNE
ouest NA METR2.1),2LE
france
PE9FMNEN
Tirage du n°194:
4 500 ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
EN BREF 4%?
GROS PLANLaboratoire
Génopole Ouest : nos gènes à la loupe...
GROS PLANHistoire et société
L'histoire industrielle et technique :
une mémoire pour l'avenir 7
GROS PLANChronique culinaire
Rumeurs gonflées sur les oeufs en neige..8
DOSSIER
L'alimentation nouvelle vague 9
Programme nutrition-santé
en Bretagne 10
Nutrinov mise sur l'aspect
nutritionnel 10/11
Bleu-Blanc-Coeur : le lin, fibre de
liaison entre hommes et animaux 11
L'Adria, partenaire des industriels
dans l'innovation 11
Dis-moi ce qu'il y a dans ton assiette... 12
Cern : la nutrition, un objet de
recherches 13
L'Afssa au service de la sécurité
alimentaire 14
Pour une synergie entre l'alimentation
animale et humaine en Bretagne 15
Agreen Trace : une gestion globale
pour les professionnels de
l'agroalimentaire 16
Pour en savoir plus 17
GROS PLANComment ça marche ?
Le goût 18
AGENDA 20/21
À L'ESPACE DES SCIENCES 23
Supplément
Découvrir
La vie dans l'espace
Sciences Ouest sur Internet
-3rwww.espace-sciences.org
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- y a rnéme du calcium
du magnésium ~du bifidus,
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MENT, DA, MIIPWDV, 78.
MICHEL CAB DIRECTEUR DE L'ESPACE DES SCIENCES
L'ALIMENTATION
LEspace des sciences et sa revue Sciences Ouest ont choisi de vous présenter pour
cette fin d'année un dossier sur les différents travaux effectués en Bretagne sur le
thème de l'alimentation. Il fait suite aux conférences "Les mardis de l'Espace des
sciences" organisées du 8 octobre au 26 novembre dernier qui ont été suivies par un
public nombreux. Des responsables et chercheurs de grand renom ont en effet animé
ces soirées au Triangle : Pierre Thivend, Gérard Pascal, Marcel Hladik, Françoise Cousin,
Claude Fischler et Hervé This.
L'alimentation est au coeur de notre quotidien. Elle vise à satisfaire nos besoins
nutritionnels, tout en nous permettant de nous maintenir en bonne santé, le plus
longtemps possible. Elle doit être sûre, c'est-à-dire dépourvue de risques et adaptée
à notre mode de vie. Elle est également source de plaisir et dans un pays comme le
nôtre cette dimension joue un rôle majeur.
La thématique de l'alimentation s'articule en Bretagne autour du programme régional
nutrition-santé et sur les travaux de recherche des laboratoires de l'Inra, du CHU de
Brest, du Centre d'études et de recherche en nutrition de Lorient, menés en relation
avec les centres techniques, à la demande des industriels...
L'alimentation, on l'a dit, c'est aussi le souci de la sécurité, pour laquelle intervient
l'Afssa à Ploufragan, mais aussi des entreprises comme Agreen Tech, présentée ici dans
le cadre de notre convention avec l'Anvar et spécialisée dans la mise au point d'outils
de traçabilité pour les différentes filières agroalimentaires.
L'homme ne se contente pas de manger, il "pense" ses aliments, c'est pourquoi il
s'attache aujourd'hui à approfondir nos connaissances sur ce thème universel.
La chronique culinaire d'Hervé This vous dévoilera, à ce titre, certains secrets des
blancs en neige... Mais vous retrouverez également au sommaire d'autres rubriques hors
alimentation mais non moins chères à la revue, comme l'actualité de la Génopole Ouest,
avec la présentation des travaux du professeur Férec à Brest et une page histoire et
société sur les enjeux de la gestion du patrimoine technique et industriel.
Bonne lecture et bonne ingestion des ingrédients de Sciences Ouest ! n
-des vil-amines A,B,E, -el' pourquoi alors ça
clac de. bovines choses... sent- Si mauvais...
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - nathalie.blancetespace-sciences.org - http://www.espace-sciences.org -
Tél. 02 99 35 28 22 - Fax 02 99 35 28 21 n Résident de l'Espace des sciences : Paul Tréhen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice
en chef: Nathalie Blanc. Rédaction : Claire Chavanat, Jean François Colinot, Jérôme Cucarull, Vincent Derrien, Hervé This. Comité de lecture: Christian
Willaime (physique-chimie-matériaux), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Michel Branchard (génétique-biologie). Abonnements
Béatrice Texier Promotion : Magali Crin. Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, e-mail infoitadmediaSr n Sciences Ouest est
grâce au soutien de la Région Bretagne, du ministère délégué Recherche et Nouvelles technologies, des départements du Finistère et d'Illeet-Vilain
Rennes Métropole, de la Direction régionale des affaires culturelles et du Fonds social européen. Edition : l'Espace des sciences. Réalisation : Herrick Benûr
création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Belton.
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AGROALIMENTAIRE
Rennes Atalante
Soyez là où le futur se prépare, où les produits et les services à votre
valeur ajoutée se créent.
Nous sommes là pour vous accueillir et vous accompagner dans vos
activités innovantes au cour du campus agronomique de Rennes, tout
près des laboratoires de recherche et des écoles d'ingénieurs.
La matière grise est là : les universités et les écoles d'ingénieurs :
Ensa Rennes (agronomie), Insfa (agroalimentaire), ENSP (santé
publique), ENSC Rennes (chimie), Ispa (production animale), lesiel
(produits laitiers), et les centres de recherche publics : Inra,
Cemagref, CNRS, Inserm.
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Du côté des entreprises Les échos
Bilan des Sen journées
régionales de la création
d'entreprise
Ces 5e5 journées régionales
de la création
d'entreprise, qui se
sont tenues les II et 12 octobre derniers
à Rennes, ont accueilli plus de
4 200 visiteurs. Un bilan très positif
pour les organisateurs : le Club des
créateurs et repreneurs d'entreprises
d'Ille-et-Vilaine et la CCI de
Rennes. L'inauguration a eu lieu en
présence de Renaud Dutreil, secrétaire
d'État aux PME, au Commerce,
à l'Artisanat, aux Professions libérales
et à la Consommation, qui, à
cette occasion, a présenté son projet
de loi sur l'initiative économique.
Au cours des différents ateliers
et forum, celui sur le thème de la
reprise a rencontré un succès particulier,
avec plus de 400 participants,
confirmant qu'une part grandissante
de futurs entrepreneurs se tournent
vers cette solution plutôt que vers la
création.
-►Rens.: Club des créateurs et
repreneurs d'entreprises d'Ille-et-
Vilaine, tél. 02 99 33 66 80,
www.club-createurs35.org
Assemblée générale
de la Mirceb
L'assemblée générale
de la Mission régionale
de coordination du
commerce extérieur
breton (Mirceb) s'est tenue à Rennes
le 7 novembre dernier, en présence
de Bernard Angot, son président et
de Josselin de Rohan, président du
Conseil de surveillance et président
du Conseil régional de Bretagne.
Celui-ci, pendant cette séance, s'est
réjoui de la réorganisation de l'association
et notamment de la redistribution
des équipes selon une
organisation sectorielle, et non plus
géographique, qui promet d'être
plus efficace. De son côté, Bernard
Angot a souligné le besoin urgent
d'informer et de former les industriels
sur les questions scientifiques,
notamment en ce qui concerne les
brevets et la réglementation. Une
collaboration plus étroite avec les
Critt* et les centres de recherche
s'inscrit donc dans les priorités.
-►Reps.: Mirceb,
tél. 02 99 25 04 04,
i.charmeil@mirceb.com,
www.mirceb.com
Crise de croissance
aiguë pour Servision
Cette entreprise lorientaise, spécialisée
dans la fabrication de lentilles
intra-oculaires (cristallins artificiels)
est actuellement en pleine phase de
croissance. Elle va donc regrouper
ses activités administratives
et son unité de production
sur le technopôle
à Ploemeur (près
de Lorient). Un aménagement
qui sera
effectif dès le mois
d'août 2003. Premier fabricant de
lentilles intra-oculaires à valider la
stérilisation plasma, Servision avait
également lancé, en janvier 2001, la
première lentille multifocale en
matériau bicomposants acrylique.
-►Rens. : Servision,
tél. 02 97 21 47 88,
contact@servision.fr,
http://www.servision.fr
Du côté
La Génopole Ouest
est un GIS
La signature de la
convention du Groupement
d'intérêt économique
(GIS) Génopole Ouest a eu
lieu le 25 novembre dernier à
Rennes. Michel Renard, son président
en a rappelé les grandes lignes
et l'organisation, alors que Josselin
de Rohan et Jean-Luc Harousseau,
respectivement présidents du
Conseil régional de Bretagne et des
Pays de la Loire, ont exposé l'intérêt
stratégique que représente la mise
en oeuvre d'un tel réseau, soit 54
unités et 800 chercheurs (voir
Sciences Ouest n° 186 - mars 2002).
Enfin, cette journée a aussi été
l'occasion de la mise en place du
conseil de groupement de la Génopole
Ouest, dont François Resche,
président de l'université de Nantes
est le vice-président et Patrick
Navatte, président de l'Université
de Rennes 1, le président. Ce dernier
rappelant que "l'évaluation des
Génopoles ayant lieu fin 2004: nous
devons impérativement faire nos
preuves et produire des résultats."
-►Rens.: Critt santé Bretagne,
tél. 02 23 23 45 81,
crittgbm.bretagne@u niv-ren nes 1.f r
de l'Ouest
Rentrée du campus
santé de Rennes 1
La cérémonie d'accueil
des nouveaux
étudiants des facultés
de médecine, pharmacie et
odontologie a eu lieu le 22 octobre
dernier à Rennes. Ce jour est aussi
traditionnellement l'occasion, pour
les trois doyens et le président
de l'Université de Rennes I, de
remettre leur prix aux meilleurs
étudiants des trois disciplines ; et
aux étudiants de décerner des prix à
leurs professeurs. Mais la nouveauté
cette année fut la présentation, par
le professeur Grall -gynécologie,
obstétrique - de l'intégration des
sages-femmes dans la première
année de médecine et donc dans le
numerus clausus du concours.
-►Rens. :
www.fac.med.univ-rennesl.fr/
www.pharma.univ-rennesl.fri index.php
www.odonto.univ-rennesl.fr/
Les cybercommunes
récompensées
Le 30 octobre dernier,
Jean-Louis Debré, président
de l'Assemblée
nationale, a remis à Josselin de
Rohan, président du Conseil régional
de Bretagne, une Marianne d'Or,
pour honorer la mise en place des
cybercommunes. Ce dispositif se
développe en effet de façon remarquable
en ce moment : la 300e cybercommune
bretonne a été inaugurée
cet été (voir page 4 du n° 191 de
Sciences Ouest-septembre 2002), ce
qui représente les 2/3 des communes
de la région, et les cybercommunes
sont en phase d'être
raccordées au réseau breton haut
débit Mégalis (voir le dossier du
n°193 novembre 2002). La Marianne
d'Or est "le concours national de la
démocratie de proximité, des ambitions
locales et de la solidarité des
territoires" qui récompense chaque
année des élus pour leurs initiatives
au profit du développement local.
-►Rens.: Conseil régional
de Bretagne, Olivier Péraldi,
tél. 02 99 27 13 56,
o.peraldi@region-bretagne.fr
"La découverte d'un mets nouveau
fait plus pour le bonheur du genre
humain que la découverte d'une
étoile." Réponse page 20
drik
MIRCEB
t4.` •
UNNERSIIE DE RENNES 1
R E G O N
mmegmium
BRETAGNE
'Centre technique d'innovations et de transferts de technologies.
Allégations nutritionnelles, éthiques et de santé
La Direction générale santé et protection des consommateurs avait
commandé une étude sur les allégations nutritionnelles, les allégations de
santé et les allégations éthiques au bureau de consultants "Hill and
Knowlton International Belgium SA/NV", dans l'intention de stimuler un
débat et de recueillir de plus amples avis sur une possible proposition de
modification de la directive 84/450/CEE en matière de publicité trompeuse.
Le document de 500 pages, rédigé en anglais, est disponible depuis le
mois de juillet 2002 à l'adresse suivante : http://europa.eu.int/comm/
consumers/po I icy/developments/envi_clai/envi_claiO3_en.pdf
D'autres travaux sont actuellement en cours sur ces questions.
-►Rens.: Euro info centre, tél. 02 99 25 41 57,
eic@bretagne.cci.fr
Cppo,
C
Oro Ai
Internet
www.bretagne-innovation.tm.fr
Inauguré lors du Sial, en octobre dernier, le nouveau site de Bretagne
Innovation offre aux PME bretonnes un accès facile au réseau breton de
soutien à l'innovation, c'est-à-dire les centres d'innovation technologique,
le Réseau de développement
technologique (RDT), le Centre relais
innovation atlantic (CRI) et Arcange,
un réseau d'investisseurs privés. Une
rubrique "Porte sur l'Europe" fait le
point sur les projets en cours et propose
= des kits méthodologiques de montage
de projets. Vous retrouverez également la revue Paré à Innover en ligne,
ainsi que tout un tas d'autres actualités.
-►Rens.: Bretagne Innovation, tel. 02 99 67 42 00.
À lire
Bilan de santé des organismes et des écosystèmes
marins - Quels signaux biologiques mesurer ?
L'examen des signaux biologiques des organismes marins peut aider à
évaluer et protéger leur santé, mais aussi celle de l'environnement. Cet
ouvrage répond aux quatre questions : quels signaux biologiques sait-on
mesurer ? Sont-ils significatifs ? Renseignent-ils sur la nature et le niveau
de pollution d'origine chimique ? Sont-ils utiles pour prédire les
dysfonctionnements écologiques ? -,Éditions Ifremer, tél. 02 98 22 40 13,
editions@ifremerfr, 42 pages, 17C.
Une gourmandise
Arrivée à la fin de sa vie, Muriel Barbery, grand nom de la gastronomie
mondiale, nous offre un aperçu de ses souvenirs gustatifs, entre Nice et la
rue de Grenelle, entre fumets, gibiers, poissons et alcools. L'auteur nous
donne ici un des plus jolis textes de la littérature gourmande... de quoi se
mettre l'eau à la bouche ! -►Muriel Barbery, Éd. Gallimard, 2000, 165 pages.
Pour une nouvelle physiologie du goût
Un grand cuisinier et un neurobiologiste nous font partager leurs émotions
et leurs réflexions sur le goût et les goûts, autant pour apprécier les saveurs
du contenu de nos assiettes que pour expliquer ce qui se passe dans
l'amère-boutique de nos nez. Un dialogue entre science et gastronomie qui
ne manque ni d'humour, ni de goût. -,Jean-Marie Amat, Jean-Didier
Vincent, Éd. Odile Jacob, 2000, 238 pages.
Que votre alimentation soit votre première médecine
Un livre de conseils pratiques pour garder la santé en choisissant sa
nourriture. L'auteur réhabilite un rapport sain et positif à notre alimentation
quotidienne. -.Dr Laurent Chevallier, Fayard, 2001, 462 pages.
Les "coups de coeur" sont disponibles à la bibliothèque Colombia (Rennes). 5
..,
r'' La recherche
en Bre4iagn%~
Nouveau module ESC -
Insa - Rennes Atalante
L'École supérieure
de commerce de
Rennes (ESC) et l'Institut
national des
sciences appliquées
de Rennes (Insa)
ont signé, le 12
novembre dernier, une convention
pour un programme de coopération
académique, soutenu par Rennes
Atalante. À la clé, la création d'un
module de sensibilisation à la création
d'entreprises. Quinze étudiants
de chaque école ont d'ores et déjà
choisi d'acquérir une double compétence
en suivant ces enseignements
(répartis sur 72 h) qui ont
débuté en octobre dernier et au
terme desquels ils recevront un certificat
d'ingénieurs d'affaires, option
lancement et développement d'une
activité entrepreneuriale dans le
domaine des technologies de gestion
de l'information. Ils utiliseront
notamment la problématique de la
création d'entreprises, en particulier
celle d'un business plan, comme
outil pédagogique. Une expérience
concrète qui pourra susciter chez
eux de futurs projets de création, en
relation avec la technopole Rennes
Atalante.
-►Rens.: ESC, Alex Hainaut,
tél. 02 99 54 63 63,
Insa, Fanny Gourret,
tél. 02 23 23 82 00,
Rennes Atalante, Sylvain Coquet
tél. 02 99 12 73 82.
Salon Cyberhalles
reporté
La 4e édition du salon Cyberhalles -
services et solutions Internet pour
les entreprises, initialement prévue
les 28 et 29 novembre derniers au
parc Expo de Rennes, a été reportée
à une date ultérieure, au cours du
second semestre 2003.
-►Rens.: Catherine Delalande, Alter
Expo SARL, tél. 02 99 23 72 00.
3a° Rencontres
nationales des politiques
régionales
de la recherche
Pour la troisième
année, à Rennes, l'événement
s'est formalisé en devenant
les rencontres nationales des politiques
régionales de la recherche et
du développement technologique.
Claudine Laurent, vice-présidente
du Conseil supérieur de la recherche
et de la technologie et Main Coste,
directeur de la technologie au minis-
Claudine Laurent Jacques Berthelot et
Alain Coste, lors des 3" Rencontres
nationales des politiques régionales de
la recherche et du développement
technologique.
tère délégué à la Recherche et aux
Nouvelles technologies, étaient
présents, le 25 novembre dernier,
autour de Jacques Berthelot, président
du CCRDT*. 140 personnes
s'étaient déplacées, représentant la
quasi-totalité des régions françaises.
Coccasion pour celles-ci d'échanger
et de comparer leurs expériences
notamment sur le développement
des affaires européennes et la mise
en place d'indicateurs homogènes
et représentatifs des politiques
publiques de recherche, et de
débattre sur l'évaluation des structures
d'interface (centre de transfert
de technologies), d'une part, et sur
l'impact de la recherche sur le développement
territorial, d'autre part.
-,Reus.: Olivier Péraldi,
Conseil régional de Bretagne,
tél. 02 99 27 13 56.
SCIENCES
N.B. : L'Espace
des sciences et
le Conseil régional
de Bretagne
vous proposent,
à cette occasion,
W un numéro spécial
de Sciences Ouest, reprenant
une quinzaine d'articles sur les activités
de recherche de la région,
parus au cours des derniers mois
(joint à ce numéro).
Surveillance du Sida
Une mise à jour des données :
enquête sur le dépistage de la séropositivité
au VIH, cas de Sida et
décès dus au Sida en Bretagne, est
disponible sur le site Internet de
l'ORS** Bretagne.
Surveillance du Sida en Bretagne.
Mise à jour au 15 novembre 2001
(au format pdf 20 pages) :
httpi/www.orsb.asso.fr/pages/
etudes/SurveillanceSida.htm
La séropositivité au VIH et le
Sida en Bretagne-novembre 2001
(au format html 6 pages) :
httpi/www.orsb.asso.fr/2_Fiches/
SeropoVlHSida/SeropoVlHSida.htm
.Rens. : Odile Piquet
Observatoire régional de la santé
de Bretagne, tél. 02 99 14 24 24,
o.piquet@orsb.asso.fr,
http://www.orsb.asso.fr
[~1
"CCRDT : Comité consultatif régional de la recherche et du développement technologique. "Observatoire régional de la santé.
Nos gènes à la
.
'équipe du professeur Claude Férec analyse les gènes des
Bretons. D'une manière épidémiologique, mais également
du point de vue de la génomique. Avec la Génopole Ouest la
construction d'un axe fort dans ce domaine a été accélérée de
manière considérable.
L'équipe de génétique humaine
du professeur Claude Férec est une
équipe mixte regroupant les chercheurs
de l'Inserm, l'UBO et l'EFS*.
Depuis plus de dix ans, ces scientifiques
étudient différentes pathologies
moléculaires en tentant
d'identifier les gènes et surtout leurs
mutations. "Nous sommes à un stade
où nous avons les gènes en main,
explique Claude Férec. Nous étudions
maintenant leur expression et
celle de leurs mutations." Le génome
humain a été décrypté à 95 % en
2001. Mais que faire d'une telle
somme de connaissances si on ne
sait pas à quoi servent les séquences
décryptées ? L'enjeu est donc de lier
un génotype à un phénotype, c'està-
dire d'établir la relation qui existe
entre la structure d'une séquence
moléculaire et sa fonction biologique.
Les trois principaux modèles
de gènes étudiés sont ceux de la
pancréatite héréditaire, de l'hémochromatose
et de la mucoviscidose.
Or ce dernier peut présenter de
nombreuses mutations. On en
connaît actuellement plus de quarante,
dont plusieurs ont été mises
6 en évidence au sein du laboratoire.
Science in silico
Cette diversité a permis, entre
autres, aux chercheurs de mener
des travaux d'épidémiologie. La
répartition des mutations du gène
de la mucoviscidose en Bretagne
est maintenant bien connue et permet
d'autres investigations, historiques
notamment (voir Sciences
Ouest n° 179-juillet/août 2001).
L'axe de développement majeur
reste pourtant la génomique fonctionnelle.
Pour Claude Férec, la
Génopole est avant tout une chance
de pouvoir travailler en réseau avec
Rennes, Nantes et Angers. Les outils
partagés sont également un atout
considérable car chaque laboratoire
pris individuellement ne peut
prétendre à de tels équipements.
La plate-forme de génotypage
(séquençage haut débit) à Roscoff
en est un exemple des plus probants
et est susceptible d'être utile
aux généticiens brestois. C'est toujours
dans le cadre de la Génopole
que l'équipe vient de se doter d'un
"Biacore X", un appareil permettant
de repérer les interactions entre
molécules. Cet équipement est utilisé
actuellement pour étudier une
protéine dont les différentes formes
inactives, induites par des mutations
génétiques, sont responsables
de la mucoviscidose. L'enjeu est
alors d'identifier des molécules
capables d'interagir et de réactiver
cette protéine malade.
La Génopole Ouest a également
su mettre en avant un aspect primordial
de la biologie moderne : la
bio-informatique. Pour Claude
Férec, cette discipline est un passage
obligé : "La somme d'informations
que les moyens actuels
permettent d'obtenir est telle qu'il est
indispensable d'acquérir des outils et
un savoir-faire pour les traiter et les
mettre en valeur efficacement. Les
biologistes pourront de moins en
moins se passer de cette spécialité,
même si pour l'instant les laboratoires
ne sont pas encore tous équipés en
matériel et en personnel qualifié."
(NDLR : un DEA de bio-informatique
est proposé à l'Université de
Rennes 1).
Vecteurs moléculaires
Les projets de l'équipe du
professeur Férec sont tournés vers
l'exploration fonctionnelle et notamment
vers le développement des
vecteurs. Ces recherches menées
conjointement avec le laboratoire
de chimie organique de l'UBO
consistent à mettre au point des
molécules pour compacter un gène
et le faire entrer dans une cellule.
En effet, l'ADN étant une molécule
de grande taille chargée négativement,
elle est peu adaptée pour
franchir les membranes cellulaires
elles aussi chargées négativement
sur leur face extérieure. En changeant
la polarité de la molécule
grâce à des phosphonolipides, il
devient alors possible de faire
pénétrer des séquences d'ADN et
ainsi, de modifier un gène. C'est
aujourd'hui la voie la plus efficace et
la moins toxique pour effectuer ce
type d'opérations ; elle représente
une alternative intéressante à l'utilisation
des virus. Ces molécules sont
utilisables en laboratoire, et pourquoi
pas un jour pour la thérapie
génique ? Deux brevets ont déjà été
déposés. La Génopole Ouest va
permettre une bonne valorisation
de ces travaux. n V.D.
*EFS Établissement français du sang
Contact 4 Professeur Férec,
Établissement français du sang,
tél. 02 98 44 50 64.
Histoire et société
SCIENCES OUEST 194/DÉCEMBRE 2002 .. ET DANS WOO ANS
MoN EATTNETRi6E SERA
DANS t,E MOBiUF/
URBAN!!
owat-
L'histoire industrielle et technique:
une mémoire pour l'avenir
Irourquoi l'histoire d'une entreprise n'est-elle pas toujours
facile à reconstituer ? Qui peut s'en occuper ? Que peut
apporter le passé à l'avenir ? Le point avec Jérôme Cucarull,
historien spécialiste de la sauvegarde du patrimoine industriel
et technique.
~Au-delà de la connaissance
anecdotique de son histoire, la
mémoire d'une entreprise permet
de comprendre les évolutions techniques
et industrielles, au travers
d'une démarche mêlant l'histoire, la
sociologie et l'ethnologie. Elle met
en avant les hommes qui ont contribué
par leur intelligence et leur
travail à façonner cette histoire. La
transmission de l'expérience des
"anciens" en est le fondement.
Mais la démarche n'est jamais
évidente, surtout lorsqu'il s'agit
d'usines en déshérence. Celle entamée
par le Conseil général d'llle-et-
Vilaine autour des fours à chaux de
Lormandière à Chartres-de-Bretagne
montre en effet les difficultés de
réappropriation de tels sites. Le fait
que, ici comme dans bien d'autres
cas, une association se soit emparée
de ce patrimoine dans un objectif
bien particulier, ne facilite pas toujours
l'émergence d'un projet cohérent
et structuré, même si l'initiative
a, dans un premier temps, été fondamentale
pour sauver le lieu.
Un atout pour les
entreprises
Outre l'acquisition des savoirfaire,
qui peut permettre de surmonter
des problèmes techniques ou
encore un changement d'orientation
dans la production lors du passage à
un travail à la chaîne, par exemple,
l'histoire (en tant que discipline
scientifique), comme toute matière
reposant sur un regard rétrospectif,
permet aussi de mieux comprendre
des phénomènes passés et mal
connus et par là de maîtriser ou au
moins d'organiser l'avenir.
La démarche ne concerne pas
que les entreprises : à une époque
où les pays et les diverses collectivités
se retoument sur leur passé pour
y puiser des éléments forts de développement
culturel, la notion d'identité
passe de plus en plus par un
regard sur les activités qui ont irrigué
la région et lui ont permis de se
développer. C'est une des fonctions
les plus visibles de l'historien que
de transmettre cette mémoire au travers
de la conservation et l'étude
des bâtiments, des machines, des
archives et de l'expérience des
acteurs. Dans cet esprit, de nombreuses
réflexions sont actuellement
menées par diverses collectivités
bretonnes.
En revenant sur le passé, on
s'aperçoit souvent combien la localisation
d'activités en milieu rural a
conditionné la mentalité des dirigeants.
C'est évident pour l'industrie
granitière : au début du XX` siècle,
les premiers patrons granitiers, qui
sont pour la plupart fermiers avant
tout, ouvrent avec peu de moyens,
de petites carrières au rayonnement
économique local. Or, certains
patrons ont encore tendance, aujourd'hui,
à gérer leurs carrières sans toujours
se soucier de rentabilité.
Préparer l'avenir
Et parfois, l'image de référence
est restée un peu vieillotte -celle du
tailleur de pierre pour les granitiers -
alors que l'outil est devenu industriel
et tout à fait moderne I Or, le
décalage de cette représentation
avec la réalité actuelle peut constituer
un frein, notamment en matière
d'innovation. Ce sont des réflexes
quasi inconscients que seuls l'analyse
et le recul peuvent mettre en
évidence. On retrouve le même
phénomène, avec 30 ans de décalage,
dans l'industrie de la chaussure,
où le modèle de référence est
longtemps resté celui du cordonnier
-bottier capable de faire une chaussure
entièrement à la main -. Mais
changer de modèle de référence
n'est pas toujours facile à gérer pour
les entreprises qui se voient souvent
rejetées du tissu industriel environnant
(par exemple, l'usine de chaussures
Réhault à Fougères, dans les
années 1960 ou actuellement l'entreprise
Pelé Granit de Montreuil-sur-
Ille). Mais dans un environnement
de plus en plus mondialisé, les
entreprises doivent cultiver leurs
spécificités qui s'expliquent par leur
histoire propre et qui les distinguent.
Elles peuvent constituer
des avantages, mais aussi des
obstacles aux évolutions.
En effet si la préservation
des savoir-faire est indispensable,
il faut cependant avoir
une démarche raisonnée. Il
peut y avoir en effet un réel danger
économique à patrimonialiser
telle ou telle activité. Ce qui est
arrivé à la cristallerie de Fou-
- gères est à cet égard éclairant.
La multiplication des annonces
publicitaires, des opérations touristiques
mettant en avant les souffleurs
de verre à la bouche, a
longtemps masqué l'archaïsme de
l'outil de production. Et ce n'est
qu'après un récent dépôt de bilan
suivi d'une reprise d'activité que l'on
a pu mesurer l'ampleur du décalage
existant entre l'image survalorisée
véhiculée régionalement et la performance
réelle de l'entreprise.
Le rôle de l'historien
En terme de communication vers
l'extérieur, l'historien ne trouve pas
toujours sa place car l'entreprise a le
souci de maîtriser l'information pour
offrir une image certes valorisante
mais aussi souvent très lisse. Ainsi la
fédération de la métallurgie Metelim
a fait appel à un joumaliste pour réaliser
un grand panorama de l'histoire
de son activité, publié dans un
luxueux ouvrage. L'approche de
l'historien est différente : par une
démarche scientifique, il synthétise
l'ensemble des informations qu'il
récolte, ce qui n'est pas toujours
facile à entendre pour le commanditaire.
Mais il ne s'agit pas de porter
un regard nostalgique sur son passé,
ni de réaliser un document de propagande
mais au contraire de proposer
à l'entreprise un regard distancié
afin d'offrir des pistes de réflexion.
Là s'arrête le travail historique mais
il est essentiel que ces paramètres
soient intégrés dans une décision
qui engage souvent le devenir
même de l'entreprise. n J.C.
Contact 4 Jérôme Cucarull,
historien consultant,
19, avenue Gaston Berger,
35000 Rennes,
tél./fax 02 23 46 36 95,
jerome.cucarull@caramail.com 7
Chronique culinaire
d'Hervé This
SCIENCES OUEST 194/DÉCEMBRE 2002
'vo
Rumeurs gonflées
sur les oeufs en neige
es blancs en neige font l'objet d'autant de dictons que les
mayonnaises. Et pour cause : ils sont largement utilisés en
cuisine, dans les mousses au chocolat, les soufflés, les
quenelles, des gâteaux variés... On dit qu'ils montent mieux
en neige quand on les fouette toujours dans le même sens.
Que le sel, ou le jus de citron, les font plus fermes. Ou encore,
qu'une fois battus ils ne font guère plus d'un demi-litre. Vrai
ou faux ? Démonstration.
Oui, mais comment battre ? On
dit parfois qu'il faut fouetter toujours
dans le même sens pour que les
blancs d'oeufs montent mieux en
neige. Est-ce vrai ? Non. Le sens de
battage importe peu : un gaucher
bat aussi bien les blancs en neige
ô qu'un droitier, et on peut même
changer de sens de battage ou de
main en cours de route, sans nuire à
la montée des blancs. La seule
chose qui compte, c'est de faire un
geste qui introduise les bulles d'air.
Le choix du fouet est aussi important
: pour bien le choisir, pensez
que plus il a de fils, plus il introduira
de bulles simultanément dans le
blanc d'oeuf (un fil pousse deux fois
moins de bulles d'air dans l'eau des
blancs que deux fils : c'est simple,
non ?). De surcroît, un gros manche
évitera une crispation de la main,
analogue à la crampe de l'écrivain.
Reste le récipient : évidemment, s'il
a des recoins, comme c'est le cas
pour le fond des casseroles, le fouet
ne pourra y passer. Préférez un "cul
de poule", c'est-à-dire un bassin au
fond arrondi.
Concernant le volume maintenant
; il est vrai que, lorsque l'on
fouette un blanc d'oeuf, il mousse,
blanchit, devient ferme en formant
un volume inférieur au demi-litre
(et encore, seulement pour les
gros oeufs !). Pourquoi n'obtient-on
pas davantage de mousse ? Afin
de trouver une solution, il faut
connaître quelques petites choses
simples sur les blancs en neige.
Partons d'un blanc d'ceuf et fouettons-
le : le fouet introduit des bulles
d'air, assez stables. Dans de l'eau
pure, au contraire, les bulles sont
également formées, mais elles
disparaissent aussitôt. Pourquoi
cette différence ? Parce qu'un blanc
d'ceuf n'est pas fait seulement
d'eau. En effet, si l'on évapore un
blanc en le chauffant doucement
dans une poêle, il reste une sorte
de feuille transparente, analogue à
une feuille de gélatine gondolée.
C'est la preuve que le blanc d'ceuf
est essentiellement composé d'eau
(à 90%) et des molécules qui forment
cette feuille : ce sont des protéines.
Ces protéines sont comme
de minuscules pelotes, repliées sur
elles-mêmes. Quand on fouette un
blanc d'oeuf, le fouet déroule les
pelotes, qui viennent entourer les
bulles d'air et les stabiliser.
Revenons maintenant à la question
des blancs en neige dont le
volume est limité. Pourquoi n'obtient-
on pas davantage de mousse ?
Comme cette mousse est faite d'air,
d'eau et de protéines, la limitation
résulte soit d'un manque d'air,
soit d'un manque d'eau, soit d'un
manque de protéines. Lequel des
trois ingrédients est en cause ? L'air
ne manque sans doute pas : il y en a
plein autour de nous. Alors, eau ou
protéines ? Ne cherchons pas à deviner
et faisons une expérience la plus
simple possible : ajoutons de l'eau et
fouettons. On voit alors que le blanc
continue de gonfler. Ajoutons encore
de l'eau et fouettons : le volume
augmente encore, et ainsi de suite.
Un calcul simple montre que l'on
peut obtenir plusieurs litres de blanc
en neige à partir d'un seul blanc.
Économique, non ? n
Hervé This
4 Pour obtenir des blancs en
neige, c'est tout simple : il suffit d'introduire
des bulles d'air dans des
blancs d'oeufs. Progressivement, le
fouet qui introduit les bulles divise
celles qui sont déjà présentes et
dont le diamètre diminue. Finalement,
une mousse ferme est obtenue
quand les bulles d'air sont
suffisamment tassées pour ne plus
bouger facilement dans l'eau des
blancs.
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DOSSIER SCIENCES OUEST 194/DÉCEMBRE 2002
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'avr.
noùvéliè
vagLit'
'action de se nourrir est bien sûr un geste vital, mais aussi
révélateur de notre culture, de notre catégorie socioéconomique,
bref, totalement représentatif de notre mode de
vie. Aussi, n'échappe-t-il pas aux changements de la société :
professionnalisation des femmes, augmentation des temps de
transport travail/domicile, augmentation du temps accordé aux
loisirs, mais aussi recherche de la sécurité maximale et quête de la
vie éternelle. Une enquête récente de l'Insee* sur les habitudes
alimentaires des Français au cours des quarante dernières années
révèle que les produits bruts tels que le pain, les pommes de terre,
la farine, les oeufs ont tendance à disparaître de nos paniers au
profit de plats cuisinés déjà préparés et d'aliments "santé" tels que
l'eau, les jus de fruits, les aliments diététiques... Et même si sur ce
point, nous, Gaulois, sommes encore loin de la frénésie des
Américains, des Japonais et de nos confrères d'Europe du Nord,
grands amateurs de produits amincissants, énergisants,
purificateurs..., certains maux, tels que l'obésité, gagnent peu à peu
du terrain dans notre pays.
Le concept d'aliment "santé" se développe donc et ces nouvelles
attentes des consommateurs font les choux gras des professionnels
de l'agroalimentaire qui n'en finissent pas d'innover.
Historiquement marquée par l'élevage et l'agro-industrie,
également deuxième région gastronomique de France après l'Alsace,
la Bretagne a rapidement développé des compétences en la matière.
Après une présentation du programme nutrition-santé en
Bretagne, lancé par le Conseil régional, Sciences Ouest est donc
allé à la rencontre des spécialistes de l'innovation, des chercheurs et
bien sûr des grandes institutions comme l'Afssa et l'Inra pour
aborder les nouveautés, la santé, le lien entre alimentations
animale et humaine, la sécurité alimentaire et la traçabilité.
C'est à la carte ! N.B.
' cctmmmatian alimenlaim depuis 40 an, - 9
SCIENC,(.ti (IUISI 1'I:1I)I(1MRRI 20112
Conta 4
-'.' Bretag ~--, ~-' . 02 23 23 45 81,
'ttgbm.bretagne@univ-rennes1.fr
en breta ~-:: ~
l'instar de ce qui se passe dans les domaines de
la génomique et de la postgénomique avec la
Génopole Ouest, ou encore avec la mise en service du
réseau de télécommunications haut débit Mégalis, le
Conseil régional réfléchit à une autre mise en réseau :
celle des différents acteurs impliqués dans le domaine
de la nutrition. • résentation.
réseau nutrition-santé
n Bretagne
ôté innovations dans l'alimentation,
la Bretagne a depuis longtemps
initié des démarches industrielles
ayant conduit à des produits
à valeur nutritionnelle.
Échantillon.
Nutrinov miissee s u r
Les industriels ayant sans
cesse besoin de se remettre en
cause pour surmonter les lois du
marché et répondre aux attentes
des consommateurs, ce sont eux,
qui, les premiers, ont commencé
à créer des groupes de concertation
pour échanger leurs visions
et leurs orientations en matière
de nutrition. Le Conseil régional,
déjà sensibilisé à ce thème a
en quelque sorte officialisé la
démarche en y associant les partenaires
de l'innovation et les
acteurs de la recherche fondamentale.
Le réseau était créé et
les premières propositions d'actions
lancées : le programme
nutrition-santé en Bretagne est
actuellement en phase de maturation
et son objectif est clair. Il
s'agit de valoriser les produits
bretons sur le plan économique
et cela à travers différents axes :
la sensibilisation et l'information
des entreprises notamment en
ce qui concerne la veille réglementaire
et les allégations (voir
définitions page 17) ; le soutien
du programme interrégional
qui existe depuis près de deux
ans et regroupe 30 chercheurs
hospitaliers du grand Ouest ; la
création d'une démarche collective
impliquant les différents
acteurs du réseau, soit par filière
(fruits - légumes, viande, poisson,
algues, produits laitiers,
ingrédients), soit sur des thèmes
Les industriels (des PME) impliqués
dans la nutrition : issus du
domaine de l'agroalimentaire
(principalement) mais aussi du secteur
des cosmétiques, de la chimie
fine...
a 9 centres techniques bretons :
l'Adria (Association pour le développement
recherche et innovation
alimentaire), Archimex (procédés
d'extraction et purification des
extraits naturels), BBV (variétés et
matières premières végétales), CBB
Développement (biotechnologies,
chimie fine et environnement), le
Ceva (Centre d'étude et de valorisation
des algues), le Critt santé
Bretagne, ID.Mer (produits et
coproduits de l'industrie de la
mer), ITG Ouest (centre technique
régional des fromages) et le zoopôle
de Ploufragan (santé animale
et sécurité alimentaire).
30 chercheurs hospitaliers du
grand Ouest : le CHU, la faculté de
médecine, l'Université de Bretagne
occidentale et l'Ifremer à Brest ;
l'Ensar et l'Inra à Rennes; la faculté
de médecine d'Angers ; le Centre
de nutrition et recherche humaine,
l'École nationale vétérinaire et
l'Ifremer à Nantes. n
transversaux correspondant à
des préoccupations des industriels,
comme les nutriments de
base, les facteurs antinutritionnels,
la biodisponibilité ou
encore les allergies. N.B.
Ni centre de recherche
pure, ni centre technique à
proprement parler, mais un
mélange des deux, Nutrinov
est une société de services et
de conseils qui oeuvre depuis
1987 pour l'innovation dans
les secteurs de l'agroalimentaire
et de la santé. Rencontre
avec son directeur,
Lo c Roger.
"Nous sommes dans une relation
d'industriel à industriel et nous réalisons
du sur mesure, entame d'emblée
Loïc Roger, directeur de
Nutrinov. De l'étude de faisabilité, en
passant par l'établissement du cahier
des charges pour la
conception, ou bien par du
conseil sur un aspect recherche, technique,
réglementaire ou argumentaire,
nous prenons totalement en
charge notre client et nous nous adaptons
à ses besoins dans un climat de
confidentialité totale mais avec un
objectif clair : la mise sur le marché
d'un produit." Et la valeur ajoutée de
Nutrinov vient du fait que derrière
le produit se cache un ingrédient, un
actif nutritionnel, pour lequel l'entreprise
construit une argumentation
scientifique pouvant donner
lieu à une allégation nutritionnelle
ou fonctionnelle (voir définitions
page 17). Ce mix nutritionnel, qui
4. "-- a
O, -_. ~' •
Bleu-Blanc-Coeur
Le lin, fibre de liaison entre
4 7 des centres techniques bretons étaient présents au Salon
international de l'alimentation, du 20 au 24 octobre dernier. Avec
Bretagne Innovation (l'agence de promotion et de coordination
des politiques régionales d'innovation et de développement
technologique), ils y présentaient une trentaine de produits
ou gammes de produits issus du savoir-faire de
24 entreprises bretonnes. Parmi ces produits,
certains avaient été choisis pour leurs qualités
nutritionnelles. n
Contact 4 Christèle Guy, Bretagne Innovation,
tél. 02 99 67 42 00, cguy@bretagne-innovation.tm.fr
-+ L'association Bleu-Blanc-Coeur est maintenant bien
connue et reconnue pour ses actions de promotion de la
graine de lin. Elle travaille depuis 1992 avec la société
bretonne d'alimentation pour bétail, Valorex, sur l'influence
du lin dans l'alimentation animale. Des études qui ont fait
l'objet de collaborations avec l'Inra, l'Afssa et l'institut
technique de l'élevage. Depuis, des travaux de recherche et
de contrôles via des tests cliniques, menés avec Bernard Schmitt, du Centre
d'études et de recherche en nutrition à Lorient et le département de
biochimie de l'Inra dirigé par Philippe Legrand, ont mis en évidence les
bienfaits du lin, riche en acide linolénique (Oméga 3) sur la santé humaine
(voir Sciences Ouest n° 182 - novembre 2001).
"Aujourd'hui, nous entamons une troisième phase, commente Pierre Weill,
président de Bleu-Blanc-Coeur, qui est la compréhension des différents effets du
lin sur la lipogénèse, selon sa forme de départ. Des tests sur les graines de lin
crues, cuites, ou sur de l'huile de lin sont menés avec Jacques Moreau de l'Inra
Saint-Gilles, alors que les travaux sur le dosage, l'extraction sont réalisés en
collaboration avec Nutrinov. On travaille sur un conditionnement en gélules pour
des applications en cosmétique, voire en cardiologie." n N.B.
peut constituer de 5 à 100%
du produit fini, est entièrement
mis au point et fabriqué en interne
puis vendu à l'industriel. "Cela permet
bien sûr de nous rémunérer,
explique Loïc Roger, mais aussi de
montrer à notre client que l'on croit au
produit et que l'on accepte de prendre
le risque avec lui." Il faut plusieurs
mois à Nutrinov pour mettre au
point un produit et la société en réalise
une vingtaine par an. 45% des
produits sont destinés au monde de
la santé (aliments diététiques ou
compléments alimentaires), comme
des plats cuisinés enrichis en protéines
pour traiter des cas d'obésité
ou des produits à base d'isoflavones
dont les effets sur les symptômes de
la ménopause sont reconnus. Le
reste du marché se répartit entre les
produits alimentaires purs (jus de
fruits, eau, pâte à tartiner) et les cosmétiques.
Gélules, poudres, boissons,
barres alimentaires, les
aliments "santé" se déclinent sous
bien des formes et répondent à une
demande bien réelle des consommateurs,
mais Nutrinov garde une
ligne éthique claire : "Nous garantissons
aux consommateurs un niveau
élevé de protection sanitaire, un bon
apport nutritionnel, une information
loyale et la bonne utilisation des produits
dans le cadre d'une alimentation
variée et enfin nous contribuons à leur
bien-être sans prétention thérapeutique."
n N.B.
Contact 4 Loïc Roger, Nutrinov,
tél. 02 99 52 54 00,
http://www.nutrinov.com
L'Adria possède un panel de plus
de 6000 personnes pour effectuer des tests
sensoriels sur différents types de produits.
L'Adria partenaire
des industriels
dans l'innovation
—~ Le pays de Comouaille héberge plusieurs grands
noms de l'industrie agroalimentaire : Caugant, Doux,
Entremont, Saupiquet, Tipiak... Un secteur qui fait
travailler près de 12 000 personnes. Afin de maintenir
leur place de leader face à la concurrence européenne,
ces entreprises doivent être très attentives à la qualité
et à la sécurité de leurs produits, tout en restant
innovantes. Et côté consommateurs, les attentes ont
beaucoup évolué ces dernières années. Les exigences
se portent sur les propriétés nutritionnelles, une
sécurité sanitaire absolue et bien évidemment, tout
cela au moindre coût ! L'Adria (Association pour le
développement de la recherche dans les industries
agroalimentaires) accompagne les entreprises dans ce
processus d'innovation. Généralement en apportant
un savoir-faire très spécifique. Ses domaines
d'intervention couvrent la globalité du processus de
création du nouveau produit : la qualité (aspect
sensoriel), la sécurité (bactériologique ou chimique),
la nutrition (formulation), la conservation,
l'optimisation des coûts et le marketing (packaging).
Par exemple, le whisky au blé noir Eddu a bénéficié
de l'accompagnement de l'Adria. Michel Pinel son
directeur explique la démarche : "Les industriels font
appel à nous lorsqu'ils se trouvent bloqués dans le
Le laboratoire de chimie de l'Adria dissèque les aliments
pour en établir la formulation et en déterminer la
conformité avec les attentes des industriels.
processus de création de leur produit. Pour arriver à
mettre au point ce whisky, il a fallu collaborer avec un
maître de chai afin de faire fructifier les deux savoir-faire.
Lui en vinification, nous en expertise technique."
En partenariat avec le Technopôle de Quimper-
Cornouaille, l'Adria dispose également d'une
pépinière d'entreprises. Cinq à six créateurs peuvent y
prendre place et bénéficier ainsi d'un terrain d'étude
privilégié pour élaborer leurs préséries. La mise à
disposition de locaux, la proximité des laboratoires et
des personnels qualifiés, la confidentialité des projets
comptent parmi ses meilleurs atouts. n V.D.
Contact 4 Michel Pinel, tél. 02 98 10 18 93,
http://www.adria.tm.fr
Contact 4 Pierre Weill, tél. 02 99 97 63 33,
contact@bleu-blanc-caeur.com, www.bleu-blanc-caeur.com
11
DOSSIER UEST 194/DÉCEMBRE 2002
La psychose "vache folle" et ses angoisses sur la sécurité
s'étant taries, les consommateurs se posent maintenant de
nouvelles questions. Parmi ces questions, celle de la qualité
nutritionnelle n'est pas des moindres. Avec un doublement du
nombre de personnes obèses en France en seulement dix ans,
l'affaire est devenue une question de santé publique. La
Bretagne dispose de plusieurs pôles de compétences pour
décortiquer le contenu de nos assiettes et nous soigner en
conséquence...
Par certains points de vue, la
situation alimentaire de la France
peut être comparée à celle des
États-Unis... avec 10 ans de retard.
Les comportements alimentaires et
l'alimentation elle-même ont beaucoup
évolué en quelques années.
Les chiffres ont naturellement suivi :
8% de la population adulte française
et 12% des enfants sont obèses.
Deux millions de personnes présentent
un diabète de type 2 et les
maladies cardio-vasculaires sont la
principale cause de mortalité en
France. Un contexte
préoccupant qui a
motivé l'arrivée
d'un nutritionniste
au
CHU de Brest il y a deux ans ; le professeur
Delarue explique les différents
axes sur lesquels travaillent
les équipes : "Les patients ayant été
opérés du tube digestif doivent être
suivis. À la suite des opérations de
raccourcissement de l'intestin, le tube
digestif doit être maintenu actif. Cette
réadaptation nécessite une nutrition
particulière car l'intestin plus court
doit digérer les aliments plus efficacement.
De plus, en collaboration avec
les pharmaciens, nous développons la
nutrition entérale à domicile afin de
faciliter la vie des patients et de rendre
moins contraignants certains protocoles."
La prise en
charge de l'obésité
est bien
évidemment une préoccupation
majeure. Le service de médecine 4 -
nutrition, dirigé par Arnaud Cénac,
accueille les patients en consultation
avec l'appui des diététiciennes.
Une unité d'exploration fonctionnelle
et métabolique vient d'être
ouverte avec le soutien du Conseil
régional, du Conseil général du
Finistère et de la Communauté
urbaine de Brest. Cette unité a deux
vocations : la prise en charge de
patients présentant des problèmes
métaboliques complexes (obésité,
diabète, insuffisances rénales...) et
la recherche en nutrition humaine.
Un travail qui est mené conjointement
avec d'autres équipes en Bretagne.
Les projets sont nombreux et
touchent à différents aspects de la
nutrition. Les études concernant les
effets des acides gras Omega 3 et
leurs dérivés oxydés vis-à-vis du
risque de diabète de type 2 seront
menées dans le cadre d'un projet
interrégional avec les Pays de la
Loire. Les acides gras nécessaires
pour ces recherches
sont issus de microalgues
et fournis par
En Bretagne,
cinq principaux sites
développent des activités
liées à la nutrition
Le CHU de Rennes, l'Ensar,
le Cern à Lorient, l'IUT de Quimper
(à travers notamment sa
licence professionnelle "Aliments-
Santé") et le CHU de Brest
sont les principaux lieux d'activité.
Au travers de thématiques
transversales, les différentes
équipes travaillent de plus en
plus en relation les unes avec les
autres. n
l'lfremer. Les expérimentations se
font sur des cellules afin d'étudier la
différenciation adipocytaire.
Un autre enjeu est de mieux faire
face à la dénutrition de certains
patients entrant à l'hôpital. En effet,
50% des admis présentent des
carences alimentaires. Cette proportion
monte à 70% pour les personnes
âgées. Une situation qui,
pour être prise en charge, nécessite
l'intervention et la collaboration des
diététiciennes, des pharmaciens et
des équipes médico-chirurgicales.
Cette thématique devrait être pleinement
opérationnelle au CHU
de Brest courant 2003. Pour cela,
deux postes supplémentaires de
diététiciennes ont été demandés.
Sur 5 ans, 800 postes vont être créés
au niveau national. 65 sont déjà
pourvus. n V.D.
Contact 9 Pr Delarue,
CHU de Brest - Cavale Blanche,
Médecine 4, tél. 02 98 22 33 33.
La nutrition, un objet de recherches
nstallé dans les murs du CHU de Lorient, le Centre
d'enseignement et recherches en nutrition (Cern) est
devenu le partenaire incontournable des industriels, des
professionnels de la santé et des collectivités, en matière de
recherche sur les aliments. Rencontre avec Bernard Schmitt,
son directeur de recherche.
Le Cern de Lorient est aux
aliments, ce que le Cern francosuisse
est à la physique des particules...
Un formidable outil d'analyse
et de recherche, capable d'étudier
l'impact sur le métabolisme d'un
aliment (ou d'une famille d'aliments).
Créée en 1979, cette structure
comporte deux ingénieurs
recherche, trois diététiciennes, une
animatrice, trois ou quatre stagiaires
(maîtrises, DESS...), et un réseau de
médecins hospitaliers (en cardiologie,
endocrinologie, diabétologie,
biologie, gastro-entérologie).
"Nous avons deux vocations,
explique Bernard
Schmitt. D'un côté la
recherche appliquée,
de l'autre la formation.
Côté recherche,
g nous répondons aussi
bien aux appels de programmes
nationaux (ministères de la
Recherche, de la Santé, de l'Agriculture...),
qu'aux industriels. Il peut
s'agir d'essais cliniques pour le
compte de la pharmacologie (diabète,
obésité, nutrition...) ou de l'agroalimentaire."
C'est ainsi, par exemple, que le
Cern vient de publier (Annal of
Nutrition and Metabolism) une
étude sur la filière lin. "Il y a
quelques années, des industriels se
sont interrogés pour savoir si l'on
pouvait alimenter les animaux avec
des graines de lin. Ils se sont rendu
compte que les produits obtenus
(oeufs, lait, viande...) possédaient des
propriétés nutritionnelles particulièrement
intéressantes (NDLR : dues à
la présence des «Oméga 3» et de certains
types de fibres). Encore fallait-il
caractériser cliniquement la valeur
de ces produits. C'est ainsi que nous
avons mené quatre études cliniques
d'intervention nutritionnelles, sur des
volontaires, en double aveugle, en prenant
en compte différents paramètres
biologiques (lipides circulants, chromatographie
des acides gras) et physiques
comme le poids, par exemple.
Nous avons ainsi pu caractériser l'efficacité
de cette filière en matière de
prévention des maladies cardio-vasculaires,
sans modification radicale du
régime alimentaire ; chez les diabétiques,
une autre étude a confirmé la
nette amélioration du diabète avec les
produits issus des ruminants, grâce à
la présence d'acides gras conjugués,
«fabriqués» dans l'appareil digestif de
ces animaux, et dont l'effet est comparable
à certains médicaments antidiabétiques."
Pour les industriels, de telles
études sont fondamentales.
"L'Agence française de la sécurité
sanitaire des aliments (Afssa) est
extrêmement stricte en matière de
publicité. Il est en effet
interdit à un industriel
de se prévaloir
de
«qualités» d'un produit, s'il ne les a
pas démontrées scientifiquement. Par
ailleurs, l'utilisation d'allégations
santé est extrêmement réglementée.
Nos travaux, tout en préservant scrupuleusement
le secret industriel, font
l'objet de publications scientifiques
internationales qui sont une garantie
de qualité de notre recherche tant à
l'égard des industriels que des autorités
administratives ou de la communauté
scientifique. Quelques
exemples, parmi d'autres, d'études de
produits alimentaires : les effets de
certaines boissons sur le métabolisme
lipidique (thé, produits de phytothérapie...),
sur le métabolisme digestif,
impacts métaboliques de certains
micronutriments (phytostérols,
fibres...), impact de la composition
protéique de certains produits amaigrissants,
aide à la formulation de
produits alimentaires... Nous avons, à
ce jour, une douzaine de publications."
Pour garantir la qualité de ses travaux,
le Cern s'est associé à plusieurs
partenaires. "Nous travaillons
en étroite collaboration avec le laboratoire
de biochimie de l'Inra de Rennes
(NDLR : le professeur Philippe
Legrand, de l'Ensar, est président de
la commission lipides de l'Afssa), le
laboratoire Sepia de Lorient, spécialisé
en épidémiologie et statistique, le
Critt Santé de Rennes..."
Si la recherche représente une
belle part du travail du Cern, la
formation reste également un pôle
fort de ses activités. "Nous réalisons
régulièrement des
consultations individuelles
en diététique, nous organisons des
stages collectifs en cuisine diététique,
nous intervenons dans les entreprises
ou les collectivités (cantines notamment),
auprès des médecins et diététiciens,
dans le cadre des programmes
santé comme la «journée du coeur»
ou le programme national nutrition -
santé... Nous sommes également sollicités
par les universités du grand
Ouest pour des enseignements en
nutrition : licence santé à l'UBO,
DESS alimentation- santé d'Angers,
nutrition santé à l'Esmisab de
Brest et au pôle agronomique de
Rennes... Dans ce cadre, nous préparons
également des terrains de stages
en accueillant quatre stagiaires
chaque année. Nous sommes actuellement
sollicités par l'IUT de Vannes
qui souhaiterait intervenir en statistiques."
Le Cern édite également, en collaboration
avec Nutrinov (Rennes),
et sous l'égide du Conseil régional
de Bretagne, un mensuel (sur abonnement
gratuit) à destination des
industriels de l'agroalimentaire :
Britta nutrition. 59 numéros ont déjà
été publiés, et sont consultables en
ligne*. n J.F.C.
uvnv.nutnnov.com (rubrique: la lettre Bntta nutrition).
Contacts 4 Cern, CHU Bretagne Sud,
tél. 02 97 37 48 07,
recherche : cern2@wanadoo.fr,
formation : cern@ch-Bretagne-sud.fr
Inoculation d'une poule`::
un isolateur du service d'éleva
et d'expérimentation
pathologie .:._

DOSSIER SCI[ ES1194/DÉCEMBRE 2002
L'Afssa au service
de la sécurité alimentaire
Recherche de
salmonelles dans
des oeufs emballés
individuellement.
Évaluer les risques sanitaires et mener des
recherches sont les missions de
l'Agence française de sécurité sanitaire
des aliments (Afssa) déclinées sur le
site de Ploufragan. Celui-ci s'est
spécialisé dans la santé animale, le
bien-être, l'hygiène et la qualité
des produits issus des productions
porcines, avicoles et cunicoles.
Avec 150 salariés, il est le plus
important des 14 sites de
l'agence répartis sur le territoire
français. "Comprendre pour
prévenir", tel est le souci de
Philippe Vannier, son directeur.
Comprendre les pathologies
d'élevage, leur impact sur l'hygiène
et la qualité sanitaire des aliments
qui en sont issus ; comprendre pour
contribuer à maîtriser.
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Exemple de colonies de salmonelles (rose
fuchsia) sur milieu sélectif Rambach.
saisine c'est-àdire
que l'agence est saisie officiellement.
Les experts collaborent à
rendre un avis qui est communiqué
largement au grand public.
Évaluer le risque ne suffit pas.
"L'agence a aussi une mission de
recherche et d'appui scientifique, complète
Philipe Vannier. À Ploufragan,
nous étudions les pathologies, le bienêtre
des animaux, la sécurité et l'hygiène
des aliments issus des filières
porcine, avicole et cunicole." La sécurité
et l'hygiène des aliments, c'est
par exemple l'étude de la listéria,
bactérie dont le sérotype Listeria
monocytogenes est plus pathogène
pour certaines personnes : femmes
enceintes, personnes âgées ou
immunodéprimées. Répandue dans
la nature, cette bactérie peut s'implanter
dans certains locaux de
production alimentaire au sein de
biofilms. Ces films biologiques ont
une intense vie bactérienne et
recouvrent certaines parois comme
les surfaces de travail, les joints des
paillasses, les chambres froides.
Les bactéries peuvent alors y proliférer
et contaminer les aliments en
préparation. Identifier les souches
dangereuses, comprendre le développement
des biofilms, proposer
g des méthodes d'élimination et de
prévention, tels sont les axes de
recherche. Le laboratoire préconise
aujourd'hui des procédures d'assainissement
qui sont mises en place
par les filières de production.
Des travaux semblables ont
été menés contre la salmonelle,
Salmonela enteritidis, qui peut
contaminer l'Homme par les
veufs. Toute la filière de production
a été étudiée, de l'élevage
jusqu'à la fabrication des aliments
à base d'oeufs, crème pâtissière,
mayonnaise... Pour maintenir les
troupeaux et leurs oeufs indemnes,
des mesures concernant les élevages
de sélection, de reproduction
et de production d'oeufs sont à présent
préconisées. L'étude des conditions
d'élevage de la poule révèle
qu'il a un impact sur son bien-être,
sa santé et la qualité sanitaire de ses
oeufs.
Étudier les pathologies animales
nécessite de suivre le développement
de l'infection sur des animaux
sains, animaux exempts de germes
pathogènes élevés dans des conditions
draconiennes. Par exemple
pour les porcs : naissances sous
césarienne, nourriture stérile, air
filtré et, pour le personnel douches
et changements de vêtements... Ce
savoir-faire acquis a contribué à
mettre en place des procédures
d'assainissement des productions
pour la filière porcine. Un exemple
de collaboration entre le laboratoire
et les filières d'élevage traditionnel
de la région, collaboration qui
remonte à la création, en 1959, de la
station expérimentale d'aviculture
et la station de pathologie porcine
intégrées dans le Centre national
d'études vétérinaires et alimentaires
(Cneva) puis à l'Afssa en 1999. n C.C.
Contact i Philippe Vannier,
directeur de l'Afssa Ploufragan,
tél. 02 96 01 62 22.
Ces rillettes contiennent-elles
de la listéria ? Cette mayonnaise
dont les oeufs étaient en limite de
péremption, risque-t-elle de transmettre
la salmonelle ? Et ces groseilles
sauvages sont-elles porteuses
du parasite échinocose alvéolaire
dont les oeufs et les larves prolifèrent
dans le foie humain provoquant de
graves troubles ? "Le risque zéro en
biologie n'existe pas, répond Philippe
Vannier, directeur du site de Ploufragan,
nous cherchons à mieux l'évaluer
pour permettre de le maîtriser
La maîtrise des risques
nutritionnels et sanitaires passe
d'abord par leur évaluation. C'est
une des missions de l'agence.
Faut-il lever l'embargo sur la viande
bovine d'origine britannique ?
Les produits issus de mers proches
du naufrage de l'Erika sont-ils
toxiques ? Les questions soulevées
par les ministères de tutelle de
l'Afssa, les ministères de l'Agriculture,
de la Consommation et de la
Santé, ou par des associations de
consommateurs, font l'objet d'une
Pour une synergie entre l'alimentation
animale et humaine en Bretagne
'Inra, ce n'est pas seulement
les recherches sur
le maïs, les porcs ou le lait...
Derrière les champs et les
animaux existe toujours la
même finalité : la fabrication
de matières premières destinées
à l'Homme. Ou comment
l'alimentation animale
et l'alimentation humaine
sont intimement liées, avec
Pierre Thivend, président du
centre Inra Bretagne, directeur
de l'École nationale
supérieure agronomique de
Rennes (Ensar) et de l'Institut
national supérieur de formation
agroalimentaire (Insfa).
Sciences Ouest : Que représente
l'alimentation dans le
programme de recherche de
l'Inra et plus particulièrement
de l'Inra de Rennes ?
Pierre Thivend : L'lnra
a, de tout temps, travaillé
sur l'alimentation
animale, mais
avec des objectifs qui
ont évolué au cours
du temps. Après guerre, lors de la
création de l'Inra en 1946, la principale
préoccupation était bien sûr
l'autosuffisance alimentaire et les
travaux sur l'alimentation n'avaient
qu'un seul but : l'augmentation de la
croissance des animaux. Nos travaux
se sont ensuite progressivement
orientés vers l'amélioration des
conditions économiques des éleveurs,
puis vers la qualité des
matières premières, la protection de
l'environnement et aujourd'hui, on
est à l'écoute de la satisfaction du
consommateur.
5.0. : Cette finalité n'est-elle pas
surprenante pour un organisme
comme l'Inra ?
P.T.: Non, au contraire : il ne faut pas
oublier que l'Inra est un institut de
recherche appliquée. Nous travaillons
donc sur la fabrication de
matières premières qui soient les
mieux adaptées à l'Homme. Et si le
consommateur exprime des idées
qui stimulent la recherche, on n'a
pas fini de faire de la recherche ! Et
tant mieux !
Et puis ce processus a été très progressif
et en même temps logique :
après les soucis quantitatifs de production
avant tout, on se tourne
maintenant plus vers la qualité.
S.O. : Concrètement, quels sont
les travaux sur les animaux qui ont
eu des répercussions sur la qualité
de l'alimentation humaine ?
P.T.: L'exemple le plus typique et le
plus spectaculaire est celui des
"Omégas 3", ces acides gras essentiels
dont la présence dans l'alimentation
animale, sous forme de
graines de lin, se trouve être directement
bénéfique pour l'Homme avec
une incidence réelle sur les facteurs
liés aux maladies cardio-vasculaires.
C'est d'ailleurs toute la richesse de
l'Inra de pouvoir travailler d'une part
en "grandeur nature" directement
sur des animaux d'élevage comme
les porcs ou les vaches, et, d'autre
part, de pouvoir collaborer sur les
aspects alimentation humaine avec
des entreprises. Ce lien entre alimentations
animale et humaine est
maintenant totalement reconnu à
l'Inra.
Ici à Rennes, nous travaillons également
avec des médecins : les professeurs
Delarue à Brest et Schmitt à
Lorient (voir articles pages 12 et 13)
pour des recherches explicatives sur
l'Homme sain ou pour des pathologies.
Les animaux d'élevage sont en
effet souvent d'excellents modèles.
Le veau, par exemple, possède un
système enzymatique tout à fait différent
du nôtre et peut en cela simuler
des pathologies humaines. Ainsi,
nous avons travaillé sur le problème
de la digestion de l'amidon -comment
le pain est-il digéré par
l'Homme ?- et réalisé un véritable
transfert de technologies de l'animal
vers l'Homme.
5.0. : Et pourtant, il semble
que la Bretagne ne soit pas
vraiment un pôle reconnu en
nutrition ?
P.T. : Oui..., ou en tout cas, elle
pourrait faire beaucoup mieux !
La Bretagne possède un tissu
d'entreprises dans le domaine
agroalimentaire, tout à fait exceptionnel,
des centres techniques très
pointus, des formations en nutrition
et sécurité alimentaire de très
bon niveau et malheureusement
assez peu d'équipes de recherche.
Un exemple : il existe en France
5 Centres de recherche en nutrition
humaine (CRNH) et pas un seul n'est
en Bretagne. Ces centres regroupent
des équipes de l'Inra, de l'Inserm et
des CHU, ce qui est très structurant
et très mobilisateur. Personnellement,
je milite pour une synergie
entre l'alimentation animale et
humaine en Bretagne depuis plus
de dix ans. Je pense qu'il s'agit là
d'un défi très intéressant à relever,
non seulement pour l'agriculture, les
industries agroalimentaires, mais
aussi pour les consommateurs. Il faut
que tout le monde s'y mette ; mais
patience ! n
Contact 4 Pierre Thivend,
tél. 02 23 48 55 02,
thivend@agrorennes.educagri.fr
15
DOSSIER NC VEST 19.7/DECf MBU 2002
Fournisseurs Consommateur
d'aliments
Organisme
Certificateur
battoir
Distributeur
Producteurs Agriculteur
"transformateur /
Foundsseur
de semences
Consommateur
Fournisseur
d'aliments
Boulanger
Memuder
Brasseur
Moiteur
Groupements
de producteur
Associations de
producteurs Oreamd.une
Stockeur
Agreen Trace
Une gestion globale pour les
professionnels de l'agroalimentaire
Pour répondre aux exigences de plus en plus fortes des
consommateurs en terme de sécurité alimentaire, la jeune
entreprise Agreen Tech propose sa plate-forme informatique :
Agreen Trace. Ce service s'adresse aux professionnels de
toutes les filières, soucieux de démontrer que la qualité des
aliments n'a jamais été aussi bien maîtrisée et contrôlée. Outre
les services de contrôle automatique des cahiers des charges,
le système optimise les échanges d'information qualité entre
les différents maillons de la chaîne alimentaire.
4 Les consommateurs expriment
avec force de nouveaux besoins en
matière d'alimentation. Ils recherchent
avant tout des garanties sur
l'origine des aliments qu'ils consomment,
mais aussi sur leur mode de
production (alimentation, suivi sanitaire,
traitements phytosanitaires).
Chaque acteur de la filière agroalimentaire
a déjà développé ses
propres solutions pour répondre
aux exigences des consommateurs.
Mais comment réagir encore plus
efficacement à une nouvelle crise
alimentaire ? Chaque professionnel
devrait pouvoir mettre en relation
son propre système de traçabilité
avec ceux des autres partenaires de
la filière. Et ceci afin de prouver à
tout moment que les aliments sont
conformes aux cahiers
des charges et identifiés
depuis
l'origine.
L'idée d'Agreen Tech : capitaliser
toutes les informations des différents
acteurs de la filière. La société propose
un système de suivi non seulement
de la traçabilité mais aussi de
la qualité des produits agroalimentaires.
Le résultat est un ensemble
de bases de données exhaustives
reliées entre elles et sécurisées à
chaque maillon de la chaîne : Agreen
Trace. Plus d'échanges sous format
papier. L'information est accessible
à distance sur Internet, à tout
moment, et selon des droits d'accès
administrés.
Les informations proviennent de
l'ensemble des partenaires de la
chaîne alimentaire. De l'agriculteur
au distributeur, en passant par le
transformateur et l'organisme de
contrôle, tous sont impliqués. Chacun
(en amont et en aval)
échange des renseignements
sur la qualité
des produits,
tout en restant
maître de la diffusion
de ses
propres données.
Chaque
acteur bénéficie
en effet d'un droit
d'accès spécifique,
lié à un domaine réservé. Ainsi, les
éleveurs ont à leur disposition les
résultats techniques en provenance
de l'abattoir et de la transformation.
Ces résultats sont également situés
par rapport à ceux des autres adhérents.
Une solution modulable,
pour toutes les filières
Souple, Agreen Trace peut être
personnalisée afin de répondre précisément
aux besoins spécifiques
des opérateurs. En effet, à chaque
filière ses acteurs et ses contraintes.
On trouve, par exemple, les négociants
et abattoirs dans la filière
bovine, tandis que collaborent le
meunier et le boulanger dans la
filière céréales. Les spécifications
des cahiers des charges (label
rouge, agriculture bio, exigences des
distributeurs...) et la réglementation
sont également différentes et peuvent
faire l'objet d'évolutions.
Ces données sont donc paramétrées
dans le système. Elles permettent
ainsi un contrôle automatique
de conformité des produits. Des
messages sont envoyés au maillon
concerné en cas de non-conformité
du produit au cahier des charges. Le
respect des délais d'attente entre
l'administration d'un traitement vétérinaire
et l'abattage peut être notamment
contrôlé automatiquement.
Peu de temps après sa création,
la version "filière céréales" est déjà
commercialisée chez quatre opérateurs.
Les systèmes sont également
mis en ligne chez deux industriels et
Agreen Tech en bref
Avril 2001, Baptiste et Lionel Guivarch
créent la société Agreen Tech
à Cesson-Sévigné près de Rennes.
À l'instar de ses deux fondateurs,
Agreen Tech se compose d'une
équipe pluridisciplinaire. Le pôle
agroalimentaire s'articule autour de
professionnels maîtrisant les
contraintes de ce secteur, de par
leurs expériences en amont et en
aval des filières. Le pôle informatique,
composé de spécialistes des
nouvelles technologies de l'information,
est organisé autour de plusieurs
experts des architectures
réseaux sécurisés et du langage
XML. L'entreprise emploie aujourd'hui
une quinzaine de personnes.
Installée à l'ENSTB (École nationale
supérieure des télécommunications
de Bretagne), Agreen Tech est
suivie par l'incubateur Emergys géré
par Rennes Atalante et bénéficie par
ailleurs du soutien de l'Anvar pour le
renforcement de son équipe, en partenariat
avec la Région Bretagne,
pour le développement de son projet
Agreen Trace. Elle a participé à
plusieurs reprises à la chronique
"Partenaires d'entreprises" sur les
ondes de France Info et de Radio
France Internationale, les deux
radios partenaires de l'Anvar. n
Contact 4 Agreen Tech,
Lionel Guivarch, directeur général,
2, rue de la Châtaigneraie,
35510 Cesson-Sévigné,
tel. 02 99 12 79 02,
contad@agreentech.com,
www.agreentech.com
deux groupements d'éleveurs en
filière bovine. Par ailleurs, de nouvelles
versions sont à l'étude avec
des professionnels des filières avicole,
laitière, porcine et aquacole. n
Texte réalisé par f
l'Anvar Bretagne AN/AR
Contact 4 Karine Latimier,
tél. 02 99 38 45 45, klatimier@anvar.fr
Pour en savoir plus
La santé vient en mangeant
Un guide alimentaire réalisé par le ministère de la Santé. En vente
2 € dans les kiosques à journaux.
Ingrédients. La santé booste l'innovation
Hors-série du numéro de septembre 2002 de RIA, le mensuel de
l'innovation alimentaire, 15 €.
Ingrédients santé
Supplément du numéro de septembre de Process alimentaire
(n° 1185).
Spécial nutrition
Tel était le thème des cahiers du n° Il de Paré à Innover, la lettre
d'information de l'innovation en Bretagne, réalisée par Bretagne
Innovation (septembre-octobre 2002).
Molécules et ingrédients santé - MIS 2002
Les actes du colloque MIS 2002, ayant eu lieu les 22 et 23 mai
derniers à Rennes, sont disponibles chez CBB Développement.
239 pp. 131,56 € (port inclus).
CBB Développement, tél. 02 99 38 33 30,
info@cbb-developpement.com
ti Compléments alimentaires et santé. Pratique juridique
Pierre Deprez et Jean-Christophe André, Éd. TEC&DOC.
Pour une politique nutritionnelle de santé publique en
France - Enjeux et propositions
Saisine du ministère de l'Emploi, de la Solidarité, haut comité de la
santé publique, juin 2002, Éditions ENSP, 275 p.
École nationale de la santé publique, Rennes,
tél. 02 99 02 22 00.
Aliments ou médicaments ?
Le parlement européen a adopté, le 23 octobre dernier, des
amendements corrigeant la proposition de la Commission d'étendre
le champ d'action du médicament à l'occasion d'une modification de
sa définition. Ces amendements clarifient la frontière entre aliments
(propriétés nutritionnelles ou physiologiques) et médicaments
(propriétés pharmacologiques) et excluent les aliments, les
compléments alimentaires et les cosmétiques du champ
d'application du médicament.
Publication européenne, mail info n° 8, novembre 2002.
Qu'est-ce qu'on mange ? - Nos modes alimentaires
Exposition présentée jusqu'au 30 mars 2003 à la maison des sciences
de Poitiers. Tables rondes et animations pédagogiques viennent
agrémenter l'exposition.
http://www.maison-des-sciences.org/expos/alimentation
Qu'est-ce qu'une allégation .
Une allégation est une mention qui indique qu'une denrée
alimentaire possède des caractéristiques, propriétés ou effets
particuliers liés à son origine, ses propriétés nutritives, sa nature, sa
production, sa transformation, sa composition ou toute autre qualité.
On distingue :
- L'allégation nutritionnelle qui indique qu'une denrée alimentaire
possède des propriétés nutritionnelles particulières de par l'énergie
qu'elle foumit (ou non) ou les nutriments qu'elle contient(ou non).
- L'allégation relative à la santé qui indique qu'une relation existe
entre un aliment, élément nutritif ou toute autre substance contenue
dans l'aliment et une maladie ou un état lié à la santé (allégation
fonctionnelle ou physiologique, allégation santé).
- L'allégation thérapeutique dote l'aliment de propriété de
prévention, de traitement ou même de guérison de certaines
maladies humaines.
La notion d'allégation santé et sa limite avec l'allégation
fonctionnelle est difficile à cerner. D'autre part, si la notion de santé
est assez claire, la notion de maladie ne l'est pas et la jurisprudence
en ce domaine est fluctuante. D'une façon générale, la différence
entre les allégations réside essentiellement dans leur formulation.
Ces éléments ont été tirés de l'ouvrage Essais cliniques et allégations
santé, disponible gratuitement auprès du Critt santé Bretagne.
Éliane Tarral, Critt santé Bretagne,
tél. 02 23 23 45 81, crittgbm.bretagne@univ-rennesl.fr,
Annie Le Cam, IUT de Quimper,
Annie.Le-Cam@iutquimp.univ-brest.fr
t École nationale supérieure d'agronomie de Rennes (Ensar)
Institut national supérieur de formation agroalimentaire (Insfa)
Pôle agronomique de Rennes, tél. 02 23 48 50 00,
http://agro. roazhon. i nra.fr
École supérieure de microbiologie et sécurité alimentaire de
Brest (Esmisab)
Esmisab, tél. 02 98 05 61 00,
http://www.univ-brestir/fr/composantes/composantes.html
Licence professionnelle aliments - santé
IUT Quimper, tél. 02 98 90 02 27.
IUP innovation en industries alimentaires
IUP de Quimper, tél. 02 98 10 00 60.
IUP ingénierie en neutraceutique
IUP Rennes, professeur Jean Deunff, tél. 02 23 23 49 60,
jean-deunff@univ-rennes1.fr.
Cours de cuisine pour tous
Trucs et astuces du chef, application pratique,
repas tous ensemble, le cercle culinaire
de Rennes propose une soixantaine de
thèmes et de programmes à la carte.
Cercle culinaire de Rennes,
tél. 02 99 31 45 45,
cercle.culinaire@wanadoo.fr
Prochain dossier : Les inondation -
papille
fongiforme
bourgeon
gustatif
tissu
conjonctif
glande
salivaire
couche
musculaire
cellule
gustative
épithélium
1"►1 ,
l'
tissu conjonctif fibre nerveuse
~
i Comment ca marche?
SCIENCES OUEST 194/DÉCEMBRE 2002
Langue
Le août
eux à qui la nature a refusé l'aptitude aux_
jouissances du goût, ont le visage, le nez et les yeu
longs ; quelle que soit leur taille, ils ont dans leu
tournure quelque chose d'allongé. Ils ont les cheveux
noirs et plats, et manquent surtout d'embonpoint ; ce
sont eux qui ont inventé les pantalons."
papilles
calciformes
papilles
longiformes
.4 Vous sonnez, la porte s'ouvre.
La douce chaleur d'un feu de cheminée
vous envahit, et l'on vous
débarrasse de votre manteau. "Vous
êtes en beauté, ce soir !", vous rendez
le compliment. Un bon fumet,
une bonne dinde, et c'est la promesse
d'une soirée réussie...
Nous percevons le monde extérieur
à travers nos 5 sens : l'ouïe, le
toucher, la vue, l'odorat, et le goût.
Cela nous permet d'évaluer ce qui
se passe alentour et de réagir en
conséquence.
Et si le goût existe, ce n'est pas
seulement pour les plaisirs de la
table : il a d'abord une fonction protectrice.
Prenons l'amer : nombre de
poisons ou de produits avariés ont
un goût amer. Or les papilles sensibles
à l'amer sont concentrées à
l'arrière de la langue, là où une stimulation
appuyée entraîne un
réflexe de rejet. Voilà pourquoi un
bébé rejette naturellement toute
nourriture amère. Bien sûr, avec le
temps, il s'habituera à ce goût, et
appréciera un jour peut-être, olives,
asperges, thé ou café...
En plus de l'amer, on a longtemps
cru qu'il n'existait que 3 autres goûts
de base : le sucré, le salé, et l'acide.
Mais ce dogme ne tient plus aujourd'hui.
Car des goûts, il en existe bien
d'autres : l' "umami", qui signifie
délicieux en japonais, est un goût
prononcé de viande, très commun
en Asie. Vous aimez le bizarre ?
Mordez dans une feuille d'aluminium
et expérimentez le goût
"métallique". Les adeptes du "brûlant"
connaissent bien les effets des
petites graines, au coeur des
piments de Cayenne... La palette
des goûts est infinie !
"Un peu de marrons avec votre
dinde ?" Pour le goût, comme pour
les autres sens, un stimulus vient
exciter des terminaisons nerveuses,
nos papilles, situées, pour la plupart,
sur la langue - quelques autres
tapissent notre palais, ou se trouvent
sur les parois de nos joues-.
Il existe essentiellement trois types
de papilles : celles en forme de fil
(les longiformes) et celles en forme
de champignons (les fongiformes)
se trouvent surtout sur le bout et
les bords de la langue ; celles en
forme
de calice
(les caliciformes
ou
circumvallées)
se trouvent plutôt
à l'arrière de
la langue (voir
schémas I et 2).
Les longiformes
sont seulement tactiles,
c'est-à-dire sensibles à la pression
qui s'exerce sur elles, alors que les
autres sont sensibles à certaines
molécules qui entrent dans la composition
de nos aliments et à l'origine
de la sensation du goût. Ces
papilles contiennent en effet un
récepteur nerveux en forme de
gousse d'ail, le bourgeon gustatif,
qui se termine par une fibre nerveuse
directement reliée au cerveau
(voir schéma 3). Nous avons dans la
bouche près de 10000 bourgeons
gustatifs qui agissent en étroite relation
avec les cellules du nez. La flaveur
d'un aliment n'est-elle pas le
subtil mélange de son goût et de son
arôme ? Pour preuve, essayez de
manger le nez bouché : vous perdez
quasiment tout votre goût !
papilles
fongiformes
"Vous prendrez bien encore
un peu de dinde ?" Ni une, ni
deux, un morceau de dinde atterrit
dans votre bouche. Après mastication,
des fragments de ce doux
volatile sont dissous dans votre
salive qui recouvre vos papilles. Vos
bourgeons gustatifs sont à la fête, un
signal arrive à votre cerveau. C'est
seulement là, dans le cerveau,
qu'après un travail intense, mais
extrêmement rapide, au cours
duquel vous convoquez, entre
autres, votre mémoire, que vous
reconnaissez le goût de dinde. Le
résultat tombe : "Chaque année,
votre dinde est meilleure !" C'est
bon, vous serez réinvité... n
Article réalisé par Xavier Labouze,
du Centre de vulgarisation des
connaissances (CVC), université Paris-
Sud XI.
(2) Coupe d'une papille calciforme (3; Le bourgeon gustatif
pore gustatif
18 —
Je souhaite un abonnement de
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Du 20 au 22 janvier, Orsay/Calcul parallèle
Du 27 au 31 janvier, Orsay/Le langage C
-'Rens. : Les programmes sont disponibles sur catalogue,
www.cnrs-giff.fr/cnrsformation
Archimex Arch i mex
Les formations proposées par Archimex concement la mise
au point de nouveaux produits, ingrédients et additifs :
phytomédicaments, colorants, arômes, actifs fonctionnels...
Elles débutent en mars 2003. Le guide est d'ores et déjà
disponible.
->Rens.: Archimex, service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
Adria
Les 22 et 23 janvier, Nantes/La méthode Triz
(nouvelle méthode de management de l'innovation
industrielle)
Les 28 et 29 janvier, Paris/Nouveaux modes de
consommation et de distribution en IAA
Les 28 et 29 janvier, Paris/Évaluation et gestion des
risques professionnels en IAA
Les 29 et 30 janvier, Paris/Les toxines alimentaires :
analyse et prise en compte du danger
Les 29 et 30 janvier, Quimper/Stabilisation des
sauces et produits apparentés
-►Rens.: Tél. 02 98 10 18 50, sebastien.lecouriaut@adria.tm.fr
AFP! Afpi
Le guide des formations 2003 de l'Afpi est disponible. Le
siège social de l'Afpi Bretagne est installé depuis le mois
d'octobre 2002 sur le campus de Ker Lann, à Bruz (35).
-►Rens.: Joël Quintic, tél. 02 99 52 54 30, afpi-bretagne.com
Colloques
Paris - La première
journée
consacrée à l'explication
des nouvelles tables de
composition et de valeurs nutritives
des aliments destinés aux animaux
d'élevage (réalisées par l'Inra et l'association
française de zootechnie -
AFZ), a rencontré un tel succès que
l'AFZ a décidé d'en proposer une
seconde pour laquelle les inscriptions
sont d'ores et déjà possibles.
-i'Rens. et inscriptions :
AFZ, tél. 01 44 08 17 71,
afz@inapg.inra.fr
Le guide des stages
des écoles et universités
Brest - Les lundis de
la santé sont organisés
par le service
santé publique de la
ville de Brest, en collaboration
avec l'UBO et l'UFR médecine.
Les conférences, gratuites et
ouvertes à tous, se déroulent à
18 h 30 et à 20 h, amphi I de la
faculté de médecine.
16 décembre/
Le diabète de type II
Par le professeur Kerlan du service
endocrinologie du CHU
Brest.
27 janvier/L'hépatite C
Par le professeur Nousbaum
du service de dermatologie du
CHU Brest.
AGENDA
Expositions
La vie cachée de l'huître
Lorient - Créée par
l'Ifremer, cette exposition
vous fera découvrir
la vie d'un animal finalement
méconnu dont le parcours, de
la naissance à la vie d'adulte est très
riche en péripéties.
Présentée à la Thalassa, l'exposition
sera également prétexte aux rendez-
vous des Mardis de la Thalassa.
Les 4 février et 4 mars, deux conférences
seront en effet consacrées au
fameux bivalve à 18 h 30. Des animations
à destination des scolaires
sont également envisagées.
-+Rens.: CCSTI de Lorient,
tél. 02 97 84 87 37,
contact@ccstilorient.org,
www.ccstilorient.org
Jusqu'au 29 décembre/
Un oeil sur la Terre
Laval - Découverte des satellites
d'observation de
la Terre et de
leur fonctionnement,
ateliers de
démonstration
répondant aux
questions : comment
ça marche?
Quels sont les principes de la mise
en orbite ?..., ainsi qu'une animation
planétarium spécifiquement liée à
l'événement, tel est le contenu de la
nouvelle exposition proposée par le
musée des Sciences de Laval.
-►Rens.: CCSTI de lavai,
tél. 02 43 49 47 81.
Jusqu'au 31 décembre/
Pari(s) sur le tri
Paris - Le Palais de
la découverte vous
propose un parcours
scénographié à base
de textes, de projections
d'images et de
films qui vous conduira de l'origine
des déchets ménagers jusqu'à leur
traitement, leur valorisation et leur
élimination.
-,Rens. : Palais de la découverte,
tél. 01 56 43 20 21.
Jusqu'au 3 janvier 2003/
Des intrus dans la maison
Rennes - Proposée par la Caisse
primaire d'assurance maladie d'Illeet-
Vilaine, cette exposition, assortie
d'animations et de
débats, propose
de faire le point sur
un thème souvent
peu abordé : la
pollution chez soi.
Tabac, bruit, utilisation
excessive de
produits toxiques et incivilités
seront ainsi traqués, pour faire de
son "chez soi" un environnement
plus sain.
-►Rens.: Espace santé,
tél. 02 99 78 15 03,
cpam35.espacesante@wanadoo.fr
Jusqu'au 2 février 2003/
Images de sciences
Nantes - Le Muséum d'histoire naturelle
et la bibliothèque municipale
4 COST!
LORIENT
sur
le tri I
20
17 et 18 décembre/
Psychologues en santé
publique, approches
spécifiques et
interdisciplinaires
Rennes - Ces l'es journées nationales
des psychologues acteurs de la
santé publique sont organisées en
partenariat entre l'École nationale
de santé publique (ENSP), le
Département de santé publique
(DSP) de la faculté de médecine de
Rennes I, l'association psychologie
et vieillissement, avec la participation
de Rennes 2.
-►Rens.: Secrétariat DSP,
tél. 02 23 23 49 48.
17 janvier 2003/
Nouvelles tables
multiespèces

Comme chaque année, Rennes Atalante
réunit dans un petit guide les
propositions de stages de différents
établissements : Université de
Rennes I, Université de Rennes 2,
10 écoles d'ingénieurs, groupe École
supérieure de commerce de Rennes
et Institut d'études politiques.
Rens. : Rennes Atalante,
tél. 02 99 12 73 73,
technopole@ren nes-atalante.fr,
. = Anthelme Brillat-Savarin, www. ren nes-atalante.fr
magistrat, gastronome et écrivain français (1755-1826).
Institut de Formation
Supérieure en
Informatique et
Communication
Vous avez une expérience
de la programmation et
vous souhaitez intégrer
une équipe de conception,
de développement, de
maintenance de logiciels
complexes : l'IFSIC vous
propose de suivre, en
formation continue, le
diplôme d'université
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de février 2003 à
septembre 2003
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UNIVERSITÉ DE RENNESI
SERVICE FORMATION CONTINUE
4, RUE KLÉBER 35000 RENNES
tél. : 02 23 23 39 50 — http://sfc.univ—rennestfr
Appels à_projet
se sont associés pour proposer un
voyage à travers l'histoire des livres
de sciences et plus particulièrement
des images qu'ils contiennent. À
travers l'exposition "Illustrations
naturalistes", le musée présente au
public un patrimoine exceptionnel
de livres anciens dont l'iconographie
très riche
montre l'évolution
des représentations
scientifiques
du XVI' au XVIII'
siècle. La bibliothèque,
quant à
elle, propose un
parcours au coeur de l'illustration
des ouvrages de vulgarisation
consacrés aux sciences de la vie de
la fin du XVIII` au XX' siècle.
-►Rens.: Muséum d'histoire
naturelle, tél. 02 40 99 26 20,
médiathèque Jacques Demy,
tél. 02 40 41 95 95.
Jusqu'au 28 février 2003/
Histoires au fil du lait
Landerneau - Interdisciplinaire, cette
exposition conçue par le Cidil*,
l'Ademir** et ébulliScience***
retrace l'histoire du lait et des produits
laitiers à travers l'histoire de
l'humanité et l'évolution des découvertes
scientifiques.
-►Rens.: André Rosec,
Agence de développement
Pays de Landerneau Daoulas,
tél. 02 98 85 45 85,
adet@landerneau.com
Jusqu'au 4 mai 2003/
Mémoire de l'industrie en
Bretagne
Rennes - Créée
au musée de la
Cohue à Vannes,
cette exposition
couvre, à travers
le regard du
photographe
Yves Berrier, une histoire industrielle
et technique de plus de 4 siècles et
une soixantaine de sites bretons.
-)Rens.: Écomusée du Pays
de Rennes - ferme de la Bintinais,
tél. 02 99 51 38 15,
ecomusee.rennes@agglorennesmetropole.
fr
1000 défis
pour ma planète
Lancée en 1993 par
les ministères chargés
de l'Éducation
nationale, de l'Environnement,
de
l'Agriculture et de la jeunesse et des
Sports, 1000 défis pour ma planète
est une opération d'éducation à
l'environnement qui vise à faire évoluer
les comportements pour un
développement durable de la planète,
en suscitant l'engagement des
jeunes. Elle s'adresse aux moins de
25 ans, dans le cadre scolaire public
ou privé ou dans un cadre non scolaire,
mais accompagnés par un éducateur,
enseignant ou animateur. En
Bretagne, cette opération est soutenue
par le Conseil régional, dans le
cadre du contrat de plan. La date
limite de dépôt des dossiers est
fixée cette année au 18 décembre
2002.
Rens. : Diren Bretagne,
tél. 02 99 65 35 27,
francoise.kerfant@bretagne.
envi ronnement.gouv.fr
Bourse ,
eurof r one
Pour la deuxième année consécutive,
le Centre relais innovation Atlantic
(les membres bretons du Centre relais
innovation Atlantic sont l'Arist Bretagne,
l'Anvar Bretagne et Bretagne
Innovation) et CCI International Bretagne
(CCI International Bretagne est le
réseau d'appui à l'international des CCI
bretonnes) organisent, en collaboration
avec le Conseil régional de Bretagne,
la participation des entreprises
bretonnes à la bourse de technologie
européenne, qui aura lieu à l'occasion
du CeBit, le premier salon mondial
des technologies de l'information et
de la communication, à Hanovre, les
17 et 18 mars prochains. La date
limite d'inscription pour les entreprises
est fixée au 20 décembre 2002.
,Rens.: Alexandre Colomb,
tél. 02 99 25 41 57,
cri@bretagne.cci.fr
Coli
1~ 3 }..agisidisare
Innovation alimentaire
La date limite de dépôt
des dossiers pour participer
à la 17' édition du
prix de Innovation alimentaire
Isogone est fixée au I' janvier 2003.
4 prix seront décernés.
Rens.: Isogone,
tél. 02 99 59 48 22,
isogone@agrorenens.educagri.fr
Réseau national
des technologies
Présenté le 5 décembre dernier
par l'ENST Bretagne, l'Irisa, avec le
soutien du RNTL (Réseau national
des technologies logicielles) et de
l'Anvar, l'appel à propositions 2003
du RNTL est paru. Il sera clos le 13
janvier.
Rens. : Irisa, Chantal Le Tonquèze,
chanta I.letonqueze@i risa.fr,
tél. 02 99 84 75 33.
Salons 2003
Pour participer aux
salons : Intertronic et /
ou Rf & Hyper, qui
auront lieu en mars et
avril 2003, n'hésitez pas à contacter
Chantal Rahuel à la Meito.
Rens. : Meito, tél. 02 99 84 85 00,
c.rahuel@meito.com
ouvelles technologies
Le Conseil régional de
Bretagne, la banque
commerciale pour le marché
de l'entreprise du
groupe CMB et France Télécom ont
lancé, le 5 décembre dernier, la
deuxième édition des trophées
Bret@gne - Collectivités. Ce concours
récompensera 9 collectivités pour
leurs initiatives relatives aux nouvelles
technologies. La participation
est possible jusqu'au 31 mars 2003
et les prix (en dotation de matériels
informatiques) seront remis en juin
2003.
Rens. : www.trophees-bretagnecollectivites.
net
Contactez-nous
pour paraître
dans le prochain
Sciences Ouest !
redaction@espace-sciences.org

meito
4Y"
Tél. 02 99 35 28 22
Fax 02 99 35 28 21
21
'Cidil : Centre interprofessionnel de documentation et d'information laitières. "Ademir: Association pour le développement de la micro-informatique et des réseaux -'''EbulliScience : Centre de vulgarisation scientifique de Vaux-en-Velin (Rhône-Alpes).
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
December 2002•N'194 SCIENCES
RESEARCH AND INNOVATION IN BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.6
GÉNOPOLE OUEST
GENES UNDER A MICROSCOPE
Professor Claude Férec's team carries out
epidemiological and genomic analyses of
the genes of Breton patients. The team is
particularly interested in three main gene
models in which mutations lead to disease
i.e. hereditary pancreatitis, haemochromatosis
and cystic fibrosis.
For Claude Férec, Génopole Ouest has
considerably speeded up the building of
a strong line of research in this area. It has
the advantage of enabling his team to
undertake networked research with Rennes,
Nantes and Angers and share tools which
the laboratories would be unable to finance
individually. For example, the network has
access to the gene typing equipment (highrate
sequencing) in Roscoff. The team has
recently acquired equipment that detects
interactions between molecules. It is also
working with the Organic Chemistry
Laboratory at the Université de Bretagne
Occidentale on the development of gene
transfer within cells. Two patents have
already been filed and Génopole Ouest will
enable the researchers to maximise the
potential of their work. n
SPOTLIGHT ON HISTORY AND SOCIETY P.7
INDUSTRIAL AND TECHNICAL
HISTORY: MEMORIES FOR THE
FUTURE
Quite apart from anecdotal knowledge of its
history, the memories of a company enable
it to look back at events that combined
technology and industrial developments
with history, sociology and ethnology. Such
knowledge may be useful but may also, on
occasion, constitute a destabilising factor.
New knowledge may overcome technical
problems or create a change of emphasis in
production, for example when a company
moves over to production line processes,
but it also casts a clearer light on littleknown,
past phenomena and, in doing so,
allows the company greater control over its
future development or at least provides a
means to better organisation of such
development. Sometimes, though, the
company's image has remained somewhat
old-fashioned and the difference between
its image and the real world can hinder
innovation. Moreover, as far as external
communication is concerned, historians do
not always appear to have a place in the
corporate sector because companies are
careful to control information in order to
produce a flattering and, often, very smooth
image. Historians can, however, stand back
and look at the company, possibly offering
food for thought. n
SPOTLIGHT ON THE NEWS P.8
CULINARY CHRONICLES:
RUMOURS ABOUT WHIPPED EGG
WHITES
Whipped egg whites are the subject of as
much received wisdom as mayonnaise - and
there's a good reason for that. They are widely
used in cooking, in chocolate mousses,
soufflés, quenelles and cakes. Here are two
pieces of information about egg whites.
It doesn't matter which direction you whip
the whites in - a left-handed person will whip
them just as well as a right-handed one. The
only important thing is to move the whisk in
such a way as to introduce air into the whites.
You will produce a good, firm mousse if the
bubbles of air are so tightly-packed that they
can no longer move freely within the liquid of
the egg whites. And now to the problem of
the volume of stiffly-beaten egg whites.
Given that the whipped whites consist of air,
water and protein, a limited volume results
from a lack of one of the three components.
Since there is no lack of air (there is plenty of
it around us), is it water or protein that is
missing? Let's add some water and whisk.
The egg whites continue to swell. Add some
more water and whisk - the whites increase in
volume again, and on it goes. A simple
calculation shows that you can obtain several
litres of whipped egg white from a single
white. You can't get much more economical
than that! n
AN IN-DEPTH LOOK AT
NEW FASHIONS IN NUTRITION
P.9/17
Eating well is essential; it is also indicative of our culture, socio-economic category, in short our
lifestyle. Today, the notion of healthy eating is developing and the new demand from
consumers is leading to a wide range of innovations.
Brittany is, historically, a region of animal farming and food-processing, as well as being second
only to Alsace as one of France's great regions for gourmet food. As such, it has plenty to say on
this question. This in-depth look describes the regional "Nutrition & Health" programme
based on research work carried out in the laboratories of the Institut national de recherche
agronomique (Inra), the teaching hospital in Brest (Centre hospitalier universitaire) and the
Centre d'études et de recherche en nutrition in Lorient. The work was carried out with technical
centres, at the request of industrialists. Among the topics covered were the treatment of obesity
or the promotion of linseed, which is rich in essential fatty acids. Its presence in animal feed has
a real effect on human health, especially as regards cardiovascular disease. Food safety is
another area of concem and this is the sector in which the Agence française de sécurité sanitaire
des aliments (Afssa) is involved, as are companies such as Agreen Tech which specialises in the
development of traceability tools for the various sectors in the food-processing industry. n rjBrittany Regional
Council is providing
financial backing
for this service.
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Situés dans la 1" région agroalimentaire française,
nous vous offrons trois formations d'ingénieurs
futurs cadres supérieurs du secteur agroalimentaire
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ET DE RECHERCHE AGRONOMIQUE
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forme en 5 ans des
ingénieurs
agroalimentaires à
double compétence technique et socioéconomique
dans une logique
professionnelle faisant une large part aux
stages en entreprises françaises et
étrangères (16 mois).
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la sortie pouvant s'adapter aux divers besoins
des entreprises.
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SUPIN ÉRIEURES
TITUT
D'INDUSTRIE
TUDES 3' cycle, professionnelle
ET D'ÉCONOMIE LAITIÉRES en 1 ou 2 ans spécialisée
dans le secteur laitier. Cette formation
s'adresse aux universitaires, aux ingénieurs ou
aux salariés d'entreprises laitières ayant un
niveau minimum équivalent à bac +3. La moitié
du cursus se déroule en entreprises, l'autre
moitié étant réservée au développement des
compétences dans la gestion des moyens aussi
bien, économiques, humains que techniques.
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SUPÉRIEUR DE FORMATION
AGRO-ALIMENTAIRE
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Logistique - Contrôle de gestion - Chargé d'études - Enseignement - Journalisme ...
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tél. 02 23 48 55 20 / fax 02 23 48 55 17 / mél : micom@agrorennes.educagri.fr / site internet : http://www.agrorennes.educagri.fr/
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forme des ingénieurs agronomes
en 3 ans qui peuvent se spécialiser
en dernière année en technologie
alimentaire et en nutrition.
Ces spécialisations forment des cadres connaissant les
contraintes et les exigences des filières de productions
animales pour l'élaboration des aliments destinés aux
consommateurs.
La formation d'ingénieur agronome s'inscrit dans un
ensemble recherche - enseignement - développement
dont la mission est de contribuer à l'acquisition et à la
diffusion du progrès technique et scientifique.
ENS^
ÉCOLE NATIONALE
SUPÉRIEURE
AGRONOMIQUE
MESPACE DES SCIENCES SCIENCES OUEST 194/DÉCEMBRE 2002
pxposition
DÉVOILER L'INVISIBLE
Parmi les animations proposées dans
l'exposition "La chimie naturellement",
l'une s'adresse à un tout jeune public et
s'intitule le monde de l'invisible. Le but :
montrer que la chimie est partout -et pas
seulement dans les produits dangereux !-
et parfois tellement discrète, qu'elle vient
se nicher à des endroits où on ne l'attend
.attieeleal4 ( pas. L'animation débute par une
sympathique poignée de main illustrant le concept de liaison entre atomes, se poursuit
par l'observation d'un morceau de papier absorbant... puis par un jeu : comment
différencier 4 liquides transparents ? Bien loin des fameux et non populaires "produits
chimiques", en utilisant des produits simples du quotidien, comme de l'eau, du vinaigre,
du citron, du jus de chou rouge ou de la craie, l'animatrice (ici Cécile) réalise petit à
petit une palette de couleurs (principe des indicateurs colorés) et gonfle un ballon
(démonstration du dégagement d'un gaz). Et oui, c'est ça, aussi, la chimie !
La chimie naturellement, jusqu'au 22 février 2003 au centre commercial
Colombia.
-'Du lundi au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi de 10 h à 18 h 30.
Animations : tous les jours à 16 h. -►Plein tarif : 2 € ; réduit : 1 € ; 25 €
pour les groupes scolaires ; gratuit pour les enfants de moins de 12 ans
accompagnés. -eRenseignements et réservations : tél. 02 99 35 28 28.
espace
des sciences
Cycle de conférences organisé par l'Espace
des sciences et l'Ifremer. Prochains rendezvous:
Mercredi 18 décembre
L'aquaculture des "nouvelles
espèces" de poissons marins
Par Marc Suquet, biologiste dans le laboratoire
adaptation reproduction nutrition -
direction des ressources vivantes à l'Ifremer.
Mercredi 15 janvier 2003
Télédétection et littoral
Par Jacques Populus, ingénieur de recherche
au service applications opérationnelles de
la direction de l'environnement et littorale
de l'lfremer.
-*Les conférences durent environ une heure
et se terminent autour des questions du
public. -420 h 30, maison du Champ-de-
Mars, 6, cours des Alliés, Rennes, entrée
libre et gatuite.
23
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Sur demande, les documents d'information sur l'eau (courriers, brochures,...) peuvent également
être traduits en braille. Ce nouveau service vient compléter ceux adaptés aux personnes à mobilité
réduite ou mal-entendantes, disponibles sur notre site internet wwwgenerale•des•eaux.com
et par téléphone en contactant Générale des Eaux Direct.
Pour obtenir la facture
en braille, contactez :
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GENERALE deseaux
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et de l'Ozone
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Générale des Eaux Direct
0811 904 9051
P
RPrir1PC 1P '-)Ç nrwpmhrp ?Oh
3" Rencontres nationales sur
les politiques régionales de recherche
et de développement technologique
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If rem er iCemagref
ECOLE NATIONALE IX_
DE LA SANTE PUBLIQUE
Institut de recherche
pour In développement
Supélec
Inserm
e
Institut national
de la santé et de la recemNe reetecale
CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
STATION
BIOLOG IQUO
ROSCOFF ~.të
LA BRETAGNE : UNE MOSAÏCZUE DE COMPÉTENCES
Universités de Bretagne
Euro-pôle universitaire de Rennes :
htt p J/www. p o l e-u n i v-e u ro p e- r e n n es. p rd . f r/ i n d ex. h t m
Université de Rennes I : http://www.univ-rennes1.fr/
Université de Haute Bretagne : http://www.uhb.fr/
Université de Bretagne sud : http://www.univ-ubs.fr/ubs/index.html
Université de Bretagne occidentale : http://www.univ-brest.fr/
indexjavascript.html
IUT de Lannion: http://www.iut-lannion.fr/
IUT de Vannes : http://www.iu-vannes.fr/
IUT de Quimper : http://www.univ-brest.fr/iutquimp/
Campus de Ker Lann : http://www.campuskerlann.com/fr/index.html
Grandes écoles de Bretagne
ENSTB : http://www.enst-bretagne.fr/index.fr.php
École Louis de Broglie : http://wvwv.ecole-debroglie.fr/
ENS Cachan : http://www.bretagne.ens-cachan.fr/dochtml/docgene/
control .html
Ensai : http://www.ensai.com
Ensa - Rennes : http://agro.roazhon.inra.fr/accueil.php
ENSC - Rennes : http://www.ensc-rennes.fr/
École navale de Brest : http://www.ecole-navale.fr/fr/presentation/
index.html
Ensieta : http://www.ensieta.fr/
Esmisab : http://www.univ-brest.fr/esmisab/esmisab/
Enssat : http://vvww.enssat.fr/accueil.php
Enib : http://wvvw.enib.fr/
EME : http://www.ecole-eme.com/
Insa : http://www.insa-rennes.fr/
Supélec : http://www.supelec-rennes.fr/
ENSP: http)/www.ensp.fr/
lfsic : http://www.ifsic.univ-rennes1.fr/
IUEM : http://www.univ-brest.fr/IUEM/
Grands organismes de recherche en Bretagne
Inserm : http://www.inserm.fr/
CNRS : http://www.cnrs.fr/
CNRS - Délégation Bretagne : http://www.dr17.cnrs.fr/
Station biologique de Roscoff (CNRS) : http://www.sb-roscoff.fr/
Inria : http://www.inria.fr/
Irisa : http://www.irisa.fr/
Inra : http://www.rennes.inra.fr/
Ifremer : http://www.ifremer.fr/francais/
Afssa : http://www.afssa.fr/
Cemagref: http://www.rennes.cemagref.fr/
Ifremer: http://www.ifremer.fr/orstom/
Service hydrographique et océanographique de la marine :
http)/www.shom.fr/
MNHN : http://www.mnhn.fr/
Station biologique de Concameau (MNHN) : http://web.bagadoo.tm.fr/
fr/rechform/biolo_marine/index.html
Ipev : http://www.ifremer.fr/ifrtp/
I IRD : http://www.brest.ird.fr
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture'sentifigsleg. technique et industrielle (Association) • Espace des sciences, 6, place
des Colombes, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - http://www.espace-sciences.org - Tél. 02 99 35 28 22 - Fax 02 99 35 28 21 ne Président de l'Espace des
sciences : Paul Tréhen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction : lean François Collinot, Vincent Derrien, Erwan Lecomte. Comité de
lecture : Christian Willaime (physique-chimie-matériaux), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Michel Branchard (génétique-biologie). Abonnements : Béatrice Texier.
Promotion : Magali Colin. Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, e-mail info@admedia.fr n Sciences Ouest est publié grace au soutien de la Région Bretagne, du
ministère délégué Recherche et Nouvelles technologies, des départements du Finistère et d'Ille-et-Vilaine, de Rennes Métropole, de la Direction régionale des affaires culturelles et du
Fonds social européen. Édition : l'Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertbt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Belton.

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3P5 Rencontres nationales
les politiques régionales de recherche
et de développement technologique
Rennes, le 25 novembre 200
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BRETAGNE
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http://www.region-bretagne.fr
Tirage du
supplément
au n°194:
5 000 ex.
Dépôt légal n°650
IS5N 1623-7110
~
ditorial
r., I. D RECTEUR DE L'ESPACE DES SCIENCES
§811INVIMM
SCIEN
~.,~...~..~.o...e..~._
IA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ELEMENT MAJEUR
DU DYNAMISME
DANS L'
La Bretagne accueille à Rennes, en ce 25 novembre 2002, les
troisièmes rencontres nationales sur les politiques régionales de
recherche et de développement technologique. Journées de
concertation pour les Comités consultatifs régionaux de la recherche et du
développement technologique (CCRRDT), qui, consultés régulièrement
pour avis par les Conseils régionaux sur la politique régionale de la
recherche, favorisent les relations entre la recherche, les entreprises et la
société.
Si la Bretagne est connue pour le fonctionnement exemplaire de son
CCRRDT, - présidé notamment par le professeur Claude Champaud et dont
le flambeau a été repris, en 2000, par Jacques Berthelot-, elle l'est aussi
pour le dynamisme de sa recherche, avec près de 4 500 chercheurs et
2 000 thésards. Et ce sont les travaux de ces hommes et de ces femmes qui
alimentent chaque mois les colonnes de Sciences Ouest, le mensuel de la
recherche et de l'innovation en Bretagne.
Ces troisièmes rencontres nationales sont donc l'occasion de reprendre,
dans un numéro spécial, quelques-uns des articles significatifs parus au
cours des derniers mois dans des domaines aussi divers que la génomique
et la postgénomique (travaux de recherche menés au sein de la Génopole
Ouest), les biotechnologies, l'agroalimentaire, l'environnement, les
télécommunications et les nouvelles technologies de l'information et de la
communication, la chimie...
Sans avoir la prétention de l'exhaustivité thématique ou institutionnelle,
ce numéro spécial, réalisé en collaboration avec la Région Bretagne, revient
sur des sujets captivants qui ont alimenté l'actualité régionale et permettent
de faire progresser les connaissances.
Bonne lecture.
La reçherch ;
en Brétragne
La politique régionale
de la recherche 415
Génopole Ouest 6/7
Santé
Génopole Ouest 8
Biotechnologies
GeneSystems révolutionne
le monde des biopuces 9
Sciences du vivant
Vers de vase et substituts sanguins ....10
Agroalimentaire
Tout est bon dans le poisson !
Environnement
Le littoral, sous surveillance renforcée 12
Sciences du vivant
Jusqu'au coeur des cellules 13
Mégalis
Mégalis et le développement de
nouveaux usages 14
Marsouin 14
Un portail médical sécurisé 15
Réalité virtuelle
Pour l'Irisa, la recherche sur le virtuel,
c'est du concret ! 16
Imagerie médicale
Numériser le vivant 17
Prix Bretagne jeune chercheur
Édition 2001 18
Nouvelle génération d'antennes 19
Matériaux
Le verre, la fibre et la lumière 20
Le lin et ses fibres
Cultiver des voitures 21
Anthropologie
Homo erectus
À la conquête de l'Ouest
Sciences Ouest sur Internet
-3www.espace-sciences.org
Chercheurs relevant des universités, grandes écoles et grands organismes
Roscoff Lannion
Principaux
domaines o
de recherche
en Bretagne:
5anté
Communication
Sciences et technologies
de la mer
Sciences du vivant et
de l'agroalimentaire
Et aussi : mathématiques, géosciences et environnement,
chimie et physique des matériaux, sciences humaines et
sociales, sciences économiques et juridiques
Lorien
ES ESTIMÉES 2002 (DRES
régionale de
la recherche
La recherche
est internationale
acques Berthelot, conseiller régional et président du Comité
consultatif régional de la recherche et du développement
technologique de Bretagne (CCRRDT), nous présente ici les
orientations de la Région en matière de recherche et ses
ouvertures tant interrégionales qu'européennes.
Sciences Ouest : Avant toute chose,
pouvez-vous nous rappeler la place
de la recherche bretonne en France?
Jacques Berthelot : La recherche
bretonne occupe évidemment une
position d'excellence ! Elle se situe
au 4e rang en terme de personnel et
au 5e rang en ce qui concerne la politique
menée. Un autre chiffre est très
significatif : nous totalisons près de
5% de la recherche de notre pays !
S.O. : Quels sont les axes que
vous allez développer dans
le futur? Quels secteurs allez-vous
privilégier ?
J.B.: La politique régionale de la
recherche s'inscrit pleinement dans le
volet de la politique de développement
économique : il faut absolument
4 que les pôles d'excellence soient
maintenus. À ce titre, nous aidons
particulièrement le secteur des télécommunications
et les domaines
santé - environnement - médecine,
regroupés sous le thème de la Génopole"'.
Mais cela ne veut pas dire que
nous ne soutenons pas la recherche
sur les Celtes - sinon qui va le faire ? -,
les sciences sociales et humaines ou
bien les travaux du très actif pôle de
chimie de Rennes, par exemple.
5.0. : Pour cela, quels sont les
moyens dont vous disposez ?
J.B. : Nos moyens s'élèvent entre 10
et 12 millions d'euros (70 à 80 millions
de francs) et sont répartis entre les
7 programmes régionaux d'aide à la
recherche, les opérations du contrat
de plan État-Région 2000-2006, et
les programmes de recherche interrégionaux
menés notamment dans le
cadre du PAO'' et de la Génopole. Ces
moyens nous permettent notamment
d'accueillir de nouvelles équipes, de
financer différents types de bourses :
doctorales, postdoctorales, séjours à
l'étranger... et aussi d'acheter des
équipements qu'ils soient de base et
utilisés en mutine ou beaucoup plus
sophistiqués et très coûteux comme
un supercalculateur acquis récemment.
S.O.: Vous venez de parler de la
Génopole Ouest. Couverture vers
les régions proches est donc bien
une réalité ?
J.B. : Oui, bien sûr ! On entend beaucoup
parler en ce moment de redessiner
les régions. Mais je pense qu'il ne
faut pas attendre que cela soit
fait pour commencer à travailler
ensemble ! La création du Pôle agronomique
ouest, la Génopole Ouest et
le lancement de Mégalis"', impliquant
des équipes des deux régions Bretagne
et Pays de la Loire en sont des
preuves convaincantes ! Mégalis n'est
pas un réseau de recherche à proprement
parler, mais plutôt un outil, il
a en revanche complètement conditionné
le succès de la mise en place
de la Génopole Ouest.
Nous sommes tous bien conscients,
aujourd'hui, qu'en mutualisant les
forces et les compétences, on atteint
des masses critiques qui peuvent
alors peser à des niveaux national et
international.
S. Couverture se fait aussi
au niveau de l'Europe ?
J.B.: Oui, et cette structuration de
l'espace européen de la recherche
prend de l'ampleur avec, à la
demande de nos centres de
recherche, la création de deux postes,
l'un à l'Université de Rennes 1 et
l'autre à l'UBO, pour aider les chercheurs
au montage et au suivi des
projets européens. Par ailleurs, le
réseau Génomer, constitué des
équipes de Roscoff, de l'IUEM et
de l'Ifremer à Brest, constitue une
particularité française en phase de
devenir un pôle d'excellence européen.
n
"' Génopole Ouest : huitième génopole française regroupant les
équipes de recherche bretonnes et ligériennes travaillant sur la
génétique et la postgénomique dans les domaines de la santé,
de la mer, de l'agronomie et de la bio-informatique.
PAO : Pôle agronomique Ouest (voir page ci-contre).
Mégalis : réseau de télécommunications haut débit lancé en
Bretagne et Pays de la Loire.
Contact http://www.region-bretagne.fr
(rubrique recherche).
[LRrtUI a, Bretagne
Le rôle du CCRRDT
—~ Les Comités consultatifs régionaux de la recherche
et du développement technologique (CCRRDT) sont
des organismes officiels, créés lors du vote de la loi de
décentralisation en juillet 1982. Ils sont consultés pour avis
sur la politique régionale de la recherche et informés de la répartition des
crédits. Les Régions ne sont pas pour autant obligées de suivre leurs
recommandations et tous les Conseils régionaux n'en sont d'ailleurs pas
pourvus. Conséquence, le règlement des CCRRDT est propre à chacun
d'entre eux. Pour ce qui est de la Bretagne, le CCRRDT est très actif et
intervient régulièrement pour faciliter les décisions de la commission
permanente du Conseil régional. Il est composé d'un président, élu pour
3 ans, et de 81 membres répartis dans 3 collèges. Le premier collège est
constitué des acteurs de la recherche : organismes de recherche, centres
de transfert de technologies, universités, grandes écoles, entreprises
innovantes ; le second rassemble les membres représentatifs des
organisations syndicales et le troisième, des personnalités participant au
développement économique de la recherche en Bretagne : des conseillers
régionaux, les présidents des 3 chambres consulaires, ainsi que des
directeurs d'entreprises, d'écoles, d'universités et de technopoles. n
Contact 9 recherche@region-bretagne.fr
Développement de
la recherche au niveau
européen
—~ Le lancement du sixième Programme cadre pour la
recherche et le développement technologique (PCRDT) par
la Commission européenne, visant la mise en oeuvre de
l'espace européen de la recherche, a été l'occasion pour la
Région Bretagne de prendre un certain nombre d'initiatives.
La recherche régionale est en effet confrontée, chaque
jour un peu plus, à une concurrence internationale de haut niveau et ses
besoins en terme de financements augmentent.
L'État, principal contributeur, et les collectivités territoriales, dont la
Région en premier lieu, fournissent d'importants efforts en la matière mais
ne peuvent satisfaire l'ensemble de ces besoins. L'Europe apparaît alors
comme une source de financements non négligeable.
Or, pour pouvoir en bénéficier, les laboratoires régionaux doivent
s'organiser, créer des réseaux scientifiques européens voire internationaux,
imaginer des programmes de recherche cohérents et ambitieux et rédiger
de nombreux dossiers de candidature. Autant de tâches qui posent un
certain nombre de difficultés et qu'ils ne peuvent accomplir seuls.
C'est dans ce sens, pour faciliter l'accès des chercheurs aux soutiens
communautaires, que le Conseil régional de Bretagne a décidé de
mettre en place, après consultation et en collaboration avec l'Université de
Rennes I et l'Université de Bretagne occidentale (UBO), la "mission pour le
développement européen de la recherche en Bretagne". Cette mission
consiste à mettre deux ingénieurs de projets européens à disposition de
l'ensemble des scientifiques bretons ; deux ingénieurs qui devront les aider
à s'organiser et à mieux appréhender les procédures communautaires.
Contacts -> À Rennes : beatrice.viale@univ-rennesl.fr
À Brest : matthieu.rolland@univ-rennesl.fr
Le Pôle agronomique
ouest, un lien entre la
recherche et l'économie
.4 Le Pôle agronomique ouest (PAO) est une association qui a
été créée en 1992 par les régions Bretagne et Pays de la Loire
avec 12 collectivités territoriales, départements et grandes villes
de l'Ouest, pour permettre à la recherche d'être un facteur de
développement économique. Il a donc pour mission de renforcer
les liens entre les laboratoires travaillant sur le créneau des
sciences de la vie, et les filières économiques assurant la
production et la transformation des produits d'origine agricole, et
ce, dans les domaines prioritaires pour le grand Ouest, à savoir :
l'agriculture, avec l'étude de l'influence des bonnes pratiques
agricoles sur la qualité et la traçabilité des produits
phytosanitaires dans les filières de production animale (lait,
viande, plats cuisinés) et végétale, et l'élargissement de la
protection biologique intégrée de la production sous serre à la
culture de plein champ ; l'agroalimentaire, avec une attention
portée sur les ovoproduits (microbiologie prévisionnelle) et la
sécurité du consommateur (connaissance des flores d'altération
et pathogènes) ; la mer, avec la qualité du milieu marin
conchylicole et des produits phytosanitaires ; et enfin la santé,;_
avec des travaux sur les xénogreffes et la nutrition. n
Contacts -► PAO, président : Josselin de Rohan,
vice-président : Jean-Luc Harousseau,
délégué général : Jean-Luc Millecamps,
tel. 02 99 27 10 83, fax 02 99 27 10 82,
POLE.AGRO.OUEST@wanadoo.fr
Cheminée hydrothermale.
Campagne Marvel.
Catherine Boyen est responsable
du projet Génomer. Ce dernier
a vu le jour dans le cadre du plan
État-Région en 1999. Pour elle, intégrer
une composante Mer à la Génopole
Ouest était une évidence : "Par
rapport aux trois autres thématiques,
les problèmes liés à la biodiversité sont
bien spécifiques. On ne pouvait pas
se permettre de prendre dix ans de
retard dans le domaine. Et puis au
niveau finistérien, les seuls outils de
séquençage étaient les outils de laboratoire,
impossible donc de mener des
recherches approfondies sur les gènes."
La biologie marine a en effet
longtemps été le parent pauvre de
6 la recherche. "Pour utiliser les res-
De Génomer à Génopole Les besoins
'originalité de la Génopole
Ouest est incontestablement
sa composante mer.
Dix-neuf projets de génétique
de la biodiversité, de
génétique structurale et de
génomique fonctionnelle
prennent ainsi place au sein
de cet axe. Une aventure qui
a débuté en 1999 avec le
plan État-Région sous la
forme de Génomer. Et qui
compte prendre rapidement
une dimension européenne.
sources du Génoscope d'Évry,
explique Catherine Boyen, il fallait
répondre aux appels d'offres qui
n'aboutissaient jamais. La plupart du
temps, les travaux en médecine ou en
agroalimentaire étaient prioritaires.
La seule solution était d'avoir un
matériel dédié." Le séquenceur automatique
haute performance mis en
place à la station biologique de Roscoff
devrait être opérationnel très
bientôt. Les recherches menées par
les équipes de l'axe "Mer" de la
Génopole n'ont pas l'exclusivité de
l'outil : 50% du temps est mis à disposition
des autres travaux de la
Génopole Ouest.
Un réseau d'excellence
La force de ces chercheurs est
donc d'avoir compris très tôt que
pour obtenir des outils performants
et pouvoir avancer, il fallait avant tout
travailler ensemble et aller de l'avant.
Les trois acteurs principaux de cette
dynamique ont été la station biologique
de Roscoff, l'Ifremer et l'UBO.
De cette coopération est né Génomer.
C'est donc une communauté de
chercheurs déjà bien fédérée qui a
trouvé sa place naturellement au
sein de la Génopole Ouest.
La composante mer s'intéresse
à trois aspects de la biologie : biodiversité,
génétique structurale et
génomique fonctionnelle. Trois thématiques
qui ont des objectifs très
divers. Depuis l'exploration de la
diversité du picoplancton océanique,
à la connaissance des microorganismes
des sources hydrothermales
profondes, en passant par le séquençage
de génomes plasmidiques.
En effet, la génomique peut s'intéresser
aux organismes de deux
manières différentes : dans le cas de
petits génomes, il est possible de
séquencer la totalité de ceux-ci. Lorsqu'on
travaille sur des organismes
eucaryotiques, il devient très vite fastidieux
de tout séquencer. Il est plus
judicieux alors de ne s'intéresser
qu'à la partie transcrite de l'ADN.
Ce sont les programmes d'études
d'EST (Expressed Sequence Tag).
Ces études ont souvent des applications
concrètes. Ainsi, il est possible
d'identifier des gènes de défense et
des gènes de paroi de certaines
algues, de trouver de nouvelles
molécules thermostables dans les
sources hydrothermales, ou encore
de suivre des populations d'espèces
exploitées (l'huître Crassostrea gigas)
ou invasives (Crepicula fornicata).
Forts de cette première reconnaissance
que constitue l'intégration
à la Génopole Ouest, les
biologistes marins n'entendent pas
en rester là et ambitionnent de
fédérer une communauté
européenne. Un réseau
d'excellence qui prendrait
corps avec le
sixième programme
cadre fin 2002 et dont
la base serait bretonne.
Rendez-vous
dans quelques mois...
V.D.
Contact 4 Catherine Boyen,
station biologique de Roscoff,
tél. 02 98 29 23 31,
boyen@sbroscoff.fr
se faisaient
sentir en
séquençage
La biologie moléculaire a
transformé la biologie.
Dans les milieux extrêmes, on
ne cherche plus forcément les
organismes, mais les gènes qui
s'y trouvent.
.4 Les milieux extrêmes nécessitent
des adaptations originales de la part
des différentes formes de vie qui y
demeurent. Et quand on parle d'adaptations,
on parle nécessairement de
gènes. Ainsi, qu'il s'agisse de puits
pétroliers, de sources hydrothermales
ou de sédiments profonds, en étudiant
les gènes qui s'y trouvent, il est possible
d'avoir une bonne vision de la
bioversité de ces écosystèmes
originaux.
Christian jeanthon est
responsable
Cheminée hydrothermale.
Campagne Atos.
e
"Plus que des outils" Bernard Kloareg
de l'UMR CNRS 6539 à l'IUEM : "La
part des organismes que l'on sait cultiver
est très inférieure à ce que contient réellement
un échantillon. Au lieu d'identifier
directement les organismes, on va
mettre en lumière des séquences génétiques
particulières."
Jusqu'à présent, les équipes disposaient
de séquenceurs de laboratoire.
Un équipement rudimentaire qui limitait
le nombre et l'ampleur des études.
Comme le fait remarquer Christian
Jeanthon : "Les besoins en séquençage
étaient très forts et la Bretagne n'était
pas équipée pour permettre aux équipes
de génomique marine de travailler sur
du matériel performant. De plus,
chaque équipe prise individuellement ne
pouvait prétendre à un outil tel qu'un
séquenceur automatique. Il fallait donc
se fédérer."
Avec l'arrivée du séquenceur haute
performance à Roscoff, c'est une
autre dimension que prendront les
recherches. En un week-end et pour
un coût inférieur, c'est l'équivalent de
trois semaines sur un séquenceur de
laboratoire qui pourra être effectué.
Un outil qui devrait permettre d'arriver
rapidement à l'étape suivante :
l'analyse automatique des échantillons
d'ADN à l'aide des puces
à ADN. te V.D.
Contact 4 Christian Jeanthon,
UMR CNRS 6539, IUEM,
tél. 02 98 49 87 51,
jeanthon@univ-brest.fr
Échantillons de
cheminée à bord du
navire (MAR Lucky Strike,
site PP7 Barro Alto).
Qu'il s'agisse de mieux
comprendre les mécanismes
moléculaires, de
mettre en évidence des bioindicateurs
de pollution ou
de déchiffrer les bases de
l'immunité chez les algues, la
génomique fonctionnelle est
aujourd'hui à même d'apporter
des solutions.
L'UMR 1931 de la station biologique
de Roscoff s'intéresse aux
algues marines. Des organismes souvent
délaissés par la recherche. Les
intérêts sont pourtant importants,
tant du point de vue de l'évolution
des espèces que de l'exploitation et
la gestion des ressources bretonnes.
e Laboratoire de microbio-
L log ie et biotechnologie
des extrêmophiles (LMBE) de
l'Ifremer recherche dans le
génome des microorganismes
vivant autour des
sources hydrothermales, les
molécules industrielles de
demain.
3 L e Laboratoire de microbiologie
et biotechnologie des extrêmophiles
(LMBE) de l'Ifremer s'intéresse
aux microorganismes vivant
dans les milieux extrêmes, et plus
particulièrement dans les sources
hydrothermales. Situées sur les dorsales
océaniques, à plusieurs milliers
de mètres sous la surface, les conditions
de vie y sont uniques sur la pla-
Pour mieux comprendre et valoriser
les mécanismes moléculaires des
algues, il était devenu impératif que
les chercheurs puissent disposer
d'outils efficaces. La création de la
Génopole Ouest a permis l'acquisition
d'un séquenceur automatique
qui va donner un nouveau souffle
aux recherches.
Mais pour Bemard Kloareg, directeur
de l'UMR, la Génopole, c'est
bien plus qu'une plate-forme technologique
: "Les besoins en séquençage
et en génotypage étaient bien réels.
Les projets Génomer et Génopole Ouest
nous ont permis d'avoir accès à des outils
indispensables pour rester dans la compétition
scientifique mondiale. Cela nous
offre des perspectives qui nous étaient
nète : présence de composés
toxiques, obscurité totale, pression
et température très élevées... La vie
s'y est pourtant installée. Une adaptation
qui est une source encore
méconnue de molécules nouvelles.
"L'activité du laboratoire, explique
Joël Quérellou son responsable, est
principalement de caractériser la biodiversité
microbienne des sources hydrothermales
océaniques profondes et
d'isoler des souches bactériennes originales.
Les microorganismes de ces écosystèmes
sont un gisement potentiel de
très nombreuses molécules. Les applications
industrielles sont, elles aussi,
potentiellement très importantes."
Il est donc fondamental de
s'intéresser au génome de ces organismes
extrêmophiles afin d'identiinterdites
jusqu'à présent. Mais au-delà
des outils, la Génopole a été le point de
départ d'une véritable dynamique
scientifique dans l'Ouest. Les gens se
sont rapprochés intellectuellement et ont
bien compris que pour être crédible aux
niveaux national et international, il fallait
se fédérer."
Derrière ce constat se dessine
une ambition : faire de la Bretagne
le leader du développement d'un
programme européen de génomique
marine au sein d'un réseau
d'excellence... n V.D.
Contact 4 Bernard Kloareg,
station biologique de Roscoff,
tél. 02 98 29 23 30.
fier les gènes d'intérêt industriel.
Cette activité s'inscrit dans le cadre
de la Génopole Ouest qui a mis à
disposition des chercheurs, des
outils de séquencage et d'analyse
de très haut niveau. n V.D.
Contact 4 Joël Quérellou,
Ifremer, tél. 02 98 22 46 86,
jquerell@ifremer.fr
Lesimoléoules de • ema i n
7
L'équipe
de l'unité
lnserm 522.
e thème de la santé de la Génopole Ouest s'appuie sur des
spécificités régionales, comme l'étude de maladies génétiques
et dégénératives (mucoviscidose, hématochromatose,
pathologies valvaires dégénératives, cancer du colon), ou
encore la reproduction, assorties de ses compétences reconnues
en biologie cellulaire et immunologie. D'où des programmes
de recherche ciblés vers la transplantation
d'organes, la thérapie cellulaire, la thérapie génique. Voici
présenté celui sur l'étude des pathologies hépathiques.
"Je ne peux pas vous
présenter les personnes qui
travaillent sur les biopuces,
elles sont toutes parties
à Nantes ! Ce qui prouve
que la Génopole, ça fonctionne !",
commence Christiane Guillouzo,
directrice de l'unité lnserm 522 -
Régulations des équilibres fonctionnels
du foie normal et pathologique -
dont les travaux, dans le cadre de
la Génopole Ouest, s'appuient beaucoup,
en ce moment, sur les outils
des plates-formes biopuces et bioinformatique.
Le foie est un organe très particulier,
"l'énigme du biologiste", comme
le décrit avec enthousiasme Christiane
Guillouzo : "Comme le cerveau,
il est indispensable à la vie et donc très
précieux. Et si le cerveau est isolé physiquement
du reste de l'organisme, le
foie dispose d'une autre stratégie pour
se protéger : il est capable de se régénérer
et de se restructurer rapidement."
Mais la Bretagne se serait
bien passée de la triste notoriété due
à l'hématochromatose, une maladie
génétique à forte incidence dans la
région, qui se traduit par le dysfonctionnement
d'une protéine régula-
8 trice de l'absorption intestinale de
fer, ayant pour conséquence une
surcharge de fer, qui va alors s'accumuler
dans le foie et induire l'apparition
de cirrhose et de cancer... Cette
maladie a en revanche poussé les
scientifiques dans un domaine d'excellence
: celui de la culture des cellules
de foie. Depuis plus de trente
ans, les équipes rennaises de l'unité
Inserm 522 ont en effet acquis un
savoir-faim inégalé dans ce domaine,
qui ne cesse de s'améliorer (voir
encadré) : les chercheurs arrivent à
reproduire le fonctionnement d'un
foie humain dans un environnement
artificiel. Ces modèles cellulaires sont
à la base de recherches fondamentales
et cliniques, avec l'unité lnserm
456, portant sur la compréhension
des gènes impliqués dans le fonctionnement
de l'organe et notamment du
phénomène de régénération, mais
aussi sa fonction de détoxication,
dont l'importance est grande en pharmacologie,
et enfin l'étude des hépatites
virales et du cancer du foie.
Grâce à ces modèles de culture,
des comparaisons et des recoupements
entre les gènes de cellules
normales et de cellules mimant une
cirrhose ou un cancer ont été réalisés,
pour tenter de mettre en évidence
les groupes de gènes spécifiques à
chaque cas. 2 500 gènes ont ainsi été
jugés intéressants. Depuis, les
équipes rennaises des unités 522 et
456 travaillent, dans le cadre de la
Génopole Ouest, en collaboration
avec l'unité Inserm 533 de Nantes, sur
la mise au point d'une puce à ADN
spécifique du foie. "En effet, sans la
Génopole, la collaboration avec Nantes
n'aurait peut-être pas été aussi spontanée,
ni aisée, souligne Christiane
Guillouzo. Or, la mise au point de ces
marqueurs est quelque chose d'extraordinaire.
Notre but est de réaliser ce que
l'on appelle des puces dédiées, c'est-àdire
des outils qui permettent d'identifier
des ensembles de gènes induits ou altérés,
associés, soit à une tumeur bénigne,
soit à une tumeur maligne, une anomalie
de métabolisme du fer, ou encore
à une hépatite virale... et de pouvoir
ainsi faire des instruments de diagnostics,
voire des pronostics."
Les idées sont là, les moyens techniques
et financiers s'organisent, et
les manipulations avancent. Un quart
des 2 500 gènes mis en évidence a
d'ores et déjà été caractérisé et la
mise en place de la plate-forme
séquençage, dans le cadre de la
Génopole, devrait permettre d'en
identifier d'autres. Les étapes suivantes
vont consister à utiliser les
outils des plates-formes protéomique
et exploration fonctionnelle pour
tenter de débusquer les protéines
qui se cachent derrière l'expression
des gènes mis en valeur. n N.B.
Contact 4 Christiane Guillouzo,
unité lnserm 522, Pontchaillou,
tél. 02 99 54 37 37,
christiane.guillouzo@rennes.inserm.fr
Cultiver des cellules n'est pas
quelque chose de simple. Et
quand il s'agit de cellules
humaines aussi complexes que les
hépatocytes, cela implique des
compétences spécifiques et des
contraintes importantes, comme
celles du recueil régulier de biopsies,
car la durée de vie de ces cellules
est limitée. La nécessité était
grande de rechercher d'autres
modèles d'exploitation plus facile.
Les cellules issues de tumeur présentent
bien l'avantage de se
régénérer activement, mais les
virus des hépatites B et C sont
incapables d'y pénétrer. Et pourtant
! C'est une première mondiale
réalisée par une équipe de
l'unité 522 de l'Inserm à Rennes :
une lignée de cellules cancéreuses,
et donc autorégénératrices,
mais qui ont gardé les
caractéristiques fonctionnelles de
cellules normales et notamment
celle de pouvoir être infectées par
le virus de l'hépatite B, a été mise
en évidence et isolée. Philippe Gripon,
chercheur dans l'unité 522
travaille sur ce projet depuis deux
ans environ et le brevet vient juste
d'être déposé par l'Inserm. "Cette
nouvelle lignée, précise-t-il, représente
un grand pas pour la
recherche fondamentale et le
développement de futures applications
cliniques et industrielles
dans les domaines de la virologie
et de la pharmacologie."
Un exemple supplémentaire
de la qualité des travaux rennais
sur le foie. •
Il était une fois .
Gabriel Festoc P-dg de GeneSystems et Nadine Ratisse, chercheur.
Gain de temps, Un grand marché
gain d'argent ! aux puces
Sa rapidité,
son ergonomie
et son prix peu élevé
en font un instrument
unique sur le marché.
Biotechnologies
GeneSystems
révolutionne
le monde
des biopuces
es biopuces qui étaient autrefois utilisées exclusivement
dans le domaine de la recherche sortent du laboratoire.
Gabriel Festoc, ex-chercheur en biologie moléculaire, les a
adaptées et automatisées pour en généraliser l'utilisation
dans le monde de l'agroalimentaire.
Pour mieux identifier le
contenu de nos assiettes, les chercheurs
de la société GeneSystems
basée à Bruz (35) ont mis au point
un nouveau type de biopuce à ADN
capable de traquer les organismes
génétiquement modifiés ou les
bactéries indésirables dans les aliments.
À l'origine, le concept de
biopuces est français. Les premières
ont été mises au point par le
Commissariat à l'énergie atomique
(CEA) en 1993, mais elles n'ont été
introduites sur le marché qu'en
1997 par la société américaine Affymetrix,
actuel leader dans le
domaine. Le principe consiste à
mettre en présence une séquence
d'ADN appelée sonde fixée sur un
support, et l'ADN de l'organisme
que l'on veut détecter. La séquence
de la sonde étant choisie pour être
complémentaire de l'ADN recherché,
ce demier va venir s'hybrider,
s'il est présent, sur les sondes de la
biopuce, en une heure seulement.
Alors que des méthodes comme
l'immunologie ou les cultures de
bactéries sur boîte de Pétri nécessitent
au moins 24 heures pour voir
arriver les premiers résultats.
Cependant, ce que prévoit de
commercialiser la société Gene-
Systems au début de l'année 2002
est plus qu'une simple biopuce.
"Il s'agit en fait d'un système entièrement
automatisé autour d'un élément
clef : un support très particulier de la
forme et de la taille d'un petit CD,
baptisé Genedisc. Ce CD est creux
et à l'intérieur, le liquide diffuse grâce
à un système de canaux, ce qui permet
aux sondes d'ADN de ne pas être
fixées", explique Gabriel Festoc,
créateur et directeur de l'entreprise.
Or, si les sondes sont libres dans
la préparation, elles rencontrent
plus vite leur ADN complémentaire
que si elles restent immobiles, et
la vitesse de réaction chimique
s'en trouve augmentée. Outre le
fait qu'il permet de traiter plusieurs
échantillons en même temps,
Genedisc a encore un autre avantage
: alors qu'avec une biopuce
"classique", il est nécessaire d'amplifier
préalablement l'ADN recherché
pour pouvoir le détecter, et
que des millions de brins d'ADN
sont obtenus sans pouvoir estimer
la quantité initiale contenue dans
la préparation, la technique utilisée
par GeneSystems est la PCR1 t en
temps réel. Des prises de mesures
ponctuelles, au cours de l'amplification,
donnent ces informations
quantitatives manquantes. Pour les
industriels, le gain dû à tous ces
avantages est conséquent : ils peuvent
ainsi gérer leur production en
flux tendu sans risquer de devoir
rapatrier en urgence leurs produits
déjà emballés et distribués dans le
cas où un test révélerait la présence
d'une bactérie pathogène ou d'un
OGM indésirable.
Applicable à tout type de matrice
alimentaire, cette méthode permet
de mettre en évidence n'importe
quel type d'ADN. "Cependant, en
matière d'OGM, nous ne recherchons
que les ADN des variétés légales,
explique Gabriel Festoc. Notre puce
est capable de reconnaître les quatre
maïs et le soja transgéniques légalisés
et commercialisés en France." Les
clients sont d'ailleurs souvent des
producteurs de denrées alimentaires
susceptibles de contenir ces
produits, et qui désirent obtenir
une labellisation "garanti sans
OGM". Ce dernier argument, associé
au fait que les performances techniques
de Genedisc ont été confirmées
et les préséries lancées,
devrait mettre la puce à l'oreille à
plus d'un dient ! n E.L
La PCR (Polymerase Chain Reaction) est une réaction
d'amplification de l'ADN.
Contact 4 Gabriel Festoc,
GeneSystems, tél. 02 99 05 57 90,
GeneSystems@agrorennes educagri.fr
9
Sciences du viva Chaque globule rouge (photo de gauche)
contient en moyenne 250 millions
de molécules d'hémoglobine.
Une hémoglobine est constituée, chez
l'homme, de 4 sous-unités polypeptidiques
capables de transporter des molécules
d'oxygène. Chez certains
invertébrés marins, l'hémoglobine
possède plus de 200 de ces mêmes
sous-unités et a un poids moléculaire
50 fois supérieur (photo de droite).
Une telle molécule dans la
circulation sanguine ne nécessiterait
pas d'être transportée par des
globules pour jouer pleinement son
rôle... Une voie prometteuse pour la
production de 'substituts sanguins".
e sang "sain" est une denrée rare. Dans un service
hospitalier, pas un jour ne se passe sans une transfusion,
sans parler des services d'urgences ! Les besoins sont énormes
et les donneurs finalement pas si nombreux... La solution
serait de pouvoir fabriquer du sang "sur commande". Depuis
longtemps les scientifiques s'interrogent sur les possibilités de
créer un tel substitut. Une recherche qui nous emmène parfois
bien loin des laboratoires...
411 y a 40 ans, alors que Watson
et Crick recevaient le prix Nobel de
médecine pour la mise en évidence
de la double hélice d'ADN, deux
chercheurs britanniques étaient
récompensés en chimie pour avoir
découvert une autre molécule
essentielle à la vie : l'hémoglobine.
Cette protéine est contenue dans
les globules rouges et est constituée
de quatre sous-unités. Elle possède
un rôle fondamental dans l'organisme
: transporter l'oxygène depuis
les poumons jusqu'aux organes.
Franck Zal a intégré une équipe
de recherche de la station biologique
de Roscoff en 1999. 11 connaissait
déjà les locaux : c'est là qu'il a travaillé
sa thèse sur les hémoglobines
des invertébrés marins. Un sujet de
recherche fondamentale qu'il a
développé notamment à partir
d'organismes vivant au niveau des
sources hydrothermales. Ces écosystèmes
sont localisés sur les dorsales
océaniques, parfois à plusieurs kilomètres
sous la surface. Malgré les
conditions extrêmes qui y règnent
(substances toxiques, pression, obscurité,
chaleur...), la vie s'y développe
avec exubérance, révélant des organismes
aux particularités physiologiques
étonnantes.
"Quand nous avons commencé à
travailler sur ces organismes, on se
posait de nombreuses questions,
explique Franck Zal. Ces écosystèmes
sont riches en hydrogène sulfuré
1 0 (H2S), un poison redoutable pour
tout organisme qui respire, car il
bloque l'activité de l'hémoglobine et de
la cytochrome oxydase, même à des
doses infinitésimales ! Les animaux
qui vivent là ont donc trouvé une
parade physiologique à ce problème."
Franck Zal dans son laboratoire à la
station biologique de Roscoff.
Des perspectives
en médecine
En fait d'adaptation, les chercheurs
ont découvert, à l'intérieur de
ces organismes, des bactéries tirant
leur énergie de l'hydrogène sulfuré
permettant ainsi aux mécanismes
vitaux de fonctionner. De plus, ces
animaux singuliers présentent une
hémoglobine aux caractéristiques
surprenantes : d'un poids moléculaire
50 fois supérieur à celle de
l'homme, elle possède des caractéristiques
fonctionnelles et structurelles
qui feraient d'elle une
excellente candidate aux substituts
sanguins dont la médecine attend la
mise au point avec impatience !
En effet, afin de réduire les
risques de contamination par transfusion
et d'avoir une source permanente
de sang "sain", de nombreux
axes de recherche ont été abordés
pour produire ce substitut. Mais
pour l'instant, ni la synthèse chimique
(perfluorocarbones), ni la synthèse
biologique (hémoglobines
pontées, OGM...) ne produisent des
rendements suffisants. La voie
qu'explore Franck Zal avec les invertébrés
marins est donc prometteuse.
De l'hémoglobine
extracellulaire
Mais attention, créer un substitut
sanguin ne signifie pas "faire du
sang artificiel". L'hémoglobine n'a
qu'un rôle de transport de l'oxygène
alors que le sang possède une multitude
d'autres fonctions (défense
de l'organisme, colmatage des
hémorragies, régulation de la pression
osmotique, transport des hormones
et des vitamines...). C'est
donc pour remplacer cette fonction
de transport gazeux que l'hémoglobine
de ces invertébrés marins intéresse
les scientifiques. En effet, une
hémoglobine 50 fois plus lourde
que l'hémoglobine humaine est
bien imposante pour être éliminée
par les reins. Elle peut donc circuler
librement dans le système circulatoire,
sans avoir à être encapsulée
dans une hématie. Elle n'en garde
pas moins sa fonction initiale.
Aujourd'hui, Franck Zal ne développe
plus ces recherches sur les
animaux des profondeurs, bien trop
difficiles à prélever. Mais son animal
fétiche vit, lui aussi, dans un écosystème
parfois riche en hydrogène
sulfuré (d'origine bactérienne en
général). Il s'agit de l'arénicole, un
ver qui abonde sous le sable des
plages du Finistère Nord. Aux pieds
de la station biologique de Roscoff.
Son hémoglobine possède des
caractéristiques idéales (poids
moléculaire élevé, propriétés fonctionnelles
et structurelles proches
de celles de l'homme...). De plus, en
attendant de pouvoir fabriquer une
telle hémoglobine in vitro, l'aquaculture
d'arénicoles est à même de
fournir des animaux en grande
quantité. Mais les recherches n'en
sont pas encore à ce stade...
Des investisseurs timides
Les brevets de recherche ont
été déposés par le CNRS. Ces derniers
protègent l'application de la
molécule, mais combien de temps
jusqu'à ce que les grandes firmes
américaines ne les rachètent ?
Franck Zal ne cache pas ses craintes :
"Aujourd'hui, grâce au soutien de la
Région et de la Génopole, la station
biologique sera dotée d'un spectromètre
de masse pour cet été. Cela
nous permettra d'avancer plus rapidement
dans les recherches. Mais pour
réellement développer les techniques
et arriver au niveau des applications
concrètes, il faudrait le soutien de l'industrie.
Or, il reste encore un peu de
recherche fondamentale à effectuer.
Les firmes pharmaceutiques et les
capital-risqueurs que nous avons rencontrés
n'étaient pas prêts à jouer le
jeu." L'année 2002 sera décisive. Une
année au cours de laquelle l'industrie
française devra saisir l'opportunité
de développer une technique
de pointe qui pourrait révolutionner
la médecine hospitalière... n V.D.
Contact 4 Franck Zal,
station biologique, UMR 7127,
BP 74, 29682 Roscoff Cedex,
tél. 02 98 29 23 09,
zal@sb-roscoff.fr, www.sb-roscoff.fr
Les coproduits représentent jusqu'à 50% de la production du filetage.
{ER C H
Agroalimentaire
Tout est bon
rouver une nouvelle voie de valorisation des coproduits
issus de la pêche, tel était l'objectif que s'étaient fixé six
laboratoires de microbiologie, associés dans le cadre d'un
programme européen. Après trois années de recherches,
Sciences Ouest fait le point sur leurs découvertes, avec
Fabienne Guérard chercheur à l'UBO.
.4 C'est au coeur de l'IUP Innovation
en industries alimentaires, de
l'Université de Bretagne occidentale
(Quimper), que se trouve le Laboratoire
universitaire de microbiologie
appliquée (Lumaq), l'un des partenaires
du projet européen de
recherche sur la valorisation des
coproduits de la pêche. Le projet,
baptisé Hydrofish, est initié et coordonné
par le professeur Yves Le
Gal, directeur de la station de biologie
marine du Musée national d'histoire
naturelle de Concameau. C'est
donc dans ce cadre que le Lumaq,
dirigé par le professeur Adrien
Binet, est associé depuis 1997, à
cinq autres unités : la Nifa de
Tromsø en Norvège, l'Ipimar de Lisbonne
au Portugal, l'université de
Plymouth en Grande-Bretagne et
celle de La Rochelle, avec le Laboratoire
de génie protéique et cellulaire
du professeur ).-M. Piot.
Jusqu'à 50 % de déchets
"Les coproduits"', explique
Fabienne Guérard, responsable de
l'équipe Hydrofish, représentent jusqu'à
50% de la production du filetage
(NDLR : poissons découpés en filet).
Depuis longtemps, on a cherché à
récupérer et valoriser cette masse
énorme de produits. La fabrication de
farines et de fertilisants était l'une des
voies de valorisation possible, mais ses
débouchés sont désormais restreints.
Avec nos homologues, nous avons
choisi d'explorer une nouvelle voie.
Celle de l'hydrolyse enzymatique'',
ménagée et contrôlée, qui nous permet
d'obtenir des molécules bioactives."
Du déchet à la molécule
biologiquement active
Trois poissons ont ainsi été étudiés
: la morue, la sardine et le thon,
ainsi que des crevettes. Première
difficulté : "Les coproduits ont
toujours été traités comme des
déchets, et non comme des matières
premières à part entière. Or, nous ne
pouvons travailler que sur des produits
frais et parfaitement conservés."
Deuxième difficulté : "Il a fallu
mettre au point des conditions d'hydrolyse
spécifiques, pour obtenir des
peptides de taille comprise entre 4 et
25 acides aminés (500 à 3 000 Da).
Pour cela, nous avons testé des
dizaines de protéases (Alcalase,
Protamex, Neutrase...) sur des coproduits
sélectionnés."
Le procédé d'hydrolyse parfaitement
maîtrisé, restait à identifier les
séquences biologiquement actives.
Plusieurs d'entre elles ont ainsi été
mises en évidence, comme, par
exemple, un hydrolysat de déchets
de crevettes, présentant une activité
immunostimulante. Employée
sur des animaux d'élevage, cette
molécule renforce la réponse immunitaire
des animaux, ce qui permettrait
de réduire de façon notable la
charge en antibiotiques. D'autres
hydrolysats se sont avérés posséder
des propriétés hypotensives,
opioïdes (anti-stress), ou encore
d'activateurs de croissance...
Pas de poissons fous
Reste une question : alors que
l'on interdit aujourd'hui la distribution
de protéines animales au sein
d'une même espèce (voir le dossier
sur l'ESB du n° 177 de Sciences
Ouest), n'y a-t-il pas un risque de
voir un jour un problème identique
émerger chez les poissons, en utilisant
ces hydrolysats ? "La question
est pertinente, répond Fabienne
Guérard. Il est hors de question de
reproduire les erreurs du passé. On
ne peut pas donner à des crevettes des
hydrolysats de crevette ! Par contre,
rien n'empêche de croiser les espèces,
un hydrolysat de morue sauvage
peut parfaitement entrer dans la
combinaison fort complexe de l'alimentation
de saumons d'élevage..."
L'ensemble de ces travaux,
n'ayant pour l'instant fait l'objet
d'aucun dépôt de brevet, est à la
disposition des industriels. Tous
les résultats ont été publiés et sont
aisément consultables, notamment
sur un CD-Rom très bien conçu. Avis
aux intéressés... n J.F.C.
"' Coproduits : tous les déchets du poisson : têtes, viscères,
carcasses... "' Hydrolyse : réaction chimique au cours de
laquelle une liaison est scindée par action d'une enzyme
(protéase) en présence d'eau. Dans le cas d'Hydrof sh, la
réaction est obtenue essentiellement par l'action de protéases
d'origine microbienne.
Contact 4 Hydrofish - Lumaq/IUP IIA,
docteur Fabienne Guérard,
Pôle universitaire P.J. Hélias,
29000 Quimper, tél. 02 98 10 00 65,
guerard@univ-brest.fr
11
Environnement
runo Barnouin, directeur
de l'environnement et des
aménagements du littoral à
l'Ifremer (Brest), fait le point
sur l'état du développement
durable en matière maritime.
Sciences Ouest : Que peut-on dire
du développement durable, en
matière littorale dans notre région ?
Bruno Barnouin : Je pense qu'avant
toute chose, il faut relativiser nos
malheurs ! On a beaucoup dit et écrit
sur le sujet, mais nous sommes bien
loin des problèmes que connaissent
nombre de pays du Sud ! C'est surtout
sur la question sanitaire où nous
devons être très vigilants à de
meilleurs compromis entre développement
et durabilité.
5.0. : Pourtant, nombre de gens
crient à la pollution sur nos côtes !
On parle de métaux lourds,
de nitrates... Ce serait faux ?
B.B.: Oui et non. En fait, il faut bien
réaliser qu'un aménagement, quel
qu'il soit, est un choix. Prenez le barrage
de la Rance : sur le plan des
énergies propres, c'est un modèle.
Par contre, il provoque un surcroît
d'envasement, nuit à certains
bivalves et favorise au contraire un
phytoplancton qui peut être toxique,
Alexendrium... Tout aménagement littoral
altère le milieu et a donc un coût
en terme de biocénose. Le tout est
de savoir quel type d'usage socioéconomique
on veut développer, en
ayant conscience que ce sera toujours
au détriment d'autres usages, en
général non "monétarisables".
5.0. : Vous ne dites quand même
pas que tout va bien ?
B.B. : Non, évidemment. Vous citiez
l'azote. On connaît aujourd'hui parlai-
12 terrent les mécanismes de ruissellement
et d'assimilation des nitrates,
leur rôle et leur influence sur les
métabolismes végétaux... Par contre,
ce que l'on ignore souvent, c'est la
variabilité de leur impact selon les
sites ! Nous vivons dans un système
qui a besoin de normes pour faire la
"police" sur ces questions. Malheureusement,
la nature ne fonctionne
pas comme ça ! Une petite rivière qui
rejette une quantité inférieure aux
normes, peut, dans certains endroits,
se révéler avoir un impact énorme.
Au contraire, une grosse rivière qui
déverserait cent fois plus de nitrates
peut ne pas avoir d'impact sur le littoral
du fait de courants importants,
d'un fort brassage des apports et
donc d'une grande dissolution... Le
rôle des chercheurs est là : comprendre
les écosystèmes à des
échelles suffisamment fines pour
adapter au mieux la gestion du milieu
"réel". On peut même aller plus loin.
Il est peu probable que l'on puisse
aujourd'hui provoquer la disparition
totale d'une espèce marine. On peut
donc dire que l'obligation de protéger
la biodiversité est respectée.
Mais il est par contre parfaitement
possible de réduire un stock d'une
espèce exploitée, très en dessous de
ce qui est économiquement acceptable
! C'est un peu là que la contribution
des sciences "naturelles" au
développement durable atteint ses
limites faute d'y associer les sciences
humaines et sociales.
5.0. : Cette connaissance fine des
écosystèmes est donc certainement
l'une de vos priorités de recherche ?
B.B. : Tout à fait ! Nous développons,
par exemple, tout un réseau de
recherche sur la compréhension des
invasions biologiques. Pourquoi tel
phytoplancton se développe-t-il
tout d'un coup, pourquoi devient-il
toxique... Sur ce même sujet, il est
nécessaire de mettre en place une
surveillance accrue des "importations"
et, notamment, un meilleur
contrôle des eaux de déballastage
des navires, car on sait que ce sont
ces eaux qui sont les plus forts
vecteurs de la dispersion internationale
- invasion - d'espèces nuisibles
(crépidules, par exemple).
5.0. : Parmi les autres problèmes
régulièrement soulevés, il y a les
questions du phosphore et celles des
métaux lourds... Où en est-on ?
B.B. : Le phosphore est effectivement
un facteur limitant de croissance
du phytoplancton dans les
eaux douces. Par contre, en mer, mis
à part quelques cas ponctuels (au
printemps, dans les panaches de
la Seine et de la Loire), on n'a pas
d'exemple comparable. En ce qui
concerne les métaux lourds, il faut raisonner
à une échelle bien différente...
Contrairement au phosphore
ou aux nitrates, qui ont des cycles
annuels, les métaux lourds sont ubiquistes.
C'est-à-dire qu'il y en a peu,
mais partout et tout le temps. De
plus, le phénomène de bioaccumulation
est à prendre en compte dans les
analyses. Aujourd'hui, plutôt que
d'analyser l'eau de mer, nous travaillons
sur les animaux qui vivent
près du fond, au contact des sédiments
: coquillages, poissons plats.
Du fait du phénomène d'accumulation
tout au long de la vie, nous prenons
des animaux adultes. Et je
pense pouvoir dire que nous disposons
aujourd'hui d'un panorama
assez à jour des niveaux de contaminations
tout au long des côtes de
France depuis 1975. Un premier
constat, rassurant, s'impose : nous
n'enregistrons pas d'augmentation
générale des concentrations. Même
si, sur quelques bassins, le cuivre ou
le mercure ont repris des tendances
positives dans les années 90, nous
sommes très en dessous des normes
sanitaires admises. Mais il ne faut surtout
pas baisser la vigilance. C'est justement
en surveillant régulièrement
ces faibles taux, que nous pouvons
repérer le "signe de la dérivée" ! Ce
n'est pas quand un taux atteint un
seuil d'alerte qu'il faut réagir. Il est
alors bien trop tard. Non, c'est dès le
premier signe de modification. C'est
pourquoi nous devons densifier les
prélèvements et les analyses, en multipliant
les points de prélèvements et
les saisons de ces échantillonnages.
Grâce à la nouvelle directive cadre
sur l'eau promulguée par l'UE, ceci
devrait être rendu financièrement
possible, y compris pour élargir la
gamme des substances suivies.
Notamment en ce qui concerne la
recherche de pesticides ou de produits
pharmaceutiques que nous ne
recherchions pas jusqu'à présent. De
même, nous devrions intensifier le
suivi des sédiments. Ce sont de véritables
puits d'absorption de nombre
de produits, mais nous ne savons pas
chiffrer dans quelles circonstances ni
dans quelles quantités ils peuvent
relâcher les substances qu'ils
contiennent. n
Contact 4 Bruno Barnouin,
tel 02 98 22 44 85,
bru no.barnouin@ifremer.fr
Les Celtes... par
les mathématiques
Le professeur Pierre Youinou,
généticien et immunologue, a
travaillé, il y a quelques années, à
une vaste étude génétique des
populations bigoudènes. C'est la
première et seule expérimentation
qui ait effectivement démontré
des "particularités" celtes.
-3 En 1983, le professeur Charles Salmon de
l'lnserm charge le professeur Youinou d'une étude
de la population bigoudène (50500 personnes
environ). Ce groupe présente en effet un certain
nombre de maladies génétiques, comme la
luxation congénitale de la hanche ou
l'immunoglobuline monoclonale, dans
des proportions plus importantes
que le reste de la population.
' F "Le pari était difficile, explique
Pierre Youinou. Nous avons donc
tiré au sort, à partir des listes électorales,
500 personnes ayant les critères suivants : vivre
en pays bigouden, y être né avant 1945, avoir
ses quatre grands-parents nés dans le pays et
qu'aucune de ces personnes n'ait de parenté avec les autres sujets du
test. Durant deux ou trois ans, nous avons ainsi procédé à des
prélèvements sanguins, qui ont été analysés dans plusieurs
laboratoires de Rouen et de Paris. Nous avons étudié 23 marqueurs
génétiques. Par ailleurs, nous avons fait le même travail sur
200 personnes, toutes finistériennes, mais non bigoudènes, pour servir
de témoins."
Cette étude a fait l'objet d'une épaisse publication.
"Nous avons conclu, après une analyse mathématique
très poussée que, premièrement, contrairement à
ce qu'affirmaient certains «historiens» du XIX` siècle,
comme Mahé de la Bourdonnais ou Puig de Ritalongi,
cette population n'a strictement aucune origine
asiatique. Deuxièmement, que si l'on compare cette
population, avec celle de l'île de Man, du Pays de
Galles..., un Bigouden est plus proche génétiquement
de ces populations, que des autres Finistériens.
Troisièmement, que la forte homozygotie de cette
population n'est pas due, comme on pouvait le
croire, à une forte consanguinité, mais à des isolats
sociologiques. On peut dire que cette étude est la seule
démonstration mathématique, qu'il y a bien un
patrimoine génétique celtique." n J.F.C.
Contact 4 Professeur Youinou,
tél. 02 98 22 33 33.
4917 Z `_"
Sciences du vivant
Jusqu'au coeur des cellules
"Le premier constat que nous
faisons, explique Claude Férec, c'est
que la mucoviscidose a deux fois plus
d'incidence en Bretagne que dans
le reste de la France. Nous avons en
effet un cas sur 1800 naissances à
Brest, alors qu'il n'y en a qu'un sur
4000 en moyenne en France ! Ces
chiffres nous ont surpris et nous avons
engagé, il y a dix ans, une étude
approfondie consistant à pratiquer un
dépistage systématique des familles
concernées."
Trois mutations
sous la loupe
C'est donc dans ce cadre, que
Ingrid Dugueypéroux, sous la
direction du professeur Marc de
Braekeleer, présentera, l'automne
prochain, une thèse intégrant, non
seulement les données historiques
de la maladie, mais également leur
cartographie selon les pays de Bretagne
(cartes réalisées par Virginie
Scotet). Trois mutations spécifiques
de la mucoviscidose sont particulièrement
visées. La première (1078
De1T) conceme 40 sujets. Une étude
généalogique a permis de situer son
origine au cap Sizun et d'identifier
les quelques familles qui en sont
porteuses. Une autre mutation
(W846X) a été repérée en centre Bretagne,
dans la région de Gourin -
Carhaix. La troisième, (G55I D), est
plus remarquable car elle a été
détectée dans trois foyers : dans le
Léonard - Nord Finistère, mais aussi
en Irlande et dans la région de
Prague. L'hypothèse d'une "mutation
celte" est avancée. Cette répartition
correspond en effet aux origines
géographiques des populations
celtes, arrivées au Ve siècle dans
notre région. "Il serait très intéressant
de pouvoir regarder si le matériel
génétique contenu dans les restes
humains, trouvés par les archéologues,
ne pourrait pas nous donner
des informations complémentaires sur
rit;
ce sujet, poursuit Claude Férec. Les
méthodes actuelles d'amplification
d'ADN permettraient en effet d'étudier,
pays par pays, les répartitions de
population en Bretagne... C'est un
projet que nous pourrions développer
dans les années à venir."
Comprendre pour soigner
Une autre maladie a également
attiré l'attention des chercheurs. Il
s'agit de l'hémochromatose (NDLR :
surcharge en fer dans le sang). "Nous
nous y sommes intéressés, car cette
maladie touche une personne sur
sept en basse Bretagne et il existe
également un site comparable en 1 t
Irlande !" Elle se caractérise par
l'apparition, vers 40-50 ans, d'une
teinte grise de la peau, et provoque
des cyrrhoses mortelles. Grâce à un
dépistage systématique chez les
nouveau-nés, il est possible de la
soigner très efficacement par des
saignées régulières. Car il ne faut pas
oublier que le but de ces recherches
n'est pas de faire de l'histoire, mais
bien de soigner les patients. Grâce
au dépistage systématique, prévenir
les familles des risques encourus, et
réaliser des dépistages prénataux
sont des faits réels.
"Certes, conclut le professeur
Férec, grâce à ces travaux, nous comprenons
mieux la répartition de ces
maladies. Mais il nous reste encore
beaucoup de travail pour comprendre
l'action des protéines incriminées. Pour
répondre à cela, outre le travail en
laboratoire, nous allons engager avec
nos homologues irlandais, une étude
sur certains marqueurs génétiques
spécifiques du chromosome Y, sur les
hommes en Europe." Nos cellules
n'ont pas fini de nous parler de
nous. n J.F.C.
Contact 4 Professeur Claude Férec,
tél. 02 98 44 50 64,
claude.ferec@univ-brest.fr
Claude Férec est professeur de génétique
au CHU de Brest, et directeur de l'équipe
Inserm de génétique moléculaire et
d'épidémiologie génétique. Il étudie depuis
plusieurs années les maladies génétiques dans
les différentes populations bretonnes.
13
La présentation des résultats du, second appel à projets
interrégional Mégalis* a eu lieu le 27 septembre dernier au
Conseil régional de Bretagne. Avantde dévoiler la liste des projets
sélectionnés, Josselin de Rohan, président du Conseil régional de
Bretagne et Jean-Luc Harousseau, président du Conseil régional des
Pays de la Loire, ont laissé la parole à Jacques Berthelot, président du
syndicat mixte Mégalis Bretagne qui 'a fait part des résultats du second
appel d'offres, lâncé,en janvier 2002 dans le cadre de l'extension du
réseau dens'les deux régions. Moins médiatiséeque les projets euxmêmes,
la mise en,place'de l'ossature de cette autoroute de
l'information' est en effet la base de tous ! ,
En ce qui concerne'lés projets, sr certains terminent leur phase de
développement, comme la société Novagrid et son supercalculateur,
d'autres sont en phase de lancement imminent, comme le portail
médical développé par le Syndicat interhospitalier de Bretagne,
d'autres encore fonctionnent déjà parfaitement, comme le cartopole de
Baud (Morbihan)'dont près de 30000 cartes postales anciennes sont
d'ores et déjà disponibles en ligne'.
Parmi les 14 nouveaux projets, qui se partagent une enveloppe
interrégionâle;de 1,2 M €, on l:etrouve cette diversité dans les
produits (banque d'images, produit multimédia, outil d'information, de
transferts de données ou de téléprocédures...) et dans les secteurs
représentés. Jusque-là réservé aux établissements d'intérêt public
(éducation, formation continue, enseignement supérieur et recherche,
santé, culture, tourisme, collectivités locales et services aux citoyens),
Mégalis s'est même ouvert cette année au monde de l'entreprise.
C'est toute une'catégorie de nouveaux usages qui naissent ainsi avec
Mégalis et Sciences Ouest en a sélectionné quelques-uns pour vous,
parmi les plus novateurs développés en Bretagne.
Visiot uichgt'' (citoy)1
Point d'accè4
cit$ yen et
services ptublics
Le VisioGuichet'
la société lannionaise
Mob'Activ est le
dispositif retenu par
la ville de Lorient.
Il permet à l'utilisateur
d'effectuer auprès d'un
ou plusieurs agents
administratifs distants,
des demandes de
renseignements et
des procédures
administratives sans
se déplacer.
Les relations humaines
entre le citoyen et
l'agent sont maintenues
grâce à la
visioconférence.
Station d'accueil
(agent administratif).
*Mégalis : réseau de télécommunications haut débit.
Il y a trois ans, le Conseil général du Finistère
a décidé de structurer ses actions en recherche et
innovation de manière à rendre applicables les
savoirs scientifiques. Ainsi, l'ENST Bretagne s'est
vu confier l'animation et l'expertise d'un thème
primordial . "Nouveaux services et nouveaux
usages des télécoms". Dans le cadre du Réseau
régional de recherche sur les technologies de l'information
et de la communication, il a été créé le
GIS"' Marsouin'' en janvier dernier. Ce réseau fait
intervenir 7 partenaires"'
Marsouin se présente selon
3 cor
Un centre de liaison et diffusion des connaissances.
(voir www.marsouin.org)
Un observatoire (Opsis) chargé d'étudier les
pratiques et les usages d'Internet auprès du
public, du secteur public et des entreprises.
Un laboratoire d'économie expérimentale
chargé de répondre aux interrogations des entreprises
sur l'utilisation des TIC dans leur activité.
La démarche engagée par ce réseau ne s'inscrit
pas dans le cadre de Mégalis. Pourtant il n'est pas
incongru de penser que les 10 laboratoires du groupement
qui travaillent au déchiffrage des données
d'Internet permettraient d'apporter un éclairage
pertinent sur certains aspects. Même si ça n'est pas
d'actualité, on peut toujours se poser la question
"À quand une réunion Marsouin - Mégalis 7" V.D.
Contact Jean Le Traon, ENSTB, tél. 02 29 00 10 18,
jean.letraon@enst-bretagne.fr
"' Groupement d'intérêt scientifique. "' Môle armoricain de recherche sur la société de l'information et les usages d'Interne!. "' UBO, UBS, Université de Rennes I, Université de Rennes 2, ENST Bretagne, Supélec, Ensat.
Radio classique (au centre en haut)
entourée d'IRM.
Le SIB ne fait pas tout
eprésentant de la communauté hospitalière au sein de
Mégalis, le Syndicat interhospitalier de Bretagne (SIB)
faisait partie des heureux lauréats sélectionnés lors du premier
appel à projets, pour la création de "Carnac", un portail
d'information et de communication médicales. Le point un an
après avec Robert Crépeaux, directeur technique du projet.
—~ Après un an de développement
et quelques adaptations, les premières
connexions à "Carnac" via le
réseau haut débit Mégalis, entre les
services de radiologie du CHU de
Rennes et de l'hôpital de Vitré, vont
être effectives dans quelques jours.
Mais que cache donc ce nom de portail
aux consonances touristiques ?
Un réseau privé dédié à la santé.
L'ère de la communication
médicale est arrivée
"Cela peut paraître étonnant, mais
mis à part quelques aspects administratifs
comme les payes ou la gestion
des factures, il n'existait pas
d'échanges informatiques concernant
les soins entre les hôpitaux !, commence
Robert Crépeaux. Avec
Mégalis, nous passons à l'ère de la
communication médicale !" L'opportunité
pour le SIB de développer
des services nécessitant du haut
débit. Parmi ces services, la possibilité
de réaliser des visioconférences
pour la télémédecine.
Une priorité :
la sécurisation des
échanges
Le premier outil proposé par
France Télécom"' ne remporta pourtant
pas la faveur du secteur médical.
"Il s'agissait d'un service commun
à la santé et aux enseignements supérieurs
et de recherche, ce qui nous
posait un problème en terme de sécurité
et de confidentialité", poursuit-il.
Le SIB s'est donc démené pour qu'un
logiciel de "e-conférences" soit installé
sur le réseau privé santé garantissant
un échange sécurisé de
données médicales nominatives. Les
deux autres outils qui ont émergé
étaient un serveur d'images commun
et une messagerie médicalisée
permettant de transmettre dans
une même "enveloppe" du texte
(comptes-rendus opératoires), des
images directement issues des appareils
d'imagerie médicale (scanner,
IRM...) et aussi des séquences vidéo
(examen coronaire, par exemple).
Un outil commun
"Déterminer ces nouveaux usages
était une première phase. Après, il
nous a fallu réfléchir à une interface
d'utilisation permettant de les combiner
facilement. Et c'est comme cela
qu'a été mis au point l'outil fédérateur
: le portail «Carnac»." Ainsi,
plusieurs praticiens peuvent, chacun
à partir de leur ordinateur
connecté à Mégalis et relié à une
simple webcam, entrer en visioconférences,
archiver directement les
images de leurs examens sur le serveur
commun via la messagerie...
Les premiers bénéficiaires de ce
service sont les experts du réseau
radiologie cité plus haut, qui
devraient être rapidement rejoints
par ceux du réseau cardiologie
constitué du CHU de Rennes, de
Saint-Brieuc et Vannes. Au final, les
sept établissements concernés par
cette première phase de déploiement
de "Carnac" devraient être
connectés d'ici mars 2003.
Les usages
se développent
D'autres réseaux sont même déjà
présentis, comme la périnatalité, -le
suivi de grossesses jugées à risque
se faisant souvent dans des services
spécialisés situés sur des lieux diffé-
Le SIB n'a pas l'exclusivité des
projets dans le secteur médical.
"Nous ne revendiquons pas
toutes les initiatives, bien au
contraire ! Les hôpitaux gèrent
eux-mêmes leurs projets quand
des besoins locaux se dessinent";
explique Robert Crépeaux.
Pour preuve : les autres projets
sélectionnés par le jury de Mégalis
: la télésurveillance des dialyses
développée par le CH de Saint-
Brieuc ; le suivi des transplantés
du foie au CHU de Rennes ; l'informatisation
des échanges entre
le CHU de Brest et le centre hospitalier
de Morlaix ; entre les CHU
de Nantes et d'Angers en ce qui
concerne des dossiers en oncologie
pédiatrique ; ou encore le
dossier d'images commun en
oncologie du CHU d'Angers. n
rents-, la neurochirurgie, ou encore
la cancérologie. "Nous réfléchissons à
d'autres usages, comme un annuaire
de patients", poursuit le directeur
technique. En effet, actuellement, un
patient fréquentant plusieurs établissements
aura à chaque fois un
dossier, un numéro d'identification
différent, faisant que les informations
ne seront pas partagées. L'annuaire
permettrait, toujours dans un
contexte sécurisé, de partager ces
informations, notamment lorsque
des avis d'experts sont demandés.
"Une autre phase qui pour nous
est très importante, reprend-il, est
l'interconnexion de Mégalis avec le
réseau de santé social utilisé par les
cliniques, les généralistes, les infirmières...
Bref, la réunion du secteur
public et du secteur libéral !" Ce souhait
deviendra réalité dès la fin de
l'année, le principe du raccordement
venant d'être accepté par les
différentes directions. N.B.
France Te111'om a remporté le premier appel d offres Mégalis.
Les images échangées grâce au portail Carnac, via l'outil de messagerie Médiem,
peuvent être issues de différents appareils d'imagerie médicale
Reconstitution 3D (au centre),
IRM (à droite),
biopsie (en bas à droite).
Résultat d'un test à l'effort avec
deux électrocardiogrammes.
Ott —!
4
Contact 4 Robert Crépeaux,
directeur technique, SIB,
tél. 02 99 54 76 10,
robert.crepeaux@sib.fr
La salle de projection
immersive
Réalité virtuelle
Pour l'irisa, la recherche sur le virtuel,
c'est du concret !
ue cachent les coulisses
de la réalité virtuelle ?
Quelles sont les recherches
menées, qui intéressentelles
? C'est ce que nous
avons voulu savoir en allant
à l'Institut de recherche en
informatique et systèmes
aléatoires (Irisa), acteur
incontournable dans ce
domaine et qui y consacre
une partie de sa recherche
fondamentale.
Unité mixte de recherche associant
l'Université de Rennes I, l'Insa
(Institut national des sciences appliquées),
le CNRS et l'Inria (Institut
national de recherche en informatique
et en automatique), l'Irisa
compte aujourd'hui 150 chercheurs
et 115 doctorants, dont une trentaine
travaille sur la réalité virtuelle.
"Le public découvre aujourd'hui la
réalité virtuelle, mais les chercheurs la
côtoient depuis au moins 1985, sous
d'autres noms : synthèse d'images,
infographie, ou encore réalité augmentée,
commence Claude Labit,
directeur de l'Irisa. L'envol en terme
d'applications a vraiment eu lieu en
1995-96". Pourquoi ? "Parce que,
après quinze ans de recherche, les travaux
étaient matures, que le réseau
haut débit était disponible, les puissances
de calcul existantes." Ce sont
surtout les équipes nord-américaines
et asiatiques qui, au départ,
se démarquent sur le sujet et les premiers
travaux concement plutôt les
outils périphériques. Puis, la réalité
virtuelle devient plus concrète, avec
l'arrivée en Europe, d'abord en Allemagne
et en Angleterre, puis
en France, des plates-formes expéri-
Plan de travail : observation
16 interactive d'un avion.
mentales permettant de visualiser le
résultat des recherches qui vont alors
se développer sur la partie logiciels.
En 1999, à l'Irisa, c'est l'événement :
l'institut rennais accueille le premier
équipement français dans le monde
académique : Immersia, la salle de
projection immersive (voir encadré).
Un gros investissement cofinancé
par les différents organismes de
recherche (Inria, Insa, CNRS...) et les
collectivités régionales. L'Irisa
devient un partenaire incontournable,
participe à de nombreux projets
et prête ses équipements.
Des industriels séduits
Depuis six mois, l'Irisa est impliqué
dans un projet national RNTL
(Réseau national des technologies
logiciels) de recherche et développement
sur des dispositifs de CAO
(Conception assistée par ordinateur)
interactifs et immersifs, destinés aux
industriels. L'objectif : réduire le
temps et donc le coût de l'industrialisation
des produits à commercialiser,
mais aussi de la formation et de
la maintenance qui y sont associées.
"Ce projet, réalisé en partenariat avec
les plus gros industriels français, permet
de réfléchir en commun à des
solutions sur la modélisation du montage
et du démontage de chaînes de
production, par exemple, souligne
Bruno Amaldi, responsable du projet
RNTL à l'Irisa. Imaginez le temps
gagné en faisant les essais virtuellement
plutôt que sur des prototypes !"
C'est donc le début de l'ère du travail
coopératif à distance : différents
experts, situés dans des lieux géographiquement
éloignés peuvent se
retrouver autour d'une même table,
virtuelle, pour se concerter sur le
même document. Ceci est rendu
possible grâce à la plate-forme VTHD
(Vraiment très haut débit), un réseau
expérimental à très haut débit dont
les liens internes peuvent aller
de 2,5 Gbit/s à 10 Gbit/s (à titre de
comparaison, les débits que nous
utilisons couramment sont 1 000 à
10000 fois moins rapides).
Miniaturisation
et interaction
Tout ceci nécessite évidemment
du matériel très volumineux et très
coûteux. Les perspectives à 3-4 ans
visent la démocratisation des
systèmes. "Prenez un industriel de
l'automobile, l'idéal pour lui serait de
pouvoir installer des plates-formes
opérationnelles chez tous ses soustraitants,
voire même chez ses conces-
-4 La projection :
Écran en arc de cylindre de
8,50 m de long, 2,40 m de haut
120 images/seconde,
3 vidéoprojecteurs haute
définition et haute fréquence.
-► Les machines
6 processeurs numériques,
3 cartes graphiques couplées.
sionnaires !, poursuit Bruno Amaldi.
Et le mode interactif n'en est qu'à
ses débuts : Les images en 3D, on
connaît ! Ce qui va évoluer maintenant,
c'est ce qu'on peut faire avec et
comment on peut interagir dans cet
environnement." Et pour Claude
Labit : "Les produits qui vont se développer
sont ceux qui ont un impact fort
sur notre société, je pense notamment
à tout ce qui touche à l'environnement
et à la prévision des risques. La réalité
virtuelle peut apporter beaucoup dans
le domaine de la simulation d'accidents,
de phénomènes météorologiques.
Et puis la santé est également
un domaine où les applications sont
très prometteuses." n N.B.
Contact 4 Irisa,
Claude Labit, directeur,
Bruno Arnaldi, responsable de projet,
Gérard Paget, chargé de communication,
tél. 02 99 84 71 00, www.irisa.fr
Calcul informatique permettant de reconstituer le volume exact de l'os.
Étape de modélisation
du scaphoïde, os de la main.
Médecine et mondes partagés
Une des difficultés quand on est étudiant en médecine, c'est de pouvoir
répéter les gestes techniques élémentaires. Les livres et l'apprentissage
"sur le terrain" sont bien souvent les seules méthodes pour acquérir ces
savoir-faire indispensables.
L'ENST Bretagne développe le projet "Simulation et modélisation en
environnement partagé" dans le cadre du programme international
Ecos-Nord. Il s'agit pour ces chercheurs, de développer une interface
multiplate-forme, permettant aux médecins de "se faire la main" sur un
patient virtuel. Ainsi, le projet permet à plusieurs utilisateurs (des
étudiants) de travailler les gestes de l'échographie dans un monde virtuel.
Un enseignant (bien réel lui !) a la possibilité, à partir de son poste, de
"rentrer" dans l'espace de chaque étudiant et de le corriger si besoin.
Pour encore, des limites existent, notamment au niveau des retours de
force. En effet, la sonde de l'échographe ne renvoie pas les mêmes
informations selon la force avec laquelle on l'appuie sur le patient.
Irémur, cotyle, complexe péritalien, prono supination...
À l'entendre parler, on pourrait croire que Valérie Burdin
est médecin. Enseignant-chercheur à l'ENST"' Bretagne, depuis
le début de sa thèse en 1988, elle développe des techniques
de modélisation des os en 3D. IRM et scanner lui sont donc
aussi familiers que les algorithmes permettant de recréer un
squelette ou les mouvements des articulations. Petite visite à
l'intérieur du corps humain.
Imagerie médicale
Numériser le vivant
4 En 1895, les premières radiographies
révolutionnaient la médecine
en offrant la possibilité de "voir
l'invisible". En l'occurrence, les os.
Un siècle plus tard, l'alliance orthopédistes-
informaticiens se révèle
très fructueuse. Il est désormais
possible de traiter les données
obtenues à partir d'un scanner à
rayons X ou d'une IRM, et de reconstituer
le mouvement d'une articula-
Lion dans l'espace. Röntgen, père de
la radiographie, aurait sûrement
apprécié !
Qu'est-ce qui se passe
"dedans" ?
En médecine, l'intérêt des
mondes virtuels est bien là : rendre
visible ce que l'ceil ne peut voir.
Mais pour que le virtuel s'approche
au mieux de la nature, il faut avoir
de bonnes bases, c'est-à-dire des
données brutes de qualité. Valérie
Burdin est enseignant-chercheur au
Latim'Z', ses travaux ont pour but de
modéliser les os et de les mettre en
mouvement. Le problème des données
brutes, elle connaît bien :
"Aujourd'hui, nous partons de clichés
d'IRM ou de radiographies. Mais
nous disposons de très peu de créneaux
pour utiliser l'IRM, par exemple. La
machine est destinée principalement
aux médecins et à leurs patients. De
plus, les données que nous fournit
l'IRM ne sont pas forcément les
meilleures."
En effet, l'IRM n'est pas la
méthode idéale pour visualiser les
os : la résonance magnétique permet
une bonne représentation des structures
riches en hydrogène. Autrement
dit, seules les parties du corps
riches en eau, comme le cerveau,
sont bien rendues. Une autre solution
est d'utiliser le scanner pour
radiographier les sujets, mais là
encore des limites existent. D'une
part, les sujets servant de "modèles"
sont exposés à de nombreuses ionisations,
d'autre part, le matériel
demande à être poussé dans ses
limites techniques, ce qui n'est pas
toujours autorisé !
Du réel au virtuel
Les os des patients sont donc
observés sous plusieurs angles,
dans des positions différentes. Les
images obtenues, qui sont en fait des
"coupes", sont alors superposées
pour reformer un volume et ainsi
passer de la 2D à la 3D. Un traitement
informatique permet ensuite de
reconstituer un véritable os virtuel !
"Mieux que Walt Disney !"
La grande force de ces os virtuels
est qu'ils peuvent recréer le mouvement
au niveau des articulations.
Ainsi, on arrive à voir ce qui se passe
à l'intérieur du corps quand il
bouge. "Depuis longtemps, nous
sommes habitués à voir des personnages
de synthèse évoluer dans les
jeux vidéo, à la télévision ou au
cinéma, fait remarquer la chercheur.
Les techniques sont très bien rodées :
la plupart du temps ce sont des capteurs
externes qui sont utilisés. En
les plaçant judicieusement sur un
comédien, on arrive à recalculer un
mouvement. À ce niveau, s'il y a des
aberrations sur l'avatar virtuel (un
bras qui rentre dans l'épaule, par
exemple), il est toujours possible de
bricoler l'animation plus tard. Pour
nous c'est totalement différent, nous
cherchons à voir exactement comment
bougent les os les uns par rapport aux
autres. Impossible de mettre des capteurs
dans une articulation !" Dans
quelques années, il sera possible
d'obtenir les mêmes résultats avec
les muscles. L'Homme virtuel est en
marche... n V.D.
Superposition
des images en coupe.
"' École nationale supérieure des télécommunications de
Bretagne. "' Laboratoire de traitement de l'information
médicale.
Contact 4 Valérie Burdin,
ENST Bretagne, Latim,
ZI Kernevent,
Valérie.burdin©enst-bretagne.fr 17
e Prix Bretagne jeune chercheur est organisé par le
Conseil régional, sous l'égide du Comité consultatif
régional de la recherche et du développement
technologique (CCRRDT), présidé par Jacques Berthelot.
Créé en 1995 par Claude Champaud, alors président du
CCRRDT, ce prix récompense neuf chercheurs ayant
soutenu leur thèse en Bretagne depuis moins de cinq ans,
répartis dans trois catégories : structure et propriétés de la
matière, sciences biologiques et médicales et sciences
humaines et sociales. Chacun des trois lauréats reçoit
4 574€ et les six mentions spéciales, 1 524 € chacune.
En 2001, l'Université de Rennes 1 fut particulièrement
bien représentée, mais on trouve également l'Université de
Bretagne occidentale avec le Centre de droit et d'économie
de la mer (Cedem, Brest), la station biologique de Roscoff
et l'Ifremer. Des sujets variés et passionnants dont les
applications sont palpables, quels que soient les domaines,
et dont certains touchent à des disciplines intégratives,
orientées vers l'environnement. N.B.
Philippe Gomes, service communication, Conseil régional de Bretagne,
tél. 02 99 27 13 63, p.gomes@region-bretagne.fr
Ronan
Sauleau
LAURÉAT EN
STRUCTURE ET PROPRIÉTÉS
DE LA MATIÈRE
Antenne et système de mesure
en impédance (vue de dessus).
GBA"'
Antenne
imprimée
Accès RF
Réseau
de données
0000
0000
ODO q o
Fibres optiques
UDR: Unité de Distribution Radio
L'étude réalisée pour France Télécom R&D porte sur les liaisons mixtes (partie
filaire : fibre optique et partie radio : millimétrique 60 GHz, antenne jaune) de
proximité à haut débit. Elles sont destinées à couvrir les derniers mètres d'une
installation intrabâtiment
. . : . a: s. ~, ~ _~
'_ ~
ï
\ ~~•~
Prix Bretagne jeune chercheur
Nouvelle génération d'antennes
i le terme
d'antenne
renvoie plutôt
aux râteaux présents
encore il
n'y a pas si longs
temps sur nos
toits, aux paraboles, ou aux systèmes
rétractables de nos téléphones,
il ne s'agit en rien de
l'univers de Ronan Sauleau ! Les
antennes sur lesquelles il travaille
mesurent plutôt entre 1 et I O millimètres.
On les appelle des antennes
millimétriques (du nom de la bande
de fréquences dans laquelle elles
fonctionnent) ; parmi les applications
millimétriques, on trouve
notamment les réseaux locaux sans
fil (Wlan = Wireless Local Area Network)
à haut débit à 60 GHz. Qui cela
concerne-t-il ? Et bien on assiste
actuellement au déploiement de
nouveaux systèmes de télécommunication
sans fil, avec des applications
toujours plus tournées vers
le grand public. Et pour faire face à
un besoin intense de mobilité et de
Flexibilité, à la demande de débits
de plus en plus importants, la
technique explore sans cesse de
nouvelles voies et propose des solutions
(voir le Dossier 'Communication
sans fil" - Sciences Ouest n° 182,
nov. 2001). [utilisation de la bande
des 60 GHz constitue l'une de ces
nouvelles perspectives : la forte atténuation
des ondes facilite la réutilisation
des fréquences et la largeur
de bande autorise des débits importants.
Cependant, la mise au point
d'antennes performantes à des
fréquences aussi élevées exige de
relever quelques défis, notamment
d'ordre technologique et métrologique.
C'est donc dans ce cadre que,
Ronan Sauleau, ingénieur de l'Insa
de Rennes, diplômé de l'École
normale supérieure de Cachan et
titulaire de l'agrégation de génie
électrique, réalise sa thèse dans le
laboratoire ART (Antennes radar
télécommunications) de l'Université
de Rennes 1, sous la direction du
Pr J.-P. Daniel. Les travaux sont effectués
de 1996 à 1999, en codirection
avec l'université d'électrocommunication
de Tokyo (Japon) et avec le
soutien technologique du CRL de
Tokyo (Communications Research
Laboratory), dans le cadre d'un
accord d'agrément entre ce dernier,
l'Université de Rennes I et l'antenne
de Bretagne de l'École normale
supérieure de Cachan. Ces travaux
sont par ailleurs inclus, en 1998, dans
un projet de France Télécom R&D
qui a pour objectif la conception
d'une liaison à 60 GHz à haut débit
destinée à couvrir les derniers
mètres d'une installation intrabâtiment
(voir schéma).
Sujet d'actualité, pour lequel
Ronan Sauleau a tout d'abord
recherché les outils de modélisation
analytique et numérique pour
concevoir des antennes millimétriques
et adapter des principes de
focalisation issus de l'optique à
l'électromagnétisme. Parallèlement
à cette phase théorique, plusieurs
séjours au Japon lui ont permis de
découvrir la phase de fabrication
des antennes en couches minces,
puis de travailler finement sur
leurs caractéristiques. Plus de 150
maquettes ont ainsi été conçues,
fabriquées et caractérisées durant la
thèse.
"Vu les défis technologiques
à résoudre, il s'agit de projets de
recherche exploratoire dont les applications
grand public (donc impérativement
faible coût) apparaîtront dans
quelques années uniquement. On
peut assimiler ces futurs systèmes
de communication courte portée à
60 GHz à des versions haut débit des
standards actuels du type Bluetooth
ou hiperlan/2 qui fonctionnent à
des fréquences beaucoup plus basses
2,4 GHz/5GHz", souligne Ronan
Sauleau. En tout cas, ce sont des
sujets d'avenir dans lesquels le
laboratoire ART de l'Université de
Rennes 1 est fortement impliqué.
Depuis un an, Ronan Sauleau est
maître de conférences dans ce laboratoire.
Il continue à travailler sur les
antennes imprimées et les systèmes
de focalisation aux fréquences millimétriques.
Il mène également des
recherches sur les futures générations
d'antennes intelligentes, utilisant
notamment les nouvelles
technologies du type RF-MEMS
(systèmes radiofréquences microélectromécaniques)
et les fortes
potentialités des matériaux à bande
interdite photonique. n N.B.
GBA )Gaussian Beans Antenna) : antenne a faisceau
gaussien.
Contact 9 Ronan Sauleau,
laboratoire Antennes, radar, télécoms,
Université de Rennes 1,
tél. 02 23 23 56 76,
ronan.sauleau@univ-rennes1.fr 19
Les verres de sulfure
sont rouges.
L ~
~
Fibre i sauf d'IMn
irstab
r— i_
L T fibre ; grad
Far, manmdde
Les verres de sulfure
se travaillent en
ampoule scellée.
Petite histoire du verre
Le verre serait né il y a plus de
3500 ans dans la région de
l'Égypte et de la Mésopotamie.
Son usage se répand au Moyen-
Orient vers le VII' siècle avant
notre ère. C'est l'ancêtre du verre
couramment utilisé de nos jours,
composé à près de 70% de silice
(Si02) apportée par du sable ou
du quartz naturel broyé et divers
oxydes : oxyde d'aluminium
(A1203), de sodium (Na20), de
potassium (K20), de calcium
-chaux- (Ca0), de magnésium -
magnésie- (Mg0).
Dur et fragile, obtenu par traitement
thermique haute température
et résistant à la chaleur, le
verre est un solide non cristallin
qui présente le phénomène
-réversible- de transition
vitreuse : il a la faculté de passer
progressivement à l'état de
fluide quand on augmente la
température (environ 1 500°C
pour les verres de silice) et de
refroidir sans cristalliser.
En 1975, à Rennes, les frères
Poulain découvrent les verres
fluorés et depuis, le fait de remplacer
l'atome d'oxygène par un
autre atome non métallique
comme le fluor (F), le soufre (5),
le sélénium (Se) ou le tellure (Te)
constitue toujours un domaine
actif de la recherche fondamentale,
avec des applications très
orientées vers le domaine des
télécommunications. N.B.
ous avez certainement déjà assisté dans les ateliers de
soufflerie, au magnifique spectacle du verre, qui, rouge et
chauffé à vif, se laisse couper, arrondir, aplatir..., pour se
transformer en carafe ou autre récipient. Mais le verre a
encore bien des particularités que les scientifiques exploitent
pour fabriquer notamment les fameuses fibres optiques. Ou
comment le verre et la lumière sont vraiment faits pour
s'entendre.
20
— ' "Nous avons besoin de matériaux
dans tous les domaines d'activité,
commente Jean-Luc Adam,
directeur de recherche dans l'UMR"'
651 2 - Verres et céramiques. Sans la
purification de la silice qui a donné
naissance à la fibre optique, le secteur
des télécommunications n'aurait pas
eu l'essor qu'on lui connaît !" L'idée
d'utiliser les signaux lumineux à la
place des signaux électromagnétiques
pour transmettre des informations
a permis d'en augmenter
nettement le débit. Dans les premières
fibres optiques, la lumière se
propage par réflexions totales sur la
surface qui sépare le coeur de la fibre
d'un indice de réfraction supérieur à
celui de la gaine ; on parle de fibres
multimodes. Par la suite, les scientifiques
ont travaillé sur d'autres
modes de propagation de la
lumière : dispersion chromatique
dans les fibres à gradient d'indice,
propagation axiale dans des fibres
monomodales (voir schémas), avant
de s'intéresser à la constitution proprement
dite des verres. Le but :
minimiser les pertes optiques (atténuation)
dans le domaine infrarouge,
de façon à accéder à des fonctions
nouvelles que la silice seule ne peut
Une préforme
est d'abord
réalisée
(au centre),
puis étirée
en tube et
enfin en fibre.
[:= Constitution d'une fibre multimodale.
Propagation de la lumière dans les
trois types de fibres.
assurer. Dans ce domaine spectral de
l'infrarouge, les pertes sont dues
pour l'essentiel à l'absorption de la
lumière par les modes fondamentaux
de vibration entre les atomes constituant
le verre.
C'est là qu'interviennent les verres
dits non conventionnels, dans lesquels
l'atome d'oxygène est remplacé
par un autre atome non
métallique tel que le fluor, le soufre,
le sélénium ou le tellure. Les verres
fluorés découverts à l'Université de
Rennes I (voir encadré), se sont, par
exemple, avérés avoir de meilleurs
rendements lumineux avec les ions
de terres rares, utilisés comme
dopants à l'intérieur des fibres
optiques, que les verres d'oxyde.
Pourtant leur transformation en fibres
optiques de plusieurs kilomètres est
toujours restée très délicate. Il aura
fallu attendre la fin des années 80
pour que technique et applications
soient en phase : on utilise aujourd'hui
le verre fluoré pour fabriquer
des amplificateurs prototypes, soit
des fibres dopées de quelques
dizaines de mètres, qui, distribués
régulièrement sur le
reseau, permettront de réamplifier
les signaux sur une large
bande dans les fibres de silice.
De tels produits sont actuellement
commercialisés, ce qui n'empêche
pas les recherches de continuer.
"Nous sommes actuellement
sous contrat avec le ministère de la
Recherche, Alcatel et Teem Photonics
sur ce thème", précise Jean-Luc
Adam.
Le laboratoire Verres et céramiques
travaille également sur les
verres de sulfure, de sélénium et de
tellure. Les premiers sont des verres
rouges, dont les propriétés optiques
et les applications s'apparentent à
celles des fluorures (ils possèdent
des rendements lumineux encore
meilleurs avec les ions de terres
rares) mais sont chimiquement très
différents : leur synthèse est très
délicate et il est par exemple plus
difficile d'y introduire ces fameux
dopants. Côté application, on reste
dans le domaine des télécoms avec
les fibres optiques et les guides
d'ondes planaires.
Les verres de sélénium et tellure
(éléments de la famille des chalcogènes)
sont des verres noirs, actuellement
étudiés et développés
comme optiques sur les caméras
infrarouges. La société Umicore
IR glass (basée à Acigné, près de
Rennes) en fabrique et en commercialise.
Des travaux de recherche sur
la caractérisation et les propriétés
optiques non linéaires de verres de
chalcogénures sont également en
cours, notamment entre le laboratoire
de Jean-Luc Adam et l'université
d'Angers, dans le cadre d'un programme
interrégional sur la commutation
rapide en télécommunication.
Par ailleurs, leur mise en forme en
fibre intéresse tout particulièrement
la biologie. Les fibres optiques de
chalcogénures pourraient en effet
permettre de caractériser des composés
organiques in situ, sans avoir
besoin de faire de prélèvements. La
détection est basée sur le principe
de la réflexion totale atténuée : le
coeur de la fibre est en contact direct
et linéaire avec le composé à analyser
et la lumière qui se propage dans
le coeur est absorbée différemment
selon les composés qu'elle rencontre.
Les premiers essais en laboratoires
ont prouvé que cette technique
peut être très précise et isoler
les différentes fonctions chimiques.
Plusieurs collaborations sont d'ores
et déjà en cours : avec l'unité 522 de
l'Inserm sur les pathologies du foie,
avec l'Adème sur la détection de polluants
dans l'air et l'eau. Les télécommunications
ne sont donc pas les
seules à avoir la fibre... n N.B.
UMR : Unité mixte de recherche : CNRS-Université de
Rennes I.
Contact 4 Jean-Luc Adam,
jean-Iuc.adam@un iv-rennes 1.fr,
tél. 02 23 23 62 62.
Mi térlaux
Le verre, la fibre et la lumière
Dans la nature, il existe trois types de matériaux : les polymères,
les métaux et les céramiques. En combinant ces
matières premières et en les arrangeant judicieusement,
l'Homme a inventé les matériaux composites. En noyant des
fibres de verre dans une matrice de polyuréthane, on obtient
de quoi faire une portière de voiture ou un robot ménager. Il
ne viendrait pas à l'esprit d'un navigateur de se lancer dans
une course autour du monde dans un bateau dont la coque et
le mât ne soient faits en matériau composite utilisant les fibres
de carbone. Légèreté, rigidité, solidité. Ce mélange
fibres/matrice a certes fait ses preuves dans de nombreux
domaines... sauf un : l'environnement.
—+ 95% des matériaux composites
sont fabriqués avec des fibres de
verre. Un casse-tête pour le recyclage
! Elles fondent et se solidifient
ce qui demande un entretien acharné
des usines d'incinération. Face à ce
problème, l'Homme a cherché une
solution... Et une fois de plus, c'est la
nature qui la lui a donnée.
Car, si Christophe Baley s'intéresse
au lin depuis une dizaine
d'années, cela n'est pas par goût
vestimentaire, mais parce que cette
plante a une structure bien particulière
et qu'elle produit des fibres.
Cet enseignant-chercheur à l'Université
de Bretagne sud travaille donc à
la croisée de plusieurs disciplines
(physique, chimie, biologie) afin
de mieux connaître les fibres que
Les fibres de lin sont une alternative
écologique aux fibres de verre
traditionnellement utilisées dans la
fabrication de matériaux composites.
produit ce végétal. Pour lui, les
fibres de verre vivent leurs dernières
années de monopole dans
l'industrie. Les fibres de lin en sont
une alternative avantageuse à bien
des égards. "D'un côté, on avait des
fibres végétales avec des propriétés
mécaniques que l'on commençait à
bien connaître, de l'autre, une industrie
qui cherchait à remplacer ses
matériaux difficilement recyclables
par des matériaux plus «bio». Les
deux devaient se rencontrer !"
Des qualités mécaniques
exceptionnelles
Mais les vieilles idées ont la peau
dure. En effet, l'idée de rouler dans
une voiture dont une partie de la
carrosserie aurait poussé dans un
champ a de quoi surprendre et
rendre sceptique plus d'un automobiliste.
Ces réticences n'atténuent
pourtant pas l'enthousiasme de
notre chercheur : "D'un point de vue
scientifique, le problème est passionnant.
La fibre de lin a un diamètre de
20 am environ, elle est elle-même un
matériau composite, composée de
a fibrilles enroulées autour d'un axe cellulosique.
Dans le végétal, elle a un
rôle structural, alors pourquoi une fois
isolée et combinée à une matrice ne
pourrait-elle pas avoir le même rôle
dans un capot de voiture ?"
Rigidité, résistance et ténacité
sont les trois qualités requises pour
avoir des fibres utilisables dans l'industrie.
Voilà plusieurs années déjà
que les caractéristiques de celles du
lin sont mesurées, testées, comparées,
et il s'avère que leurs propriétés
mécaniques ne souffrent pas de
la comparaison avec les fibres de
verre. Mais ce qui fait l'intérêt de ces
fibres végétales, leur valeur ajoutée,
c'est bien évidemment leur aspect
écologique. Christophe Baley en est
convaincu, d'ici 5 ans, le végétal aura
conquis le monde industriel : "Pour
produire 1 tonne d'acier, il faut
dépenser 60 fois plus d'énergie que
pour produire la même quantité de
bois, et 1 000 fois plus pour produire
1 tonne de titane. Le calcul est vite
fait ! D'autant plus que les fibres de
lin sont totalement dégradables. Il
suffit de replanter la même quantité
de plante pour avoir un équilibre. Et
puis quoi qu'il arrive, les ressources
planétaires en pétrole ne sont pas
inépuisables, il faudra bien songer à
faire du plastique autrement."
Un bon cru ?
Le principal problème rencontré
est de savoir quelle qualité de
fibres on utilise. Le climat de la
région de culture est un paramètre
important. En Bretagne, les champs
de lin ont disparu depuis quelques
années. C'est en Normandie que
poussent les plants produisant les
meilleures fibres. Pour les récupérer,
il faut pratiquer le rouissage,
c'est-à-dire arracher les plantes et
les laisser sur place, couchées dans
le champ. L'alternance de pluie et
de soleil va séparer naturellement
la paille des fibres qu'il est ensuite
aisé de récupérer. Mais que se
passe-t-il si la récolte est mauvaise ?
La production de matériau s'arrête
Depuis 10 ans, Christophe Baley
s'intéresse aux fibres végétales :
"D'ici 5 ans, leur utilisation va
révolutionner le monde de l'industrie !"
et l'industriel perd une année de
production. Pour que le lin soit utilisable,
il faut donc changer de
méthode de travail, stocker les
fibres des "bonnes années", en prévision
d'une pénurie éventuelle et
non plus fabriquer et vendre au plus
vite. C'est probablement le frein le
plus important au développement
de cette technologie.
Pourtant au Japon, les équipementiers
automobiles cherchent
déjà des exploitants agricoles pour
les approvisionner en patates
douces riches en amidon. En remplaçant
les fibres de verre par des
fibres de lin et la matrice en polyuréthane
par de la cellulose, le matériau
composite 100% végétal est
déjà dans les laboratoires et certainement
bientôt dans notre vie quotidienne,
d'ici quelques années.
Voici que l'industrie et l'agriculture
se mettent en ménage ! n V.D.
Contact 4 Christophe Baley,
Université de Bretagne sud,
centre de recherche - L2P,
rue de Saint-Maudé, 56321 Lorient,
tél. 02 97 87 45 45,
christophe.baley@univ-ubs.fr
21
Anthropolog
Homo erectus
À la conquête de l'Ouest
rrivé au terme de sa
longue et complexe
migration depuis la vallée du
Rift (Afrique de l'Est), l'Homo
erectus a élu domicile dans
une modeste grotte, à deux
pas de ce que ses descendants
appellent aujourd'hui
Audierne.
Exposition plein sud, l'Océan à
perte de vue, nos ancêtres savaient
choisir leur domicile ! Le site
paléontologique de Ménez Drégan,
sur la commune de Plouhinec (Finistère),
fait partie des grands chantiers
archéologiques européens. Ce qui,
pour un néophyte, ne serait qu'un
éboulement de falaise, est en fait
une source intarissable de connaissances
sur la vie de "l'Homme d'il y
a 500 000 ans" : l'Homo erectus.
Un site exceptionnel
L'histoire ou plutôt la préhistoire
des Finistériens est enfouie ici, dans
ce qu'il reste d'une grotte qui s'est
effondrée sur elle-même. Une
équipe de chercheurs et d'étudiants
y réalisent des fouilles chaque
année, durant six semaines, depuis
dix ans. Jean-Laurent Monnier est
directeur de recherche au CNRS, il
travaille au laboratoire d'anthropologie
de l'Université de Rennes I et est
responsable du projet. Pour lui, le site
est exceptionnel : "Avec sa position
géographique, très au nord-ouest, et son
ancienneté, ce site a beaucoup à nous
apprendre. Dans ce chantier, qui est
visité par de nombreux chercheurs étran-
En révélant un foyer, le site de Ménez
Drégan a mis à mal les théories des
scientifiques qui jusqu'alors pensaient
que les hommes n'avaient utilisé le feu
22 que plusieurs milliers d'années plus tard.
gers, un grand nombre de disciplines
peuvent y trouver des applications."
En effet, les paléontologues
n'ont pas l'exclusivité des lieux :
géomorphologues, botanistes,
palynologistes ou parasitologistes
interviennent régulièrement pour
identifier des charbons de bois, des
pollens ou des kystes de parasites.
Le plus long bail
de l'Histoire
11 y a dix ans, quand les recherches
ont débuté, la grotte ressemblait
plutôt à un vulgaire éboulis. Une fois
les roches qui jadis faisaient office
de toit déblayées, des "coupes" ont
été réalisées dans le sol. Il a ainsi
été possible d'établir que la grotte
avait subi une alternance d'occupations.
En effet, au cours de ses
200000 ans d'existence, elle fut
désertée à plusieurs reprises. Et
pour cause, par trois ou quatre fois
elle fut totalement submergée par
l'Océan !
Aujourd'hui, les traces de ces
périodes aquatiques sont visibles
grâce aux coupes réalisées dans
le sol. Les sédiments se sont accumulés
et tassés, ils forment des
couches caractéristiques séparant
ainsi les différentes époques d'occupation
de la grotte.
Tous les objets
ramassés sont
numérotés
et positionnés
au moyen
d'un laser.
La carte
complète du
site est donc
= établie avec
précision.
Des milliers de pièces
Quelques centimètres seulement
sont fouillés chaque année par les
équipes. Un véritable travail de
titan quand on pense qu'il y a plusieurs
mètres d'épaisseur. Des milliers
d'années encore stockées sous
nos pieds !
Mais les titans qui travaillent là
sont aussi des orfèvres. C'est avec la
méticulosité propre aux archéologues
que sont extraites toutes les
pièces intéressantes. Quant à savoir
ce qu'est une pièce intéressante, il
faut demander à Stéphan Hinguant,
géomorphologue à l'Université de
Rennes 1, et avant tout, passionné :
"La discipline a beaucoup évolué.
Avant, on cherchait les belles pièces,
c'est-à-dire les outils assez grands et
bien taillés. Aujourd'hui, on prend
tout : les éclats de taille, les outils de
fabrication... Depuis 1991, nous
avons sorti plus de 40 000 pièces !"
Les éléphants d'Audierne
Pourtant dans ce trésor, pas d'ossements,
uniquement du lithique.
Seule une dent d'éléphant a été
retrouvée il y a quelques années.
"Les os n'ont pas été préservés,
explique le chercheur, nous ne trouvons
ici que très peu d'indices sur la
Pas (ou très peu) de silex ont été
découverts en Bretagne. Ce sont
principalement des galets qui sont
travaillés pour servir d'outils.
faune de l'époque. Seuls quelques
kystes de parasites permettent de penser
que la grotte a servi d'abri à des
charognards, telles des hyènes, à un
moment donné. Mais l'intérêt du site
n'est pas là. Nous y avons découvert
que l'homme utilisait déjà le feu à cette
époque. Jusqu'alors, tous les scientifiques
dataient cela de plusieurs milliers
d'années plus tard ! Sur le site de Tautavel
dans les Pyrénées, qui date de la
même période, des ossements d'Homo
erectus ont été trouvés... mais pas de
traces de feu." Nos ancêtres avaient
réussi, si ce n'est à produire, au
moins à "dompter" le feu, à l'entretenir
au sein d'un foyer afin d'éloigner
les prédateurs, se réchauffer et probablement,
faire cuire leurs aliments.
Les chercheurs ont travaillé cette
année sur une couche datant de
300000 ans. Ce sont sans aucun
doute les vestiges des derniers
locataires qui sont aujourd'hui mis
au jour. Un foyer fait de blocs de granit
plats, une esquisse de pavage
pour régulariser le sol... La demeure
semble plutôt confortable. Si ce
n'est ces milliers d'éclats de taille
qui jonchent le parterre... l'Homo
erectus n'était pas féru de ménage !
Les fouilles terminées, le chantier
a retrouvé son camouflage hivernal
de sacs de sable et de bâches, des
clôtures délimitent le site, les milliers
d'objets ramassés ont pris la
direction des laboratoires. Du côté
d'Audierne, les falaises gardent
encore bien des trésors qui ne sont
autres que l'histoire de nos ancêtres,
notre Histoire. n V.D.
Contact 9 Jean-Laurent Monnier,
Université de Rennes 1, laboratoire
d'anthropologie, 35042 Rennes Cedex,
tél. 02 99 28 61 09,
jean-laurent.monnier@univ-rennes1.fr
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