Les mordus de requins en congrès à Brest

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N° 250 - Publié le 12 avril 2013
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Plus d’une centaine de scientifiques se sont réunis fin novembre à Brest pour évoquer le sort des requins et des raies.

Les requins n’ont pas très bonne réputation. Il n’empêche qu’ils sont surveillés de près par les scientifiques, qui s’inquiètent de leur disparition. Une centaine d’entre eux s’étaient donné rendez-vous, fin novembre dernier, au centre océanographique Océanopolis de Brest. Organisé par l’Association pour l’étude et la conservation des sélaciens (Apecs), seul organisme français entièrement dédié à la recherche sur les requins, les raies et à la préservation de leurs espaces, « ce congrès a été très riche puisque une vingtaine de communications y ont été présentées, souligne Armelle Jung, biologiste et chargée de mission de l’Apecs. Il a bien sûr été question de la menace qui pesait sur les requins, dont la population est décimée par une pêche excessive. » Superprédateur, le requin joue un rôle régulateur dans l’écosystème marin.

Sa disparition, dans certaines régions du monde, provoque d’ailleurs des dommages collatéraux inattendus comme la multiplication d’autres poissons, tel le mérou, très friand des barrières de coraux aujourd’hui investies par des champs d’algues.

Autre constat des scientifiques : la dégradation inquiétante de l’habitat de ces animaux venus du fond des âges. « Depuis environ dix ans, nous effectuons chaque été des relevés en mer d’Iroise où le requin pèlerin est assez présent, explique Armelle Jung. Cette année, pour la première fois, nous n’en avons observé aucun en surface ! Par contre, nous avons remarqué une dégradation importante de la qualité du zooplancton qui leur sert habituellement de nourriture. » Les dernières recherches menées par les biologistes en mer du Nord sur les nurseries de raies, cousines des requins, mettent aussi en évidence un fort déclin. « Les champs magnétiques des éoliennes installées dans le secteur sont montrés du doigt : ils déstabilisaient le développement de ces animaux. »

Armelle Jung
Tél. 02 98 05 40 38
armelle [at] asso-apecs.org (armelle[at]asso-apecs[dot]org)

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