J’aurais fait un bon commissaire de police
Portrait
Académicien, codécouvreur des turbocodes
J’aurais fait un bon commissaire de police, comme Maigret ! J’aime bien les questions -je m’en pose beaucoup- chercher et recouper les indices et essayer d’en faire ressortir la vérité.
De nombreux messages de camarades d’enfance, de pension, dans ma messagerie électronique. Ils me félicitent pour mon élection à l’Académie des sciences.
Oui. Dans une carrière d’enseignant-chercheur, le hasard joue un grand rôle. La plupart des grandes découvertes ont été faites par hasard, comme celle du transistor. Un phénomène bizarre se produit. Avec un peu de persévérance, il faut comprendre pourquoi on aboutit à ce résultat. La recherche, c’est l’imprévisible. Si les chemins étaient tracés tout droit, ce ne serait pas un métier passionnant.
Je ne perds rien. Dans mon bureau, il y a un grand désordre apparent.Rien n’est rangé par thèmes ni par importance. Et pourtant, tout est à sa place. Il ne me faut pas plus de 10 secondes pour trouver ce que je cherche. Je suis un spécialiste du désordre contrôlé.
ne pas trouver ?
En tant que chercheur, je ne peux pas me poser cette question. Je ne veux pas me mettre de barrières. Je ne suis pas un partisan de la pensée unique. Il ne faut pas tout contrôler. Il y a des gens qui sont faits pour défricher.
Dans toutes les familles il y a des personnes qui souffrent d’un mauvais fonctionnement du cerveau (Alzheimer, schizophrénie, Parkinson...). Mieux comprendre son fonctionnement permettrait de mieux pallier ces dysfonctionnements. Je pense qu’on va faire des progrès importants dans ce domaine dans les 10 ou 15 années à venir.
Raison et rationalité sont essentielles dans nos métiers. Il y a toujours des choses inexplicables et peut-être un peu sacrées. La vie est irrationnelle. J’ai du mal à admettre qu’elle est simplement le résultat du hasard et de la nécessité. Et cela ne me gêne pas d’être entouré d’un peu de mystère. C’est essentiel même.
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du magazine Sciences Ouest