Se retrouver sous la glace avec les manchots, c’est tellement bien !
Portrait
Écologiste marin à l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM), à Brest
Maçon ou électricien, car j’adore le travail manuel. Mais j’ai suivi les pas de mon frère, un naturaliste né. Mes parents vivaient à Madagascar et, après le bac, je suis venu avec lui à Brest.
J’ai découvert la biologie à l’université, grâce à des professeurs qui ont su m’intéresser. Ce fut une révélation ! Aujourd’hui, je concilie mes deux passions : la biologie et la mer. Et l’écologie marine me fascine de plus en plus.
Lors d’une de mes dernières plongées en Antarctique, j’ai trouvé un verre à sorbet en cristal, sous un chaos de glace, non loin de la base Dumont-d’Urville. Il porte le blason d’une compagnie de navires norvégienne qui ravitaillait la base dans les années 60.
Oui, souvent ! Et si je travaille aujourd’hui sur la coquille Saint-Jacques, c’est grâce à un bloom de phytoplancton toxique qui a eu lieu en rade de Brest, pendant ma thèse, en 1995. J’ai remarqué qu’il avait laissé des traces sur la surface des coquilles. J’ai ensuite découvert que la Saint-Jacques produisait des cernes, un peu comme les arbres, selon un rythme journalier et que l’on pouvait donc s’en servir pour dater des événements écologiques. Maintenant, nous sommes dix à travailler sur ce thème.
J’ai perdu l’illusion que je pourrais continuer à plonger longtemps…
Pourtant se retrouver sous la glace avec les manchots, c’est tellement bien ! Mais la plongée professionnelle nécessite des conditions physiques parfaites… que je perds lentement.
La certitude que l’on est en train de changer la planète de façon irréversible. Malheureusement, tout ce que l’on trouve montre qu’on ne va pas dans le bon sens.
La téléportation : j’ai horreur de la voiture !
C’est tellement ennuyeux et non écologique.
L’aptitude parfaite qu’ont les poètes et les musiciens à traduire des sentiments, des impressions, des états d’âme...
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du magazine Sciences Ouest