« Je simule des phénomènes physiques naturels dans des environnements virtuels »

Je simule des phénomènes physiques naturels dans des environnements virtuels. Pour rendre compte de la gravité d’un objet qui tombe, ou des frottements. Je m’intéresse plus particulièrement aux fractures d’objets rigides. Un verre qui casse, par exemple. La grande difficulté, c’est le temps réel. Si une personne immergée dans un monde virtuel fait tomber une assiette, elle doit se briser aussitôt ! Pour cela, je calcule les différentes vibrations que l’objet peut subir lorsqu’on le déforme. Ainsi que les ensembles de forces qui vont tenter de le “remettre en place”. Elles dépendent notamment de l’endroit où la déformation est appliquée. À partir de ces informations, je peux savoir, en fonction du matériau, si la déformation va briser l’objet, dans quel sens vont apparaître les fractures et comment elles se propagent. Tout cela en quelques millisecondes seulement ! Et pour rendre la simulation réaliste, j’ai peaufiné la représentation de la séparation des différents morceaux obtenus.

Aujourd’hui, j’associe ces recherches à des travaux sur le retour haptique. C’est une technologie qui permet, à l’aide d’outils comme un bras à retour de force, de retransmettre les sensations tactiles en jeu dans le monde virtuel. Ces applications sont très gourmandes en calcul. Pour “tenir” un verre virtuel, il faut déterminer sa position et la transmettre au bras au moins 1000 fois par seconde, pour obtenir des sensations réalistes. Dans le cas des fractures, on peut imaginer une simulation où une personne tapote plus ou moins fort sur un objet virtuel, jusqu’à ce qu’il casse, pour tester sa solidité grâce au sens du toucher.