Des effluents sous surveillance

Ceux-ci font des carottages d’un mètre de profondeur ; ceux-là comptent les vers de terre ; dans ce trou arrivent les tuyaux de collecte de l’eau ; là-bas seront installés des capteurs de gaz... Les personnes qui s’activent dans ce champ ne sont pas des agriculteurs, mais des chercheurs et des techniciens de l’Université de Rennes1 et de l’Inra, à qui appartient la parcelle, située au Rheu (près de Rennes). Et le champ est un observatoire de recherche en environnement(1) dont l’objectif est d’étudier, sur le long terme, l’impact environnemental des produits résiduaires organiques issus des élevages (projet Efele(2)). Cinq types d’effluents vont être testés sur la parcelle : fumiers de bovins et de volailles, lisier de porcs, compost de lisier de porcs et digestat de méthanisation. La semaine du 12 mars correspondait au temps zéro de l’étude, c’est-à-dire au lancement des mesures avant la mise en culture. Le champ a été équipé de capteurs souterrains et aériens qui enregistreront en continu des données sur les flux d’eau dans le sol et sur la qualité de l’air (taux de CO2 et de NO2). Tandis que le sol sera passé une fois par an au crible de mesures chimiques, physiques et biologiques, en surface et en profondeur. « L’un de nos objectifs est d’arriver à boucler le cycle de l’azote », précise Thierry Morvan(3) qui pilote ce projet d’envergure (210000€ d’équipement et 80000€ de fonctionnement annuel). L’apport des premiers effluents et la mise en culture commenceront courant avril..., pour 20 ans !